Archive pour la catégorie ‘Escalade’

Week-end aux dentelles de Montmirail

17/18 avril 2004

Venez tous aux dentelles, qu’il disait. Les falaises sont magnifiques, il fait toujours beau, les voies sont belles et l’équipement permet de grimper sans se faire mal. Bref, la publicité que j’ai pu faire pour ce week-end est à la hauteur des mensonges. Tiens, un tel résultat pour une telle promesse ferait de moi un homme politique de tout premier ordre. Dire que je n’ai même pas été fichu de ramener les croissants le dimanche pour me faire pardonner (encore que ma balance ce matin m’a fait comprendre que, sur ce coup là, j’ai peut-être eu raison).

Enfin tout n’était pas noir dans ce week-end. Je me souviens qu’entre 14h07 et 14h36 samedi, on a vu le soleil. Euh, ah oui, la pizza samedi soir était bonne. Et puis, il n’a pas plu quand on a démonté les tentes. Et bien voilà, avec tout ça, vous le ne trouvez pas génial ce we ? Bon allez, je charie, malgré des prévisions météo cataclysmiques, on a grimpé toute la journée samedi et dimanche. Les dentelles sont toujours aussi belles. Et enfin, le plus important, l’ambiance et l’entente dans ce club font que ce we, comme tous les autres, a été une réussite.

En bon communiste, je commence tout de même par une autocritique publique. On ne le sentait pas bien ce we au départ. Le samedi matin, Aurore, Sophie et moi nous levions sous une pluie fine et un ciel bouché. Juste le genre de climat qui te fait croire que les conditions ne sont pas très loin d’être satisfaisantes pour grimper mais qui, rien que pour t’emmerder, ne bougent pas d’un poil. Quand tout le monde a commencé à arriver vers 9h00 (en venant de Lyon) parce que j’avais dit qu’il fallait y aller tôt car Dimanche, on risquait de ne pas grimper, je ne faisais pas trop le fier. Sans trop y croire, on se dirigeait doucement vers les falaises en fin de matinée pour y découvrir une paroi quasiment sèche (ouf !). Le soleil a presque réussi à illuminer cette face sud du Clapis. Bref, la journée qui semblait mal barrée, se transformait petit à petit en une jolie petite sortie et puis paf la Caro. Certaines mauvaises langues diront que cet accident rend mon compte-rendu moins monotone (c’est pas que vous en avez marre d’entendre que le we était génial, que la falaise est la plus belle du monde et qu’on s’est régalé mais, quand même un peu, avouez).

Donc voilà, grâce à Caro, ce we est devenu spécial. Une simple histoire de mou au relais me permet d’avoir quelque chose d’original à raconter. Elisabeth Tessier me dirait que c’est bien fait, qu’on avait qu’à pas partir à 13 (Mouais, tu peux être fière de toi Mme Latombe). La victime de la malédiction, c’est donc cette pauvre Caro qui après une bonne chute de 3 ou 4 m, s’est fait une cheville comme il faut. Si l’histoire s’arrêtait là, il n’y aurait pas de quoi fouetter un chat. Désolé Caro, non pas que ta cheville nous laisse indifférents mais des chevilles abîmées en escalade, c’ est assez fréquent (hein Lolo ?). Alors que tu aurais pu (et aurais dû) être au centre de toutes les attentions, les aourssiens se sont vus obligés de déployer force, diplomatie, pédagogie voire secourisme pour tenter d’ extirper vivants de cette montagne mortelle qu’est la redoutable chaîne du Clapis, les 20 pompiers innocents venus à ton secours. Cet environnement hostile, seuls les plus inconscients des falaisistes et les plus courageux pères de famille randonneurs, après avoir fait subir à femme, enfants et caniches nains un entraînement rigoureux, osent l’affronter. On comprend alors pourquoi, malgré un service de dispatching ultraperformant (7 véhicules envoyés de Brest à Nice pour être sur de tout quadriller), une armée de pompiers d’une condition physique irréprochable (certains n’étaient presque pas fatigués après 2 minutes de marche), des moyens matériels adaptés, ce ne sont pas loin de 10 pompiers (sur les 20 quand même) qu’il a fallu ré orienter dans la bonne direction, conseiller sur l’itinéraire et renseigner sur la victime (oui parce officiellement, la victime c’est Caro). Bref, chaque caserne du Vaucluse est venue avec son plus joli 4X4 et ses meilleurs éléments pour sauver Caro, quel honneur ! Malgré l’ampleur de la tâche, nos vaillants soldats du feu gardaient une vivacité d’esprit exemplaire puisque c’est tout de même moins de 2h30 après l’accident que l’ un deux s’inquiétait de savoir l’âge de Caro et s’il y avait eu perte de connaissance. Une fois nos amis pompiers hors de danger (au cas où, on les a accompagnés jusqu’à l’hôpital), nous avons pu souffler au resto d’Aubignan où le rythme des serveurs n’était pas franchement à la mesure de nos appétits après une telle journée. Qu’importe, cela nous a permis de finir le repas avec Caro revenant fraîchement plâtrée de Carpentras.

