Archive pour la catégorie ‘Escalade’

Initiation à la Seynes

Seynes, les 17 & 18 mars 2007

Ce week-end (celui qui est passé !) avait lieu le célèbre week-end d’ouverture de la saison grimpe d’ABC à savoir le week-end initiation à la grimpe en falaise.

Parce que bon, la SAE c’est bien, mais à un moment donné faut bien apprendre à chercher les prises sur le caillou … et là, en général, on se rend compte que c’est pas aussi simple que de se jeter sur la petite prise bleu avec son Scotch marqué « prise n° 250 pour le pied droit et le petit doigt de la main gauche »!

Donc, les volontaires pour ce premier week-end de l’année: Patrice, Arnaud, Pascale, Jean Christophe, Stéphanie, Yves, Delphine, Fred, Antoine, Carole… jusque là vous cherchez les personnes à initier ? mais aussi Laurent, Aurélie, Vanessa, et Élodie. Et bien sûr Guillaume et moi. Et donc parmi ces gences, quelques personnes qui n’avait jamais mis les pieds sur le caillou (enfin pas celui qui est vertical et qui fait mal aux doigts avec ses picots). Premier ingrédient du week-end, on est soulagé, parce que l’expérience montre que c’est pas toutes les années pareil: le soleil. C’est simple, on a réussi à aller grimper dans le seul coin de France inondé de soleil. Et du vrai soleil en plus, celui qui vous fait les marques de brassière dans le dos (si, si!)

1er jour: le secteur de « la bête ». Superbe secteur avec des voies dans le 5 pour tout le monde. Arrivé sur la falaise vers 11h, à 16h tout le monde avait tout torché ce qu’il y avait a grimpé et commençait à sentir la peau des doigts chauffer. Un petit coup d’œil sur les manips des uns et des autres, et finalement pas un gros boulot pour les organisateurs du week-end car tout le monde se débrouillait très bien. Facile le week-end initiation.

Le soir, une bonne dose de saucisse de Morteau accompagnée de son lard et de sa lentille et un modeste dessert sur la base de fromage blanc (…) et de crème de marrons. D’ailleurs, l’avantage d’avoir torché toutes les voies assez tôt c’est qu’un petit groupe est parti finir les courses pour le soir et le p’ti déj pendant que Guillaume, Patrice et moi ont faisait la peau au seul 7a du secteur! Ah là, là, elle est belle l’organisation du week-end initiation: non seulement ils avaient pas fini les courses mais en plus ils attendent que tout le monde soit parti pour aller taper dans les voies dures! peut même plus leur faire confiance aux organisateurs 😉

Et le lendemain donc … après un solide petit déj préparer par Patrice pour les croissants, le pain frais et la déco de la table …. le classique des marathoniens! et aidé de Jean Christophe pour les oeufs au bacon (parce que bon saucisse et lard la veille, c’est un peu juste côté protéine ;-)), nous sommes partis à l’assaut des secteurs José et liaison; pas fous les organisateurs, y a de la voie dure à torcher au secteur José!!!! Et au secteur José y a quoi ? la classique des week-end à Seynes, « la concubine de l’hémoglobine », un 6b+ court et intense dans lequel les « initiés » du week-end ont pu aller se finir et les bras, et la peau des doigts. Que du bonheur donc!

Voilà donc un bref résumé de notre petite vadrouille du mois de mars. Un chouette week-end en conclusion. Et Laurence

Week-end à la Sainte Victoire

29 Septembre au 01 Octobre

Dalle v Devers.

Ayant failli à mon devoir lors de la dernière sortie club et sollicité de toute part, je me décide finalement à rédiger le compte-rendu de la sortie à la sainte victoire. Je me fais un peu prié mais c’est toujours un plaisir de se remémorer le week-end passé quand la motivation au boulot est au plus bas.

Bref, ce week-end commençait pourtant mal : tête en l’air, j’avais oublié que la course Marseille-Cassis se déroulait le même week-end. Je me suis donc royalement inscrit à cet événement peu de temps après réservé le gîte et prévenu le proprio de mon arrivée. Puis, en catastrophe, je me suis reposé sur Guillaume et Lolo pour qu’ils réparent ma bourde et s’occupe de l’organisation du week-end.

