Décidemment, la loi de Murphy semble devenir
un fait scientifique incontournable. De ce fait, les théorèmes
mathématiques qui en découlent abondent pour la plus grande
(in)satisfaction des losers que nous sommes. Au hasard : quand il fait
beau toute la semaine et que tu as prévu de grimper le we, il
pleut ce we. Dieu cherche-t-il a faire payer les païens oisifs
qui profitent honteusement du lundi de Pâques pour aller grimper
dans le sud au lieu de jeûner et de méditer comme tout
bon chrétien ? Sans doute. Mais à ABC, on n’est pas du
genre à se laisser emmerder, même par Dieu (non Lolo, pas
le tien, le vrai). Alors, on a mangé de la viande et on est allé
grimper à Orgon. A 10h pétante le samedi, Anne, Lolo et
Guillaume rejoignaient Sophie et moi sur la terrasse du désormais
incontournable café au bord de la nationale. C’est avec beaucoup
d’émotions que nous avons retrouvé ce petit estaminet
fort sympathique où persistent de bonnes vieilles traditions
: on y jette ses papiers par terre et on fait la gueule aux étrangers.
Le premier jour, il s’agissait de retrouver ses repères donc
après le passage par le café et la boulangerie juste à
côté, nous sommes allés en pèlerinage sur
le mur du six. Ce mur, d’une trentaine de mètres, est à
la fois attirant et impressionnant. Les premiers mouvements mettent
à l’aise dans une dalle à trous évidents, puis,
petit à petit, la dalle se relève. Le dernier pas est
donc presque toujours le plus dur. Heureusement, ce coin est merveilleusement
bien équipé. A la fin de la journée, tout le monde
sortait du 6 a/b tranquille (sauf Guillaume qui avait enchaîné
un 7a) et on se disait qu’on avait bien progressé mentalement
et que, maintenant, on était des vrais grimpeurs.
Le dimanche, pluvieux, nous empêchait d’aller en falaise et nous
confortait donc dans nos certitudes du samedi. A propos, j’en parle
de ce dimanche ou ça ne vaut vraiment pas la peine ? Bon allez,
si 2 mots pour ne pas écoeurer ceux qui ne sont pas venus. Alors
voilà, ça a été un dimanche de merde. Pas
du tout habitués à l’inactivité, on était
vaseux (limite malade pour moi) et on a traîné une bonne
partie de la journée dans un café à Apt. Une éclaircie
nous a permis de contempler la falaise de Buoux et d’avoir encore un
peu plus envie de grimper. Finalement, nous nous sommes échoués
dans la S.A.E d’Avignon (le pan d’Avignon, c’est rigolo comme nom, non
? Alors, attention, ça n’est pas à la portée de
tout le monde mais il y a un jeu de mot. Je précise car certains
ont eu du mal). Bref, à part l’apéro au chorizo dans la
cuisine d’hiver le soir, il n’y a pas grand-chose à retenir de
ce dimanche.
Vous vous souvenez il y a deux paragraphes (ah, vous dormiez peut-être
?), je vous avais dit qu’on était des vrais grimpeurs, qu’on
engageait et tout. Et bien, le lundi, nous a prouvé qu’il y avait
encore du boulot. Je ne sais pas si le dimanche avait laissé
des séquelles ou si on avait mangé trop de chorizo mais
le lundi n’était pas la journée des croix. Bon, il faut
reconnaître que la pointe Sikamolle a tendance vouloir nous faire
grimper entre les points et que les pas un peu fins sur les pieds se
font sur une roche patinée. Mais tout de même, maître
Beslon qui se prend un plomb dans un 5c/6a et les filles qui peinent
dans le 6 alors qu’elles se promenaient deux jours avant, il y a un
malaise. Donc, le lundi tant attendu, qui devait être la journée
des exploits, a été certes, une bonne journée de
grimpe car les voies de la pointe Sikamolle et du petit cirque sont
fantastiques, mais a aussi été une bonne leçon
d’humilité pour tout le monde. Comme dirait Bernard Laporte,
on va réviser les fondamentaux. Message reçu à
la veille d’aller dans le Verdon.
Bertrand.
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