Bon alors, est-ce que ça vaut le coup que je parle du dimanche ? Franchement, ça va paraître fadasse non ? Après le samedi, vous dire que le dimanche, malgré un ciel menaçant a été une super journée de grimpe où Guillaume a fait des croix partout (y compris dans Tam tam), où Lolo nous a montré dans un 6c d’anthologie qu’elle a aujourd’hui des nerfs d’acier, où Camille la torpille a été à la hauteur de sa réputation, où Jicé a cherché l ‘excuse de la taille des prises plutôt que ce qu’il a pris à la taille quand il n’enchaînait pas (Et oui c’est pas simple d’avoir Fabrice comme compagnon de cordée), enfin bon bref, plein de choses quoi. Mais tout ça, ça ne vaut pas un sauvetage de pompiers.

Bertrand S.

Sortie à Orgon

13/14 mars 2004

On nous avait prévenu : à Orgon, à la mi-mars, il peut faire froid – mais si le soleil donne on peut grimper en tee-shirt – et c’est de toutes façons grimpable, sauf si il pleut …

C’est pourquoi quelques esprits chagrins et goguenards nous ont lancé un petit sourire en coin au vu des prévisions de madame météo (météo nationale, météo du capital !) pour ce week-end … Pour résumer, cela s’annonçait chaud chaud … c’est-à-dire froid et humide (voire mouillé!).

Et bien que ceux-là ravalent leur mauvais esprit car il en fallait plus pour décourager des aoursiens en pleine forme ; jugez plutôt :

– attaque latérale par le mur du quatre … après quelques moulinettes, c’est parti pour l’escalade en tête … les cinq tombent comme des mouches sous les assauts répétés de Jean-Christophe, Arnaud, Camille et Caro … – après cet avant-goût, on se lance directement dans le mur du six … des voies longues et continues en 5+ et 6a que tout le monde randonne ou presque … Le style d’escalade de chacun se précise, avec une mention spéciale pour Arnaud « force tranquille » et Camille « la torpille » qui nous torchent chacun leur voie mais dans des styles quelques peu différents … – fin de la première journée ? Que nenni … Il manquait quelques coups d’éclats qui nous ont été allègrement fournis par Lolo (6c a vue tout de même) et Guillaume (7a … mais il le connait par coeur le bougre) tandis qu’Yves enchainait son … 5+ que franchement, pour y être allé derrière, je veux bien connaitre l’enfant de s… qui a coté ça comme ça !

Après cette journée bien remplie, les organisateurs avaient tout prévu : Lolo nous avait dégotté un petit gite de derrière les fagots et Guillaume a sorti le tajine de veau aux olives que rien que pour ça, ceux qui ne sont pas venus devraient avoir mal … Jean-Christophe, de son coté, a fait pété le « UNO » ce qui a bien failli faire cramer le tajine … La catastrophe ayant été évitée de justesse grace à l’odorat bionique de Lolo.

Bon mais, me direz-vous, le dimanche il a quand même plu non ? … Ben oui, mais on a dû oublier de vous dire que Orgon c’est dans les bouches du rhône … et que dans les bouches du rhône, Môssieur, le cailloux il aime pas être mouillé trop longtemps … Alors après un petit stage découverte au secteur « Canal » (quels mutants ces polonais : rien que leur échauffement – dans un petit 7a+ tout de même – valait le spectacle), retour au mur du six ou tout le monde y est allé de son petit exploit (sauf Guillaume parceque faut pas pousser) : du beau plomb pour Lolo au 6a flashé peinard par Yves en passant par le 6a+ randonné (en second, l’honneur est sauf) par Camille la torpille que s’en était horrrribbbbble de se sentir si lent en la voyant grimper si vite … Arnaud, de son coté, confirmait son style : qui va piano va sano …

Bref, on ne comptait plus les voies enchainées en têtes ou en second à l’issue du week-end … que les esprits chagrins chagrinnent donc dans leur coin : ce fut un bel et bon week-end comme on devrait en faire plus souvent … Allez, une concession à la météo tout de même : ne le répétez pas trop fort mais on s’est bien caillé quand même …

Guillaume B.

Sortie escalade du 11-12 Octobre à Seynes et Russan

La danse des sangliers acrobates.

Ce we club, qui était une sorte de pèlerinage pour Lolo et Guillaume ainsi que pour Sophie et moi, se présentait comme une collective on ne peut plus classique : 5 cordées de 2 (Lolo, Guillaume, Bertrand et Catherine Latombe, Sandrine, Yves, Jicé dit Obélix, Arnaud, Sophie et moi), une bonne partie du noyau dur d’ABC, des nouveaux, des anciens, des classiques et des modernes. Un gîte, deux falaises, l’autoroute A7, une glacière et des gâteaux aux raisins formaient les ingrédients d’un bon petit we bien classique et sans surprise. Tout juste s’attendait-on à pousser un petit soupir nostalgique en longeant la falaise de Seynes (Ceux qui se demandent pourquoi peuvent se référer à la newsletter 4 qui fête sa première année). C’était sans compter sur le potentiel de ce club plein de surprises car, sachez-le jeunes novices, à ABC rien ne se passe jamais comme prévu.