Evidemment, ils en ont profité pour transformer ce week-end « grimpe dalleuse avec des clous rouillés tous les 6m » en week-end « gros devers bourrins sur spits de 12 ». J’abuse, Chateauvert c’est bien même si c’est trop fréquenté. Et puis, après 20 bornes en courant, je n’étais pas forcément en état d’apprécier. Rebelle comme je suis, j’ai quand même réussi à me trouver une voie on ne peut plus dalleuse. Pour le reste, c’est prisu mais faut des bras et pas de gras (de là à dire que ça aurait dissuader certains de prendre du Nutella le matin …). C’était d’ailleurs la caractéristique principale des mutants qui faisaient la queue pour enchaîner « les éléments » et son « repos » original (cf les photos de Guillaume).

La revanche des amateurs de dalles n’allait pas tarder à arriver. Mardi, direction le secteur Série noire : marche d’approche pénible, rocher patiné et mouillé, points précaires et éloignés : la sainte victoire dans toute sa splendeur ! Les premiers couinages arrivèrent donc dès l’échauffement (morceaux choisis : Ah ben c’est bon, j’arrête là pour la journée ! Oh putain merde, c’est quoi cette voie de merde putain ! Fais gaffe (à répéter 18 fois d’affiler) !). Une fois l’échauffement psychologique terminé, il était temps de se mettre à table et au soleil (enfin ce qu’il en restait). Histoire de se finir, chacun s’est tué les bras comme il a pu avant de rejoindre la voiture et d’admirer les couleurs de la sainte Victoire lorsque le soleil se couche. Alors oui, la sainte c’est dalleux, l’équipement n’est pas top. Mais le coucher de soleil sur la montagne, la grimpe au milieu d’un océan calcaire unique, le gîte de Puyloubier ne valent-ils pas de faire le déplacement une fois par an (j’allais oublier de citer la proximité de Chateauvert !).

Bertrand S

Week-end dans les Bauges

02 et 03 Septembre

Participants : Fred Chambat (vulcain, ABC), Jean Daval (ABC), Ben (république des grimpeurs indépendants).

Samedi donc, nous partimes gravir la « directe des Boeufs », une voie de 400 m de dénivelé, 16 longueurs en 5 max, qui arrive au sommet de la fameuse (bof) montagne « Le roc des Boeufs ». C’est une assez belle voie facile et bien équipée au dessus du petit village de Bellecombe en Bauges. A la surprise générale nous tînmes l’horaire haut la main puisque l’ascension nous pris 4 h 30 (sans trainer !), plus 1 h d’accès, et 1 h de retour.

Le soir nous recuperames sous forme de boisson fermentée un peu de liquide perdu par cette chaude journée. Déception, j’oubliai de vérifier auprès des acoudé(e)s au bar, si les habitantes de Bellecombe se nomment bien de la façon dont la légende le prétend.

Dimanche, après une nuit à côté des vaches, ce sont les noeuds de mule qui nous attendaient dans les canyons du Reposoir et du Pont du diable.

A 15 h tout etait bouclé et une bonne sieste dans la nature s’imposait avant de rentrer sur Lyon et trouver la chaleur *INFERNALE* de cette nuit.

Fred

Week-end grimpe à Ailefoide

du 14 au 17 Juillet

Les crash pads font du camping

Tout juste rentrés de 2 semaines de vacances à Chamonix (enfin bon lever maxi 7h tous les matins, grimpe et marche en altitude tous les jours, vous appelez ça des vacances vous ?), nous avons à peine eu le temps de déposer piolets et crampons à la maison pour rejoindre les aoursiens ayant déjà monté le camp de base à Ailefroide. Nous nous attendions à trouver une équipe fraîche et surmotivée mais apparemment les bouchons du tour de France au col du Lautaret avaient laissé des traces. Néanmoins, nous trouvions le jeudi soir la TBase dans un emplacement tout à fait confortable et accessible facilement lorsqu’on dispose d’une machette : Un emplacement de rêve à moins d’1 km des voitures et à moins de trois jours de marche des sanitaires. Bref, on se rappellera plus de ce jeudi pour son apéro du soir que pour les croix.

