Sortie escalade du 19-20-21 Avril par Bertrand

Décidemment, la loi de Murphy semble devenir un fait scientifique incontournable. De ce fait, les théorèmes mathématiques qui en découlent abondent pour la plus grande (in)satisfaction des losers que nous sommes. Au hasard : quand il fait beau toute la semaine et que tu as prévu de grimper le we, il pleut ce we. Dieu cherche-t-il a faire payer les païens oisifs qui profitent honteusement du lundi de Pâques pour aller grimper dans le sud au lieu de jeûner et de méditer comme tout bon chrétien ? Sans doute. Mais à ABC, on n’est pas du genre à se laisser emmerder, même par Dieu (non Lolo, pas le tien, le vrai). Alors, on a mangé de la viande et on est allé grimper à Orgon. A 10h pétante le samedi, Anne, Lolo et Guillaume rejoignaient Sophie et moi sur la terrasse du désormais incontournable café au bord de la nationale. C’est avec beaucoup d’émotions que nous avons retrouvé ce petit estaminet fort sympathique où persistent de bonnes vieilles traditions : on y jette ses papiers par terre et on fait la gueule aux étrangers.


Le premier jour, il s’agissait de retrouver ses repères donc après le passage par le café et la boulangerie juste à côté, nous sommes allés en pèlerinage sur le mur du six. Ce mur, d’une trentaine de mètres, est à la fois attirant et impressionnant. Les premiers mouvements mettent à l’aise dans une dalle à trous évidents, puis, petit à petit, la dalle se relève. Le dernier pas est donc presque toujours le plus dur. Heureusement, ce coin est merveilleusement bien équipé. A la fin de la journée, tout le monde sortait du 6 a/b tranquille (sauf Guillaume qui avait enchaîné un 7a) et on se disait qu’on avait bien progressé mentalement et que, maintenant, on était des vrais grimpeurs.
Le dimanche, pluvieux, nous empêchait d’aller en falaise et nous confortait donc dans nos certitudes du samedi. A propos, j’en parle de ce dimanche ou ça ne vaut vraiment pas la peine ? Bon allez, si 2 mots pour ne pas écoeurer ceux qui ne sont pas venus. Alors voilà, ça a été un dimanche de merde. Pas du tout habitués à l’inactivité, on était vaseux (limite malade pour moi) et on a traîné une bonne partie de la journée dans un café à Apt. Une éclaircie nous a permis de contempler la falaise de Buoux et d’avoir encore un peu plus envie de grimper. Finalement, nous nous sommes échoués dans la S.A.E d’Avignon (le pan d’Avignon, c’est rigolo comme nom, non ? Alors, attention, ça n’est pas à la portée de tout le monde mais il y a un jeu de mot. Je précise car certains ont eu du mal). Bref, à part l’apéro au chorizo dans la cuisine d’hiver le soir, il n’y a pas grand-chose à retenir de ce dimanche.


Vous vous souvenez il y a deux paragraphes (ah, vous dormiez peut-être ?), je vous avais dit qu’on était des vrais grimpeurs, qu’on engageait et tout. Et bien, le lundi, nous a prouvé qu’il y avait encore du boulot. Je ne sais pas si le dimanche avait laissé des séquelles ou si on avait mangé trop de chorizo mais le lundi n’était pas la journée des croix. Bon, il faut reconnaître que la pointe Sikamolle a tendance vouloir nous faire grimper entre les points et que les pas un peu fins sur les pieds se font sur une roche patinée. Mais tout de même, maître Beslon qui se prend un plomb dans un 5c/6a et les filles qui peinent dans le 6 alors qu’elles se promenaient deux jours avant, il y a un malaise. Donc, le lundi tant attendu, qui devait être la journée des exploits, a été certes, une bonne journée de grimpe car les voies de la pointe Sikamolle et du petit cirque sont fantastiques, mais a aussi été une bonne leçon d’humilité pour tout le monde. Comme dirait Bernard Laporte, on va réviser les fondamentaux. Message reçu à la veille d’aller dans le Verdon.


Bertrand.


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