Comme d’habitude, Sophie et moi avions petit déjeuné à la frontale pour commencer la journée au plus vite et, à 10h30 le samedi, nous attaquions la 2ème voie de la journée. Dans notre empressement, nous nous étions trompé de secteur ce qui ne sera pas sans conséquence. Le pire, dans ce genre de situation, c’est qu’on arrive à se persuader qu’on est là où il faut. Le secteur où était fixé le rendez-vous était le même que celui où nous avions grimpé l’année dernière. Vaguement, la falaise nous disait quelque chose avec juste un peu plus de végétation dessus. Bref, de notre point de vue, on était bien au secteur de la bête, nullement inquiets de la paroi rouge vif juste à côté que nous n’avions aperçue que de très loin l’année dernière. C’était sur. Lorsque vers les 12h00 le reste de la troupe pointait le bout de son nez, il fallait se rendre à l’évidence, on était au secteur rouge-gorge. Ca tombait bien, il y avait du 5, du 6. Bref, de quoi passer la matinée (noter que la matinée commence à 12h00. A ABC, on est proche de la nature alors on se cale sur l’heure du soleil).

Ce n’est donc qu’après manger que Lolo, Sophie et moi sommes partis en éclaireurs à la recherche du secteur de la bête, glacière et autres gros sacs de bouffe à la main. On se doutait bien qu’on ferait un peu les sangliers dans les buissons. Mais, les jolies couleurs d’un topo cachent souvent ses lacunes en termes d’information. Non seulement, il n’y a pas de chemin entre les deux secteurs, mais en plus, ces secteurs sont éloignés l’un de l’autre. Et franchement, marcher entre les ronces, les arbres les buissons et les rochers, une glacière remplie à la main, le tout pendant la digestion, est une expérience que je ne recommande à personne. Recouverts de poussières, écorchés, énervés, nous avons fini par atteindre ce fameux secteur qui n’a jamais aussi bien porté son nom : nous étions retournés à l’état primaire de bête.

La sieste digestive ayant été remplacée par une séance d’échauffement, nous pouvions donc attaquer d’entrée. Loin d’être découragés par cette expérience, les membres d’ABC purent donner toute la mesure de leur talent. Guillaume a enchaîné son petit 7a. Quant à Sophie et Bertrand L, ils se sont livrés à une acrobatie à faire pâlir les trapézistes du cirque Gruss. Leur numéro de passage de dégaines à 20m du sol est digne des plus grandes manoeuvres de haute voltige. L’exercice consiste à ce que le premier accroche une dégaine à la boucle du talon de son chausson, puis pendule en tendant le pied correspondant vers le deuxième voltigeur tout en étant descendu par son assureur. Le deuxième acrobate, lui, pendule dans l’autre sens afin d’attraper cette dégaine. Une telle beauté dans la réalisation du geste pourrait faire passer l’acrobatie pour un exercice gratuit, juste pour l’esthétisme quoi. Il n’en est rien. La dégaine ainsi chopée n’avait d’autre but que de servir à un vil exercice de tire clou. L’histoire ne retiendra pas ce détail et c’est tant mieux.

Après une telle journée, j’espère que les 8 autres membres de la harde nous pardonnerons de les avoir perdus dans Alès à la recherche de la bonne direction. Grâce à ma minutieuse préparation de l’itinéraire, nous avons mis une grosse heure à atteindre notre gîte pendant que nos ventres réclamaient désespérément un tagine et une tarte aux kiwis. Il fût à la hauteur de notre attente malgré les oublis variés et divers (le rosé pour moi, les citrons confits pour Guillaume, le sel pour Yves, de la poudre d’amande pour Sandrine).

Le gîte que j’ai trouvé (ou plutôt le seul disponible) étant particulièrement bien placé, nous avons également mis une bonne grosse heure pour atteindre Russan le lendemain. Malgré un topo aussi précis que celui de Seynes, la couleur en moins, le site valait vraiment le déplacement. Le site a été formé par un méandre du Gardon. La falaise forme ainsi un 3 / 4 de cercle sur l’extérieur de la rivière. Lorsqu’on arrive là, par le haut, ça donne tout simplement une vue splendide. Mais le Gardon ne s’est pas contenté de sculpter le calcaire, il a dessiné des voies originales et belles allant de la dalle au méchant dévers. Malgré un temps gris et incertain, nous nous sommes vraiment régalés tout au long de la journée. Les cotations peuvent paraître chères parfois, mais la dalle demande de la finesse et de la précision donc du sang froid même dans le 5+. Cela dit, l’équipement (refait récemment apparemment) est irréprochable. Tous les pas difficiles se font immédiatement après le mousquetonage ce qui permet de se lancer dans des voies dures sans craintes. Des biscuits Prince, de la baguette fraîche, du chocolat côte d’or et accessoirement un site de grimpe magnifique ainsi que des voies parmi les plus belles du sud, quelque chose clochait. Tout allait trop bien : le site a été trouvé sans (trop de) problèmes, la météo est clémente, le secteur choisit convient à tous. Il fallait donc bien un imprévu pour faire de cette journée une vraie sortie ABC. Des gens de la région avec une belle mentalité nous ont rendu ce service en allant visiter nos voitures pour nous débarrasser des objets superflus qui encombrent notre quotidien. Merci à eux donc, de nous avoir soulagés d’un appareil photo, d’un son sac à dos, de duvets et des restes de la bouffe du we (GRRR !). Moralité, même pas beau, faut lire le topo : « Ne rien laisser dans les voitures ».