Un jeudi tronqué pour les besoins de la récupération, forcément ça énerve. Alors le vendredi, avant 9h, tout le monde avait quitté le camping (tiens, je prends mon calendrier pour faire une croix blanche dessus à la date du 15/07/2005 parce que c’est pas arrivé souvent dans l’histoire du club). Le programme était chargé pour toutes les cordées du moins qualitativement. Emmenant Arnaud et Patrice dans « cascade blues », je m’attendais à passer un peu de temps aux différents relais et sortir la voie tranquillement en 4h. Mal en à pris à Arnaud qui a dû renoncer juste avant la première longueur : je me suis retrouvé seul avec la torpille numéro 2 du club : Patrice. Pas le temps de flâner avec ce que je croyais être un débutant : 2h40 pour sortir les 8 longueurs. Bon ben, nous voilà revenu plus tôt que prévu en camping. Arnaud allant mieux, Patrice et moi pas encore rassasiés, nous voilà partis tous les 3 pour la fissure d’Ailefroide dans une escalade atypique pour la région : renfougnes, fissures et peu de spits Les autres cordées n’ont pas été moins productives puisque aucun échec n’est à déplorer.

Le samedi, les performances de la veille avaient fatigué ou démotivé une partie de la troupe qui s’acheminait tranquillement vers un joli petit but des familles dans une voie soit disant facile (je tairai les noms des protagonistes et de la voie) mais je soupçonne que l’envie de sieste ait été plus forte que l’envie de grimper. Pendant ce temps là, Patrice l’infatigable me faisait courir dans « voyage en catimini ». Encore un horaire explosé. Il devient fatigant le garçon …. Heureusement que le dartois gobé le matin m’avait donné suffisamment d’énergie ! Après une série de rappels bien plus impressionnants que la voie elle-même (les cordées dans la poire à côté ont dû bien se marrer en voyant un jambon pendu au bout de 40m de corde essayant désespérément de choper le relais suivant), nous avions bien mérité un Uno et le resto du soir d’autant que certains s’étaient finis les bras dans les blocs au bord de la route. A ce propos, pour ceux que ça intéresse d’aller faire un tour à Ailefroide autant vous prévenir, c’est rustique. Déjà qu’il faut une carte et une boussole pour se rendre aux sanitaires du camping, n’attendez pas un service 4 étoiles au resto. 15 personnes à table c’est un peu dur à gérer pour un resto de ce bled. Donc, le mieux est de faire des tablés par groupe de niveau : un groupe fondue, un groupe menu avec entrée, un groupe plat du jour, …. Comme ça, au sein de chaque groupe tout le monde mange en même temps.

Un vendredi à donf, un samedi pas chômé. On avait tout de même décidé de ne pas se mettre la pression le dimanche : un petit peu de blocs, une séance de pliage de tente et au lit (mon compagnon de cordée du week-end étant infatigable, il n’a pu s’empêcher d’aller faire un footing au réveil (moi non plus d’ailleurs)). En attendant la fête des guides, nous avons amusé les touristes en organisant un joli défilé de crash pads sur pattes dans les rues du village. La séance de bloc n’a pas été franchement mémorable à part pour Patrice qui a réussit tout ce qu’il a tenté. Alors pour la survie des aoursiens, je réclame l’interdiction d’emmener Patrice en week-end désormais, il va tous nous tuer !

Bertrand S

Week-end à Ablon

du 03 au 04 Juillet 2004

Les blaireaux nous brouillent l’écoute

1h de marche, un gîte au milieu des vaches, un dortoir au-dessus de l’étable et un chiotte pour 50 personnes permettent généralement d’opérer une sélection sur la population. Naïvement, on pense souvent que ce genre d’endroit est moins fréquenté par les cons. Nous montagnards et/ou grimpeurs, on s’estime souvent au-dessus du lot parce qu’on accepte le confort spartiate et, même, on le réclame au nom de l’authenticité. Du coup, on imagine que les gens qu’on va rencontrer dans la montagne rustique sont triés sur le volet. Mais, ce week-end, à Ablon, on s’est soudainement rappelé que le crétin des Alpes n’était pas une espèce disparue. Au contraire, son champ d’action (de nuisances) s’étend au-delà des stations de ski confortables. Bien que rare, il est important de savoir le reconnaître car se confronter à lui en montagne peut être dangereux. Souvent le crétin des Alpes se déplace en bande. Imbibé d’alcool, il peut devenir agressif dès qu’on lui demande de ne pas hurler « ah le petit vin blanc qu’on boit sous les tonnelles » pendant le repas. Samedi soir, il a fallu déployer des trésors de patience et de diplomatie pour, d’abord pouvoir manger dans des conditions sonores presque acceptables, puis, pour ne pas déclencher une bagarre générale. Cela dit, rien ne pouvait nous gâcher le bonheur de se goinfrer de tartiflette dans un chalet d’alpage ce soir là (encore que Jicé nous a sauvé la soirée en réclamant le reblochon avec la croûte). Et malgré tout, cette soirée qui s’est terminée par une ballade digestive jusqu’au col au fond de l’alpage était une soirée réussie. Comme quoi, il est possible que les cons n’aient pas le dessus.

