Week-end à Saou du 01 au 03 novembre par Bertrand S |
Aoursiennes et aoursiens, C'est avec plus d'une semaine de retard (je comptais
lâchement sur la bonne volonté des autres participants) que je rédige
le compte-rendu du we à Saou. Il faut dire que cette fois, j'ai eu du
mal à trouver ne serait-ce que 5 minutes dans la semaine. Entre une
mission débile mais prenante et une irrésistible envie de faire des
allers-retours à Lyon, le temps m'a clairement manqué. Bon alors, je
vais tenter de rassembler les morceaux de souvenir pour essayer de
raconter ce bon petit we de grimpe qui s'annonçait pourtant plus
gastronomique que grimpatoire. Nous partîmes donc 4 le vendredi matin entassés
dans l'AX de Catherine. D'un enthousiasme modéré, étant données les
prévisions météo, mais motivés pour grimper, c'est au milieu de la
journée que nous avons commencé à tâter le rocher de Saou : Lolo,
Catherine, Bertrand L et moi. S'il n'est pas tombé d'eau ce vendredi,
nous avons quand même dû essuyer quelques averses de cailloux.
Au-dessus, de nos voies très bien nettoyées, le rocher me rappelait
donc un peu les 3 becs. Etait-ce le signe avant-coureur d'un plomb mémorable
? Que nenni ! A la fin de la journée, ce n'est pas moins de deux 6b qui
ont été enchaînés. On ne comptait même plus les 6a+. Les mauvaises
langues diront encore que les voies étaient sur-côtées mais ceux qui
connaissent la Drôme savent qu'il n'en est rien. Si nous avions besoin
d'une excuse pour nous empifrer à "l'oiseau sur la branche" le
soir même, elle était donc toute trouvée. J'hésite encore entre
m'attarder sur la description du rocher ou la description du menu. Je
vais éviter de vous faire saliver pendant les heures de boulot, je vais
donc plutôt parler du rocher. Il y a beau y avoir beaucoup de secteurs
de falaises "écoles" (mot qui veut de moins en moins dire
quelque-chose), les voies de Saou n'en sont pas moins impressionnantes.
Les prises de mains ne se dévoilent qu'au dernier moment et il faut
souvent se hisser, à l'aveugle, pour espérer trouver le bac salutaire.
En parlant de bacs, ils ne sont pas légion là-bas. Saou n'offre pas un
rocher fissuré et fracturé mais un calcaire compact donnant plus
souvent des à-plats que des prises crochetantes. L'avantage est que, au
moins, il y a des prises de pied. Autant dire, que les premières voies
d'échauffement dans le 5/5+ ont permis d'échauffer aussi bien le mental
que le physique. Motivés par nos 2 belles croix, Lolo et moi avons fini
par une bonne séance d'étirements et sommes restés raisonnablement
gloutons à l'oiseau. Tout cela ressemble à une journée de grimpe
parfaite. Cependant, une préoccupation (préoccupation, je devrais dire
angoisse existentielle) nous a hantés toute la journée Lolo et moi :
"Est-ce qu'il passe le portable ?". Soulagés de voir que
Bouygues avait mis une antenne relais pas loin du village (aussi gaucho
que je puisse être, je bénis cette entreprise d'avoir eu cette heureuse
initiative), nous avons pu joindre notre moitié respective. Le lendemain matin, après avoir reconnu les
alentours en courant (on se refait pas hein ?), j'ai rassemblé les
troupes pour le petit dej' en compagnie des gens qui tiennent le gîte et
de leurs yorkshires. Quelques brioches à l'orange et qq golden grahams
plus loin, Dieu est arrivé avec sa 405 fraîchement réparée. Ce qui
devait être la journée de grimpe la plus productive a failli tourner au
plan lose. Après une marche d'approche pénible et longue dans les éboulis,
nous sommes arrivés à un secteur nul et sur-fréquenté en pleine
pente. Bref, pas accueillant. 1 voie plus tard, nous changions de coin
pour trouver un secteur qui ne plait qu'à Guillaume et pour cause, ça
rappelle M Roc : pas plus de 6m de haut et deux points dans chaque ligne
(pour dire de mettre qqch). Bref, c'était du bloc. Nous nous sommes donc
rabattus sur la Graville pour finir la journée. Après Quelques jetés
pathétiques de Guillaume dans un pas de 7a, et quelques frayeurs dans un
pauvre 6a pour moi, une journée de grimpe médiocre s'achevait.
L'enthousiasme de la veille était quelque peu retombé et les prévisions
météo ne laissaient pas présager d'un dimanche meilleur. Pourtant, le
lendemain, après avoir sagement attendu le soleil (ouais enfin on a
commaté dans nos pieux jusque 10h après une moule-frite mémorable à
Crest), c'est dans le brouillard, bravant les barbelés et panneaux
interdisant l'accès au site, que nous sommes partis à l'assaut du
rocher des abeilles. La journée fut courte mais productive, dommage pour
Cat partie la veille. A noter : un 6a+ renfougne mais magnifique nous a
donné quelques chaleurs dans le pas de sortie de la fissure, un 6b carrément
infaisable sauf par Dieu (une prise avait-elle été cassée ?) et un 6c
physique et continu se terminant par un surplomb en dülfer
magistralement exécuté à vue par Guillaume puis presque enchaîné par
Lolo et moi mais en moulinette. Pas calmé pour autant, Guillaume a sorti
un 6c+ juste à côté au deuxième essai. Une conclusion s'imposait : le
rocher des abeilles est le meilleur endroit pour grimper autour de Saou.
Le rocher est sur, les voies sont belles et le secteur accueillant. Un
petit truc pour ceux qui veulent y aller : le chemin est à gauche du
parking. C'est plus court et ça évite de passer sur un site interdit.
Les coups de téléphone portable et la séance de footing bien que nécessaires,
n'étaient pas suffisants pour faire revenir ma légendaire bonne humeur
(qui a toussé ?). Lolo, Guillaume et Bertrand méritent donc une belle médaille
pour avoir réussi à me supporter le dimanche. encore mille excuses. Bertrand. |