Bertrand S.

Sortie escalade du 13-14 Septembre aux dentelles de Montmirail

Le bal des couineuses

Aoursiens de France et de Navarre, ce we aux dentelles de Montmirail a encore de quoi vous donner des regrets.

D’abord, l’endroit est magnifique. Les dentelles sont comme un signe de rébellion de la nature qui aurait décidé de planter une échine dorsale dans un paysage qu’elle jugeait trop plat. Dans la foulée, elle a du se dire, puisque j’ai un peu de cailloux en rab, je vais aller planter un mont ventoux à côté aussi, comme ça on verra de quel bois je me chauffe. Et pourtant, il ne s’agit pas d’un travail bâclé puisque dame nature a tracé de très jolies voies là-bas en pensant aux grimpeurs qui viendraient s’user les doigts 2 millions d’années plus tard (c’est ce qu’on appelle le sens de l’anticipation). Même si on encore entendu Lolo jurer que la dalle est une mauvaise invention, il faut reconnaître qu’il y a de superbes lignes, pures et longues (35 m est un standard aux dentelles). Et puis les dentelles, ça n’est pas Virieu-le-grand. Le calcaire peut complètement changer d’aspect en quelques mètres. D’un secteur à son voisin, on passe de la dalle lisse penchée, à du calcaire à goutte d’eau raide voire déversant. Pour finir, de vous écoeurer, je pourrais vous dire que chaque face des dentelles se grimpe et qu’il y a toujours moyen de trouver un coin pour grimper quelles que soient la température et la force du vent. Je pourrais aussi vous dire que le site est idéal pour tous les niveaux de grimpe. Mais bon, je vais m’abstenir, je pourrais vous mettre en colère. Le décor étant planté, je … ah ben non pas tout à fait, j’ai oublié de mentionner le camping. Propre, tranquille, proche des falaises et dans un village très mignon, pour 13 euros à 4, qui dit mieux (si je vous énerve là, faut le dire) ?

Le décor étant planté donc, je peux maintenant m’occuper des acteurs et de l’histoire. Les films de genre ayant tendance à disparaître, j’ai du mal à cataloguer ce we. Pour tout vous dire, j’hésite entre la comédie et le drame. En tout cas, pour le titre, il n’y a pas d’ambiguïté : le bal des couineuses. Ce we encore, le caillou a été prétexte à l’exacerbation des sentiments. Nous avons tout vécu : des joies, des peines, des cris, des revanches. Bref, on a refait « autant en emporte le vent » (ou plutôt autant en emporte le mistral) aux pieds des voies. Le meilleur moment de cette épopée étant sans aucun doute le chant des couineuses a capela Lolo et Sophie, chacune dans leur voie, insultant, à tour de rôle le rocher, l’ouvreur, l’assureur et elles-mêmes. Bref, un grand moment de cinéma avec des actrices au sommet de leur art dans une comédie sportivo-musicale à la mesure de leur talent.

Alors, ce portrait idyllique de ce we aux dentelles ne cache-t-il pas quelques imperfections ? Pour tout dire, un des moments les plus importants du we a été tout bonnement gâché par un pizzaïolo radin. En effet, est-il acceptable d’avoir encore faim après une pizza 3 fromages et des profiteroles au point de devoir commander un chocolat liégeois ? Une pâte trop fine, une pizza qui ne déborde même pas de l’assiette, Lolo qui arrive même à finir la sienne et voilà comment on rentre frustré d’une journée de grimpe. Plus sérieusement, nous avons aussi moyennement apprécié d’être accompagné par les coups de fusil des chasseurs pendant le petit dej’ et pendant qu’on grimpait le dimanche matin (heureusement qu’à midi les chasseurs sont suffisamment bourrés pour pioncer et nous foutre la paix). bon et puis, on a aussi un peu regretté que le moindre petit village typique soit pollué en son centre par des dizaines de pancartes et commerces de vendeurs de vins. Gigondas, par exemple, est un mignon petit bled sauf quand on rentre à l’intérieur. Ce n’est pas moins de 1 pancarte tous les 2 mètres (et puis discrètes les pancartes, vous imaginez) vous invitant à déguster du pinard. Du coup, écoeurés, on n’en a même pas acheté, étonnant non ? Enfin c’est pas grave, comme le site des dentelles est énorme, on reviendra grimper et cette fois, on ira dans les caves moins touristiques.

Bertrand S.