Bon voilà, l’épisode des blaireaux torchés, je vais enfin pouvoir passer aux choses sérieuses. Ablon, on y était d’abord pour grimper. Autant le dire tout de suite, cette falaise se prête mal à une grimpe pépère en famille où on va initier son cousin à la grimpe. Ca tape fort, c’est raide, exigeant. D’ailleurs, le pas de bloc au départ du 5b d’échauffement du samedi, je m’en rappelle encore. Voyez comme je prépare bien le terrain pour expliquer notre faible rendement du week-end. Parce que, pour être honnête, Ablon, ça mine un peu les bras et le mental et on ne sort pas 10 voies dans la journée. Mais n’allez pas croire pour autant que c’est une falaise de crichonneurs. Il suffit de regarder Berlin 90 ou picothérapie pour être irrésistiblement attiré par la pureté et la logique des lignes. Néanmoins, les belles ne se laissent pas dompter facilement. La lecture est complexe et le « à vue » est particulièrement difficile. Ceci expliquant cela, on comprendra alors pourquoi, Guillaume et Lolo ont accepté de faire une grosse pause le midi pour le pique-nique. Aussi étrange que cela puisse paraître, nos deux ascètes ont pris le temps de baffrer à midi malgré un repas du soir conséquent et un petit dej’ plus que copieux (demandez donc à la serveuse, elle se souvient encore de cette bande d’aourssiens réclamant à corps et à cris plus de pain pour finir la confiture).

Alors, à l’issue de ce week-end, j’ai envie dire : génial, faut y retourner. Certes, la falaise est magnifique, le cadre enchanteur et le gîte authentique (le fin plancher nous séparant des vaches a permis de les sentir, les voir et de les entendre). Mais Ablon est un point de chute connu des promeneurs et des grimpeurs. Le gîte se transforme en buvette dans la journée et la falaise est envahie dès les premiers rayons du soleil y compris dans les secteurs durs. Alors n’espérez pas que la difficulté des voies et la petite heure d’approche vous garantissent la tranquillité. Mais bon, Ablon est un site majeur où il convient, au moins une fois dans sa vie de grimpeur, de faire un pèlerinage (mais pas des grosses croix ….).

Bertrand S.

Week-end à Balazuc

du 19 au 20 juin

Je me portes volontaire pour ce compte rendu de ce qu’on peut désormais appeler un classique du club, :  » the week end a Balazuc « ………………. Avec comme récurents, notre organisatrice préférée en chef, la sus-nommée jacqueline, le gite non moins fameux du vieil audon, et le chaleureux choleil d’ardèche, rappelez vous, ça a été le point de départ de la canicule qui nous a terrassé ces jours-ci………. or donc ce we démarra comme tous les we, avec son lot de désistements de dernière minute, mais, comme a chaque fois aussi, c’est toujours pour de bonnes raisons, meme si ça mets un peu l’organisateur sur les dents…….. on notera la présence de 4 familles entière, avec donc multiples activités aux choix pour la jeune garde du club: – canoé- canicule – plage- canicule – escalade -canicule (déssechement presque garantie) – sieste-canicule

mais comme c’est de la bonne graine de montagnard, la totalité des enfants a survécu au choc thermique et peut etre meme reviendra l’année prochaine…. Quand aux autres, le groupe canyon été plus que ravi de patauger dans le chassezac toute la journée du samedi……………un délice, merci jacotte pas trop rassurés de laisser les voitures dans des parkings sauvages jonchés de bris de glaces d’autres véhicules vandalisés (un grand classique en ardèche,on aime les touristes)……………..heureusement tous les papiers importants et les portables ont été protégés du vol dans un bidon étanche…………………..ouf !!!!! bon, il a été mal fermé……………mais au moins on nous a rien volé…………… je sens poindre un rictus de la part de quelques pur grimpeurs a qui ce genre de mésaventure ne peut pas arriver ………………..ayez plutot un pensée émue pour jacqueline, christian et jean qui ont vu toute leur vie , non pas défiler devant leurs yeux, mais entièrement coagulée dans une vase malodorante…………

