Les crash pads font du camping
Tout juste rentrés de 2 semaines de vacances
à Chamonix (enfin bon lever maxi 7h tous les matins, grimpe et
marche en altitude tous les jours, vous appelez ça des vacances
vous ?), nous avons à peine eu le temps de déposer piolets
et crampons à la maison pour rejoindre les aoursiens ayant déjà
monté le camp de base à Ailefroide. Nous nous attendions
à trouver une équipe fraîche et surmotivée
mais apparemment les bouchons du tour de France au col du Lautaret avaient
laissé des traces. Néanmoins, nous trouvions le jeudi
soir la TBase dans un emplacement tout à fait confortable et
accessible facilement lorsqu’on dispose d’une machette : Un emplacement
de rêve à moins d’1 km des voitures et à moins de
trois jours de marche des sanitaires. Bref, on se rappellera plus de
ce jeudi pour son apéro du soir que pour les croix.
Un jeudi tronqué pour les besoins de la récupération,
forcément ça énerve. Alors le vendredi, avant 9h,
tout le monde avait quitté le camping (tiens, je prends mon calendrier
pour faire une croix blanche dessus à la date du 15/07/2005 parce
que c’est pas arrivé souvent dans l’histoire du club). Le programme
était chargé pour toutes les cordées du moins qualitativement.
Emmenant Arnaud et Patrice dans « cascade blues », je m’attendais
à passer un peu de temps aux différents relais et sortir
la voie tranquillement en 4h. Mal en à pris à Arnaud qui
a dû renoncer juste avant la première longueur : je me
suis retrouvé seul avec la torpille numéro 2 du club :
Patrice. Pas le temps de flâner avec ce que je croyais être
un débutant : 2h40 pour sortir les 8 longueurs. Bon ben, nous
voilà revenu plus tôt que prévu en camping. Arnaud
allant mieux, Patrice et moi pas encore rassasiés, nous voilà
partis tous les 3 pour la fissure d’Ailefroide dans une escalade atypique
pour la région : renfougnes, fissures et peu de spits Les autres
cordées n’ont pas été moins productives puisque
aucun échec n’est à déplorer.
Le samedi, les performances de la veille avaient fatigué
ou démotivé une partie de la troupe qui s’acheminait tranquillement
vers un joli petit but des familles dans une voie soit disant facile
(je tairai les noms des protagonistes et de la voie) mais je soupçonne
que l’envie de sieste ait été plus forte que l’envie de
grimper. Pendant ce temps là, Patrice l’infatigable me faisait
courir dans « voyage en catimini ». Encore un horaire explosé.
Il devient fatigant le garçon …. Heureusement que le dartois
gobé le matin m’avait donné suffisamment d’énergie
! Après une série de rappels bien plus impressionnants
que la voie elle-même (les cordées dans la poire à
côté ont dû bien se marrer en voyant un jambon pendu
au bout de 40m de corde essayant désespérément
de choper le relais suivant), nous avions bien mérité
un Uno et le resto du soir d’autant que certains s’étaient finis
les bras dans les blocs au bord de la route. A ce propos, pour ceux
que ça intéresse d’aller faire un tour à Ailefroide
autant vous prévenir, c’est rustique. Déjà qu’il
faut une carte et une boussole pour se rendre aux sanitaires du camping,
n’attendez pas un service 4 étoiles au resto. 15 personnes à
table c’est un peu dur à gérer pour un resto de ce bled.
Donc, le mieux est de faire des tablés par groupe de niveau :
un groupe fondue, un groupe menu avec entrée, un groupe plat
du jour, …. Comme ça, au sein de chaque groupe tout le monde
mange en même temps.
Un vendredi à donf, un samedi pas chômé.
On avait tout de même décidé de ne pas se mettre
la pression le dimanche : un petit peu de blocs, une séance de
pliage de tente et au lit (mon compagnon de cordée du week-end
étant infatigable, il n’a pu s’empêcher d’aller faire un
footing au réveil (moi non plus d’ailleurs)). En attendant la
fête des guides, nous avons amusé les touristes en organisant
un joli défilé de crash pads sur pattes dans les rues
du village. La séance de bloc n’a pas été franchement
mémorable à part pour Patrice qui a réussit tout
ce qu’il a tenté. Alors pour la survie des aoursiens, je réclame
l’interdiction d’emmener Patrice en week-end désormais, il va
tous nous tuer !
Bertrand S
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