Sortie canyon-escalade du 29-30-31 Mai et 01 Juin à Annot

Le voilà, le voilà, le compte rendu et que personne ne se gêne pour apporter sa vision des choses! Eh bien, c’était encore un bon petit WE riche en émotions, où une bonne partie de l’équipe Baléares s’était jointe à notre club: La famille Massol/ Altazin toujours à fond.., un Bernard et un Frank en grande forme cette fois ci ( que s’ils avaient été comme ça aux Baléares, on aurait explosé les réserves des bars …) et Anne fidèle à elle-même, discrète et souriante, juste un peu énervée après un départ laborieux et un détour par 2 ou 3 canyons avant de trouver notre bonheur…Tu sais Anne , je viens de trouver pourquoi j’avais un mauvais feeling sur ces grandes cascades de la Peira : ma corde de 60m avait été tonché dans le Verdon. Il manquait 8 m….Enfin tout s’est bien passé malgré les trombes d’eau annoncées par la Météo qui ont fait fuir nos grimpeurs…Coucou c’est nous, on s’en va….Et pourtant , on n’a eu qu’un orage: dans le 1er canyon Riolan… « Ah c’est vrai on dirait que l’eau monte!! » et » il est ou ton »*&+*&é* »d’échapatoire?? » » juste là! C’était bien calculé non? ».Alors finalement la vague de crue, pour info, n’arrive qu’1H30 aprés. Dans le 2éme canyon (pierrefeu), on… enfin je coince une corde. Alors je confirme, avec un nœud de chaque côté la corde ne se rappelle pas. Bon je sais ,j’ai honte mais ya qu’à dormir aussi au lieu de faire lafête!! Et puis, on a droit à une cheville en vrac (assumée avec classe et courage…Bravo Babette!) mais on est toujours en dessous du pourcentage de perte autorisé par l’EFC! Dans le 3éme canyon (bolléne), sauts et toboggans s’enchaînent…un peu trop peut être… et je confirme encore: qd le pied d’appel glisse, tout part en vrille et on arrive dans l’eau en teckel pour reprendre l’expression favorite de notre ami Nicolas. Et puis( pour maître Thierry) on a aussi rencontré JL Guilleman en encadrement qui se fait un toboggan après avoir fait passé toute son équipe sur corde!!! Oh la mauvaise langue! Voila c’est tout; tout le reste c’était que du bonheur . On a même pu grimper et on a joué tous les soirs au Loup-garou (merci Michel pour cette animation originale) .Et puis les caravanes c’était finalement pas si mal que ça…Et puis on s’habitue à l’odeur de moisi…A bientôt pour de nouvelles aventures. N’oubliez pas de donner de vos nouvelles.

Jacotte.

Sortie canyon-escalade du 01-02-03-04 Mai

C’est bien connu, les grimpeurs sont des autistes. Ce we encore, ils n’ont fait qu’entretenir leur réputation. Alors que Jacotte, plus à l’aise que jamais dans son fauteuil de présidente, réussit magistralement à organiser un we avec plus ou moins 30 personnes et des gamins de tous horizons, dans un coin perdu des Alpes de haute Provence, les 4 grimpeurs exclusifs se sont isolés pour pratiquer leur activité. Du coup, faisant parti du lot, j’aurais bien du mal à relater les aventures canyonesques des 26 autres. Jacotte, tu vas devoir te farcir ton propre compte-rendu !

C’est bien connu aussi, les canyoneurs sont des feignants. Non seulement, ils se lèvent tard mais en plus ils ne font que descendre en rappel quand d’autres utilisent toute leur énergie à se hisser vers le haut. Là encore, ce n’est pas ce we qui va contredire ce lieu commun.

Tant qu’on est dans les clichés, en voici d’autres qui se sont vérifiés : Bertrand est un râleur (par principe), Jacotte ne respecte pas les horaires (début en canyon à 17h et retour à plus de 21h), la voiture de Sophie est gentille (malgré ces 200000 km, elle n’a pas bronché sur la piste), Nathalie picole (presque plus que des encadrants en canyon).De toute façon, comme il s’agit du Verdon, on ne va pas faire dans la dentelle. Là bas, tout est énorme : les falaises, les canyons (enfin je crois), les kilomètres de piste en terre qui mènent au gîte.

Je sais que je vais me répéter mais la première pensée qui me vient à l’esprit quand on parle du Verdon c’est : « le Verdon c’est … verdonesque ». Ben oui, c’est un lieu où l’histoire, les parois, la distance entre les points (pourtant, on était venu l’année dernière à la même époque et on savait que c’était pas la saison des spits) et la raideur des voies sont incomparables. Ca impressionne à un point que la toute première fois qu’on se lance dans le rappel pour atteindre le pied des voies est un souvenir qui ne s’efface pas comme le premier flirt, les résultats du BAC ou la première biture. L’ambiance conjuguée à la difficulté des grandes voies laissaient donc présager quelques moments inoubliables. Effectivement, ça a été un grand we de grimpe. Un de ceux où on est fier de soi d’avoir sorti les voies et où on engrange du mental et du physique (à un point qu’on a même plus peur d’aller engueuler les potes d’Edlinger qui sont garés n’importe comment devant la superette de la Palud). Bref, un we palier. On ne s’est d’ailleurs pas contenté de grimper des voies de qualité, on a aussi grimpé en quantité, c’est-à-dire 4 jours sur 4 et avec beaucoup de longueurs chaque jour.