bon a part ça une super journée canyon, de toute façon, il était quasiment impossible de grimper au gite avant 16h, bravo à ceux qui s’y sont frottés……….a la paroi, bien sur!!!! pour le restaurant du samedi soir, nous nous y sommes rendus en petits troupeaux éparses, pour la plus grande joie des serveurs qui redoutent notre venue d’une année sur l’autre…………..heureusement cette fois-ci, ils avaient décidés de fumer avant le service, ce qui les a rendus nettement plus décontractés et souriants. aprés avoir soufflé les ………..-.antes bougies de jacqueline nous avons terminés la soirée chez paulette, avec les habitants du coin pour une soirée chants traditionnel-révolutionnaire-solidaire-réfractaire-ardècheforever!!!!!!!!!! fort sympathique mais bon, nous on avait rien fumé et ça a été dur de se mettre dans l’ambiance……….

Dimanche les énergies se sont un peu dispersées, les familles sont allés pagayer en canoé, les grimpeurs ont été incapables de trouver un site a l’ombre pour la matinée. alors retour bredouille au gite, sieste et baignade en attendant l’heure fatidique de 16h pour une petite séance avant de plier bagage . on aurait bien fait un we excusivement canyon pour le coup, mais on ne regrette rien, l’organisation et l’accueil ont été sans failles!

donc merci jacqeline, j’ai repris gout au canyon, mais 40° a l’ombre ça aide……………

Caro

Grimpe au Verdon

du 5 au 8 mai

L’humilité devant le gaz

Ca nous apprendra. Nous aurions du relire mes anciens comptes-rendus avant d’aller à ce week-end dans le Verdon. On savait pourtant qu’il y avait 300 m de vide, que la falaise était raide et qu’en plus il faut commencer par descendre en rappel pour arriver au pied des voies. On a beau le savoir et même, on a beau l’avoir vécu, il y a des fois quand on se retrouve plein gaz avec une nuée de vautours au-dessus qui attend patiemment l’heure du déjeuner, ça fait toujours quelque chose.

Par chance, l’orage de la première journée, ne nous aura fait passer que 2 jours en paroi ce qui finalement, est déjà bien suffisant pour le mental. Histoire de décourager Stéphanie, Géraldine et Boris qui ne connaissaient pas grand-chose de la grande voie, nous avons quand même profité d’une semi éclaircie pour leur montrer l’Escalès. Peine perdue, ces trois là étaient toujours aussi motivés voire plus après avoir vu les gorges d’en haut. Bon ben tant pis, fallait les amener. Le vendredi donc, pas de préliminaires, descente directe au jardin des écureuils par 4 rappels. Maintenant, quoi qu’il arrive, il faut sortir par le haut. Heureusement, la sérénité des 3 apprentis en grande voie nous rassurait, pas pour longtemps…. Alors que Sophie suivait la cordée formée par Lolo et Jicé dans « Afin que nul ne meure » (tant pis pour les vautours), Stéphanie, derrière Géraldine et Guillaume, s’évanouissait dans la première longueur de Cocoluche, sans doute impressionnée par la descente en rappels et le début de la remontée. Quelques baffes et quelques mots de réconfort plus loin, elle repartait courageusement pour terminer la voie, chapeau ! Après cette première demi-journée où nous avions évité le pire c’est-à-dire : • les chutes de pierre et d’objets dus à de trop nombreux grimpeurs crétins en ce week-end de 4 jours • une panique totale d’un des membres du groupe, ce qui peut arriver au Verdon.

On avait beau être confortablement installé dans la TBase de Lolo et Guillaume, l’appel du rocher se faisait sentir. Guillaume, Lolo, Boris et moi sommes donc repartis nous en remettre une couche l’après midi. Autant, nous pouvions faire les malins dans le jardin des écureuils que nous connaissons bien, autant les couennes du côté de « Wide is love » nous ont rappelé à quel point l’humain, tout grimpeur qu’il est, est impressionnable (même quand son surnom c’est Dieu). Même si elle ne fait que 20m, « Wide is love » demande une descente en rappel plein gaz dans un bombé pour arriver à un relais suspendu. Si l’équipement est bon et la voie pas trop dure, l’accès au relais reste sans doute un des moments les plus impressionnants de ma carrière de grimpeur. Guillaume a eu le droit à des émotions similaires dans un 6b+ voisin et engagé de surcroît. Les manips au relais et les hésitations nous ont vite amenés à l’heure de l’apéro-UNO, une tradition aoursienne.