Incertains pour la météo du vendredi, Sophie et moi sommes allés directement en grande voie le premier jour. On cherchait le calme, la solitude, le sentiment d’engagement, bref tout ce qui fait une grande voie. En fait, nous sommes tombés sur une colonie d’italiens bruyants. Entre le sommet et le jardin des écureuils, ça montait et descendait dans tous les sens. C’est même une chance si nous n’avons trouvé personne dans Cocoluche, notre voie (5c/6a max mais sur 6 longueurs). Le temps de prendre Lolo et Guillaume en photo en plein effort dans l’arabe dément (2 longueurs 6a+) et d’éviter quelques italiens descendant en rappel sans trop savoir ou, nous sortions la voie pour l’heure du déjeuner. L’après midi, nous avions encore soif de grimpe donc nous sommes allés faire 2 longueurs vers l’Escalés avec toujours ce bruit de fond italiens. Le vendredi était censé être un jour de repos puisqu’il devait pleuvoir. Comme il arrive au dieu de la grimpe d’imposer son point de vue en Olympe, nous avons quand même pu nous faire une grosse demi journée de couenne à la Félines. Ca a beau être de la couenne, l’équipement et les cotations sont ceux du Verdon mais la beauté des lignes également. Pas de grosses croix donc mais beaucoup de plaisir dans des longueurs de 30m.

Le samedi, les 2 cordées étaient bien décidées à en découdre avec « pour une poignée de gros lards », 6 longueurs dont 4 dans le 6a+. Malheureusement, un jour de pont par grand soleil, il vaut mieux éviter d’arriver après 9h dans les rappels. La descente et la montée étant plus que saturées, nous avons trouvé un plan B plus qu’honorable : des voies de 3 grosses longueurs peu fréquentées au belvédère de la dent d’Aïre. A part quelques italiens et des stéphanois (qui nous ont suivis pendant 3 jours sur 4 à moins que ce ne soit l’inverse), nous avons pu tranquillement enquiller 6 longueurs de 30 m entre le 6a et le 6a+ dans un rocher magnifique. On a trouvé de tout là bas : dièdre, fissure, dalle, léger devers, trous, gouttes d’eau, écailles, arbres, dégaines (ah il faut pas le dire ça ?).

Pour éviter les déboires du samedi, nous entamions avant 9h le dimanche les rappels de « pour une poignée de gros lards ». Nous avons eu raison car les stéphanois sont arrivés peu après et se sont rabattus sur une voie à côté. Une fois dans la voie, nous avons vite oublié le lever pénible à 7h (et le coucher la veille à minuit à cause d’un groupe de canyoneurs voulant s’initier au canyoning nocturne). Les gros lards, c’était vraiment l’apothéose du we : pas d’italiens, pas de foules, de magnifiques longueurs, de l’engagement et de la continuité, bref du Verdon quoi. C’est sur, dans cette voie, on a éliminé l’alcool, les biscuits apéro et les excès de tous les soirs précédents (j’ai les noms de ceux qui ont pris 3 fois du tajine la veille), même qu’il nous restait une place pour déguster, que dis-je : engloutir, une glace à la sortie. Après ces 4 jours intensifs, il nous restait juste assez de force pour conduire la voiture jusqu’à Grenoble, ouvrir la porte de la maison et se vautrer dans le lit.

Bertrand S.