Le lendemain, on a laissé nos padawans aller grimper en falaise pendant que nous (Sophie, Lolo, Guillaume et moi) nous attaquions à la demande. Là, un cap supplémentaire allait être franchi à tous les niveaux : difficulté, engagement, continuité, maîtrise de soi. On s’attendait à 320m de 5c/6a. Nous avons trouvé 320 m de grimpe soutenue, engagée et patinée. Les cotations devant être celles de l’ouverture (1968), elles nous ont déroutés. Bon allez, je balance : Guillaume s’est fait prendre sec dans un soit-disant 6a (Ah la fameuse L10, z’avez pas fini dans entendre parler. D’ailleurs, je pense que l’expression faire une L10 va prendre un sens d’ici peu). Pour me faire pardonner d’avoir fait le corbac, je signale qu’à Orpierre, le même Guillaume nous a quand même sorti un 7b (ça va, je vais pas me faire frapper ?). 8h après avoir fait les crapauds dans l’eau stagnante des tunnels du sentier martel et les sangliers en cherchant l’attaque de la voie nous sortions héroïquement de cette voie, pas peu fiers quand même. D’ailleurs je ne peux m’empêcher de flatter mon ego (et celui de Guillaume par la même occasion) car je reste quand même assez content de moi d’avoir fait ces 320 m en tête. Pour l’apéro du soir qui a suivi, nous retrouvions nos jeunes padawans frais comme des gardons car nous n’étions pas là pour les martyriser.

Bertrand S

Week-end à Orpierre

du 09 au 10 avril

Moi j’préfère être content avec mon assiette trop pleine de pâtes que d’être triste avec mon assiette vide

Fallait bien lui trouver un titre à ce compte-rendu de we. J’avais le choix entre les hollywoodiens : « Hivernale extrême à plus de 1000 m » ou un titre style « les charlots » comme « Quand on se pèle, on bouffe ». Finalement, j’ai opté pour la phrase clef de Jicé qui nous a décidé à racheter 500g de pâtes par peur de manquer. De toute façon, l’organisme pour le protéger du froid, il lui faut du gras (là je suis en train de déborder sur un compte-rendu d’une sortie ABC de la semaine d’avant en Vanoise). Camille et Caroline avaient prévu le coup, à part 500 g de pâtes, il ne manquait rien et surtout pas de fromage râpé. Sachant ce qui nous attendait le soir, on s’est presque privé à midi afin d’avoir l’estomac complètement vide le soir.

Quoi ? Qu’entends-je ? La bouffe c’est bien gentil mais c’était comment la grimpe à Orpierre ? Euh honnêtement, j’en sais rien. Comme il faut bien l’écrire ce compte-rendu, je vais faire comme si j’avais grimpé alors. Donc, le samedi matin, rendez-vous était donné au secteur du château direction les « racines du ciel » pour l’échauffement et « devers » pour la suite. Ce n’est qu’après avoir affronté les éléments déchaînés au col de la croix haute que nous avons pu atteindre Orpierre miraculeusement épargné par la neige (à part quelques flocons disparates).

Après coup, je me demande si je n’aurais pas carrément préféré une averse bien franche. Ca m’aurait sans doute évité de me geler les doigts et de me mettre taquet dans le 5. Pendant ce temps, Dieu, qui par définition est imperméable aux conditions climatiques (j’ai fait un mauvais jeu de mots, là non ?), enchaînait tranquillement jusqu’au 7a où il dû prendre un repos quand même. Tandis que le reste des troupes, frigorifié, rajoutait des couches de vêtements en pensant secrètement à l’orgie promise du soir.

Je ne vous bassinerai pas plus sur le repas du soir qui fût à la hauteur des espérances. Après un samedi qu’on qualifiera de médiocre grimpatoirement parlant, le soleil du dimanche laissait espérer une belle journée d’escalade. On ne va pas nous plus faire les malins, nous n’avons pas pris de coup de soleil. Et le froid engendré par le passage à l’ombre de la face a servi d’excuse à certains pour aller terminer les pâtes de la veille (parce que si vous avez suivi, vous devez savoir qu’il en restait des pâtes).