Sortie escalade du 19-20-21 Avril

Décidemment, la loi de Murphy semble devenir un fait scientifique incontournable. De ce fait, les théorèmes mathématiques qui en découlent abondent pour la plus grande (in)satisfaction des losers que nous sommes. Au hasard : quand il fait beau toute la semaine et que tu as prévu de grimper le we, il pleut ce we. Dieu cherche-t-il a faire payer les païens oisifs qui profitent honteusement du lundi de Pâques pour aller grimper dans le sud au lieu de jeûner et de méditer comme tout bon chrétien ? Sans doute. Mais à ABC, on n’est pas du genre à se laisser emmerder, même par Dieu (non Lolo, pas le tien, le vrai). Alors, on a mangé de la viande et on est allé grimper à Orgon. A 10h pétante le samedi, Anne, Lolo et Guillaume rejoignaient Sophie et moi sur la terrasse du désormais incontournable café au bord de la nationale. C’est avec beaucoup d’émotions que nous avons retrouvé ce petit estaminet fort sympathique où persistent de bonnes vieilles traditions : on y jette ses papiers par terre et on fait la gueule aux étrangers.
Le premier jour, il s’agissait de retrouver ses repères donc après le passage par le café et la boulangerie juste à côté, nous sommes allés en pèlerinage sur le mur du six. Ce mur, d’une trentaine de mètres, est à la fois attirant et impressionnant. Les premiers mouvements mettent à l’aise dans une dalle à trous évidents, puis, petit à petit, la dalle se relève. Le dernier pas est donc presque toujours le plus dur. Heureusement, ce coin est merveilleusement bien équipé. A la fin de la journée, tout le monde sortait du 6 a/b tranquille (sauf Guillaume qui avait enchaîné un 7a) et on se disait qu’on avait bien progressé mentalement et que, maintenant, on était des vrais grimpeurs.
Le dimanche, pluvieux, nous empêchait d’aller en falaise et nous confortait donc dans nos certitudes du samedi. A propos, j’en parle de ce dimanche ou ça ne vaut vraiment pas la peine ? Bon allez, si 2 mots pour ne pas écoeurer ceux qui ne sont pas venus. Alors voilà, ça a été un dimanche de merde. Pas du tout habitués à l’inactivité, on était vaseux (limite malade pour moi) et on a traîné une bonne partie de la journée dans un café à Apt. Une éclaircie nous a permis de contempler la falaise de Buoux et d’avoir encore un peu plus envie de grimper. Finalement, nous nous sommes échoués dans la S.A.E d’Avignon (le pan d’Avignon, c’est rigolo comme nom, non ? Alors, attention, ça n’est pas à la portée de tout le monde mais il y a un jeu de mot. Je précise car certains ont eu du mal). Bref, à part l’apéro au chorizo dans la cuisine d’hiver le soir, il n’y a pas grand-chose à retenir de ce dimanche.
Vous vous souvenez il y a deux paragraphes (ah, vous dormiez peut-être ?), je vous avais dit qu’on était des vrais grimpeurs, qu’on engageait et tout. Et bien, le lundi, nous a prouvé qu’il y avait encore du boulot. Je ne sais pas si le dimanche avait laissé des séquelles ou si on avait mangé trop de chorizo mais le lundi n’était pas la journée des croix. Bon, il faut reconnaître que la pointe Sikamolle a tendance vouloir nous faire grimper entre les points et que les pas un peu fins sur les pieds se font sur une roche patinée. Mais tout de même, maître Beslon qui se prend un plomb dans un 5c/6a et les filles qui peinent dans le 6 alors qu’elles se promenaient deux jours avant, il y a un malaise. Donc, le lundi tant attendu, qui devait être la journée des exploits, a été certes, une bonne journée de grimpe car les voies de la pointe Sikamolle et du petit cirque sont fantastiques, mais a aussi été une bonne leçon d’humilité pour tout le monde. Comme dirait Bernard Laporte, on va réviser les fondamentaux. Message reçu à la veille d’aller dans le Verdon.
Bertrand.

Week-end à Orgon du 7 au 8 décembre

Trainkilllllle ! Telle était la devise de ce week-end presque au soleil. Il faut croire que lorsqu’on part à 4 (Sophie, Lolo, Guillaume et moi) en R21, rien ne peut nous arriver. Pourtant, nous avons cherché les embrouilles. Pour partir en week-end organisé à la dernière minute, en réservant un gîte pour grimper à Orgon et en annulant celui permettant de grimper à la Ste Victoire le vendredi soir, le tout avec des prévisions météo pessimistes sauf autour de la méditerranée, il faut être joueur. Effectivement, j’y reviendrai, dans ce quatuor, il y a des joueurs.

Ce n’est donc que le samedi matin, en venant nous chercher, que Lolo et Guillaume ont appris que c’est à Orgon que ce we se passerait. Pour Lolo, ça ne changeait pas grand chose puisque son inquisiteur de kiné a enfin eu raison de son envie de grimper. C’était décidé, la cheville n’avait pas le droit de bosser ce we. Vers 11h00, un beau soleil, un troquet accueillant et l’Equipe donnait le ton de ce début du we : Trainkilllllle ! Enfin tranquille, pas pour tout le monde, la cheville de Lolo n’allait pas ménager Guillaume puisqu’il était le seul de la cordée à grimper. Entre 11h et 16h, il avait donc fait une vraie journée de grimpe de printemps soit une petite dizaine de voie. Pour info, je rappelle que l’animal s’échauffe dans du 6a, je vous laisse donc imaginer la quantité de mouvements sur-durs enchaînés à la fin de la journée (avec des pauses câlin pour réchauffer Lolo quand même). Oui, vous avez bien lu, Guillaume s’arrête de grimper pour faire des câlins. Et ce n’est pas tout, maintenant, il s’arrête même pour manger à midi. Comme quoi, bien des membres de ce club renient leur religion quand le climat se refroidit.

Deux mots sur la falaise d’Orgon tout de même : splen   dide ! Le cadre sauvage n’est que peu perturbé par le passage proche du TGV. Le nombre de secteurs, impressionnant, offre une diversité d’expositions et de voies qu’on retrouve difficilement ailleurs en particulier autour du 6a. En ce qui nous concerne, nous avons passé les deux jours dans un seul secteur sans avoir tout éclusé : le mur du six et notre-dame. Le calcaire y est très joli mais parfois patiné. Il demande de la patience car étant très sculpté, on peut passer du temps à chercher la prise qui va bien. Comprenez : si t’es pas à l’aise dans le niveau de la voie, tu te daubes vite.