Finalement, on ne se plaindra pas de ce we de grimpe car la région d’Orpierre a été miraculeusement épargnée par le mauvais temps. A part Guillaume, qui cherchait absolument à faire du canyon dans les dévers les plus résurgents, tout le monde a grimpé au sec. Ce premier we escalade de la saison, s’il n’a pas été riche en croix (Enfin, Lolo 7a en tête quand même), nous a permis de retoucher du rocher qui n’était pas maculé de glace et de neige. Ca fait du bien parfois.

Bertrand.

Week-end à la Sainte Victoire

du 09 au 10 Octobre 2004

Carbo

Carbo en voilà un titre à la con pour un compte-rendu de week-end. Et pourtant, j’ai eu beau me creuser la tête, je n’ai pas trouvé mieux. Deux syllabes pour résumer un week-end, c’est un peu court jeune homme, me reprocheront les grincheux. Sans être particulièrement fier de moi, je trouve que ces deux syllabes sont pourtant bien représentatives de ce week-end. D’abord parce que, quand il fait beau en Octobre à Aix, il fait du soleil comme en août à Lyon. Et comme il a fait beau, nous avons tous joliment cramé. Le cou d’Arnaud et le crâne de Jeff doivent encore s’en souvenir. Ensuite, parce que, la ste victoire, même si c’est de la dalle, ça engage sévèrement dans les secteurs historiques (Cela dit, quand on connaît les conditions de l’ouverture, on a tendance à moins se plaindre : ouverture du bas, parfois en solo, vous demanderez au proprio du gîte de vous raconter si vous passez par là). Combien se sont retrouvés 4m au dessus du clou, un pied dans le vide, l’autre sur un semblant de graton patiné, à crisper une réglette presque imaginaire ? Et après on dira que la dalle, ça ne daube pas les bras. Enfin, Carbo c’est également le diminutif de carbonnara. Pour se remettre de nos frayeurs du samedi et se préparer à celles du dimanche, il fallait au moins une orgie de pâtes. Là, je dois avouer que le groupe m’a déçu. A douze, on n’a pas été capable d’avaler 3 kgs de spaghettis et 3 bouteilles de vin. Est-ce la peur de ne pas décoller les pieds le lendemain, l’âge ou tout simplement la sagesse, les orgies ne sont plus ce qu’elles étaient. Ou alors, elles n’étaient pas bonnes mes pâtes ?

En ce qui concerne la grimpe, autant le dire tout de suite, ce n’était pas un week-end croix. L’engagement, la difficulté de lecture de la dalle, la longueur des voies, le soleil trop intense, l’anglais d’à côté qui parle fort, l’ampoule sur la deuxième phalange du petit doigt de pied, la trop grosse quantité de pâtes ingurgitées la veille sont autant d’excuses pour justifier (s’il en était besoin) l’absence de motivation pour les voies dures. A part Jeff, surmotivé par sa première sortie en falaise, qui s’est permis de tout essayé y compris un plomb de 6m dans un 6b+, respect (surtout pour un canyoneur). A la recherche désespérée d’une excuse à mes contre-performances, j’ai d’ailleurs classiquement voulu me rabattre sur les ouvreurs. Ca tombe bien, j’en avais un sous la main, le proprio du gîte. Extrait de la conversation :

– Dis donc Daniel, on est allé grimpé au grand mur aujourd’hui. Ca engage là-bas. C’est toi qui as équipé ?
– Non, j’ai rééquipé seulement. J’ai réuni tous les ouvreurs il y a quelques années pour leur demander ce que j’avais le droit de faire. T’as grimpé où ?
– Ben, secteur OVNI.
– Ah oui, là t’as vu la voie OVNI, le point sous le relais, c’est engagé là, non ?
– Euh ben non, j’y suis pas allé dans celle-là (6c c’était un peu trop pour mon moral et mon physique du moment, alors en plus avec un clou tous les 5m….).
– Dommage, t’aurais dû voir. A cet endroit, l’ouvreur avait maté un plomb d’artif. J’ai quand même demandé si j’avais le droit de mettre un spit.
– ….

Après avoir entendu ça, je ne pouvais décemment pas pleurnicher pour réclamer un point tous les 2 m dans le 6a, ça se fait pas. Donc bon, voilà la sainte victoire, on aime, on adore même. Simplement, il faut savoir que certains secteurs ont une histoire qui fait que l’engagement est permanent. Alors, on aime ou pas cette vision de l’équipement très « t’y vas si t’es homme ». N’empêche, c’est le premier équipeur qui décide. La peur n’est peut-être pas un prix si élevé à payer pour parcourir un tel océan de dalle.

Finalement, aussi déplaisant que puissent être l’engagement des voies, le soleil de plomb du sud et le fait de grimper avec des canyoneurs, nous avons encore passé un week-end mémorable dans un des plus beaux sites de grimpe en France. Que demander de plus ? Ben, d’y retourner …Comme c’était la dernière sortie de la saison, va falloir bosser pour sortir un calendrier aussi bien que cette année.

Bertrand S.

Week-end dans les Cévennes

du 20 au 23 mai 2004

Coup de blues chez les bonobos

D’habitude, après un week-end club, je vous raconte que la falaise d’où on revient de grimper est la plus belle du monde, que les voies sont magnifiques et qu’il faudra y retourner. Et bien aujourd’hui, scoop, je ne sais si c’est l’habitude de frotter mes chaussons sur tous les cailloux du sud qui me rend exigeant, mais là, je n’ai pas aimé. Il faut dire, que ces pauvres falaises des Cévennes partaient avec un sacré handicap : Ca déverse partout. Et moi, quand ça déverse, j’aime pas. Histoire de me mettre en colère pour de bon, le calcaire a soigneusement éviter de former des prises de pieds pour rendre l’escalade bien à bras. Par-dessus le marché, les équipeurs ont voulu ouvrir des voies pour les hommes : ça engage, surtout dans les passages durs. Comme ça, si t’es une mauviette, tu ne grimpes pas (du moins c’est le message que j’ai cru comprendre en grimpant).

Dans ces conditions, on a soigneusement rangé nos ambitions de croix dans les sacs à dos à tel point que la déprime a envahi une bonne partie d’entre nous. Une ambiance de crise commençait à gagner le groupe : Sandrine, Arnaud, Lolo et moi étions prêts à nous mettre au tricot pour occuper nos bras. Il fallait trouver une solution pour apaiser la tension qui régnait. Prendre exemple sur le monde animal semblait sage. Il fût alors décidé que, si un conflit éclatait au sein du groupe, il serait résolu à la façon des bonobos (Ceux dont les connaissances en mœurs de singes sont un peu juste iront taper bonobos chez google). A part Jicé qui cherchait désespérément à rentrer en conflit avec chacun(e), tout le monde se calmait donc très vite.

Autant dire que la grimpe est vite devenue une activité secondaire de ce week-end ou plutôt, un prétexte. Si je retiens quelque chose de ce week-end, c’est l’ambiance. Entre les vannes faciles sur les bonobos (ah toi, commence pas à m’énerver, sinon …), les caisseux et les motards qui se chambraient, le beau temps qui ne nous a pas quitté ou presque, tout a contribué à faire de ce week-end de vraies vacances. Comme quoi le bonheur c’est simple comme 7 tentes plantées au milieu d’un camping paumé (même avec un matelas sous gonflé et un duvet pour nain).

Bon la grimpe, je vous en parle un peu quand même ? Ben oui un peu parce que ça serait dommage, sous prétexte que je n’ai pas aimé le site, d’oublier les perfs des autres, à savoir : le 7a à vue habituel de l’extra-terrestre de service, les innombrables 5c et 6a enchaînés sans peiner de Camille (ça, on savait) et de Florence (ça, on ne savait pas et je vous rappelle qu’elle a débuté l’escalade, il y a peu. Je sais, ça énerve), les peurs et les frustrations surmontées par le reste du groupe pour grimper en tête dans son niveau. La spécificité de la falaise et la difficulté du « à vue » ont permis aux spécialistes de la mauvaise foi de faire preuve d’une imagination débordante. Je pense humblement mériter la palme d’or grâce à mon « c’est mes chaussons qui sont morts », le prix de l’interprétation masculine revient à Jicé pour « j’ai pas assez de mains », le prix de l’interprétation féminine à Sandrine pour « Ca, c’est trop dur pour moi », le meilleur scénario à Florence pour « oui mais tu crois que je peux y aller, parce que, enfin, je veux dire 6a c’est dur pour moi quand même, alors c’est un vrai 6a ou bien un pas trop dur ? Parce que tu vois je suis pas sur de pouvoir aller en haut ». Quant au concours de plomb, j’ai bien cru le remporter haut la main en alignant 3 jolis sauts dans la même journée mais Lolo est revenue très fort ensuite. Félicitations donc à Arnaud et Florence, à qui ces chutes ont permis de découvrir l’assurage dynamique de façon quelque peu brutale.

Bertrand S.

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