Après ce paragraphe culturo-minéral, revenons à nos moutons, enfin à nos bêtes quoi : celles qui, bien nourries avec des croquettes, ont le poil soyeux, l’œil vif, la truffe humide et le caractère joueur. De ce côté là, Lolo ne semble pas regretter son investissement en nourriture pour Beslon. C’est vrai qu’il coûte un peu cher à nourrir mais il est tellement mieux après. Affectueux et demandeur en câlins, il n’en reste pas moins un redoutable grimpeur (6b, 6b/c, 7a le samedi et il a remis le couvert le dimanche).

Parlons-en du dimanche justement (Lolo et Guillaume remarqueront que j’évite soigneusement de m’attarder sur le samedi soir pendant lequel Sophie et moi avons fini complètement raides bourrés après avoir ingurgité la quantité phénoménale de deux verres de vin rouge chacun). L’hiver, c’est bien connu, les mammifères hibernent (en plus avec l’alcool ça aide). Ce n’est donc qu’à 9h00 que le groupe émerge pour aller se goinfrer au petit dej’ préparé par le tenancier Jean-Pierre Pinard (ça s’invente pas un nom pareil). Il a donc fallu attendre la fin de la matinée pour s’attaquer à la première voie, le ventre lourd et les doigts gourds. Grâce à son équilibre alimentaire et affectif retrouvé, Guillaume a bien entendu sorti quelques 6c/7a méritant largement leur cotation. Motivée (terrorisée ??) par son second, Sophie a sorti son premier 6a en tête à vue et Trainkilllllle en plus. Quand je vous disais en début de saison que les petits nouveaux du club ne tarderaient pas à aller nous installer les moulinettes…La température et les bras daubés ont eu raison de notre motivation peu après le repas et nous sommes donc repartis assez tôt (c’est à dire juste avant que Lolo ne se retrouve emprisonnée par un cube de glace) mais satisfaits.

Tout comme Seynes, on s’est promis d’y retourner l’année prochaine pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le site d’Orgon est vraiment un endroit fantastique pour grimper en particulier en groupe. Ensuite, le gîte qui nous a accueillis, la bastide de la roquemalière, est charmant, pas cher et le proprio super sympa (ainsi que Prozac le labrador, son copain la saucisse sur pattes et les autres roquets aboyants). Au printemps prochain, on y retourne à 14 voire 16 en se tassant, avis à la population. Enfin, dernier intérêt : Buoux n’est pas loin, eh, eh …

Bertrand S.

Week-end à Saou du 01 au 03 novembre

Aoursiennes et aoursiens,

C’est avec plus d’une semaine de retard (je comptais lâchement sur la bonne volonté des autres participants) que je rédige le compte-rendu du we à Saou. Il faut dire que cette fois, j’ai eu du mal à trouver ne serait-ce que 5 minutes dans la semaine. Entre une mission débile mais prenante et une irrésistible envie de faire des allers-retours à Lyon, le temps m’a clairement manqué. Bon alors, je vais tenter de rassembler les morceaux de souvenir pour essayer de raconter ce bon petit we de grimpe qui s’annonçait pourtant plus gastronomique que grimpatoire.

Nous partîmes donc 4 le vendredi matin entassés dans l’AX de Catherine. D’un enthousiasme modéré, étant données les prévisions météo, mais motivés pour grimper, c’est au milieu de la journée que nous avons commencé à tâter le rocher de Saou : Lolo, Catherine, Bertrand L et moi. S’il n’est pas tombé d’eau ce vendredi, nous avons quand même dû essuyer quelques averses de cailloux. Au-dessus, de nos voies très bien nettoyées, le rocher me rappelait donc un peu les 3 becs. Etait-ce le signe avant-coureur d’un plomb mémorable ? Que nenni ! A la fin de la journée, ce n’est pas moins de deux 6b qui ont été enchaînés. On ne comptait même plus les 6a+. Les mauvaises langues diront encore que les voies étaient sur-côtées mais ceux qui connaissent la Drôme savent qu’il n’en est rien. Si nous avions besoin d’une excuse pour nous empifrer à « l’oiseau sur la branche » le soir même, elle était donc toute trouvée. J’hésite encore entre m’attarder sur la description du rocher ou la description du menu. Je vais éviter de vous faire saliver pendant les heures de boulot, je vais donc plutôt parler du rocher. Il y a beau y avoir beaucoup de secteurs de falaises « écoles » (mot qui veut de moins en moins dire quelque-chose), les voies de Saou n’en sont pas moins impressionnantes. Les prises de mains ne se dévoilent qu’au dernier moment et il faut souvent se hisser, à l’aveugle, pour espérer trouver le bac salutaire. En parlant de bacs, ils ne sont pas légion là-bas. Saou n’offre pas un rocher fissuré et fracturé mais un calcaire compact donnant plus souvent des à-plats que des prises crochetantes. L’avantage est que, au moins, il y a des prises de pied. Autant dire, que les premières voies d’échauffement dans le 5/5+ ont permis d’échauffer aussi bien le mental que le physique. Motivés par nos 2 belles croix, Lolo et moi avons fini par une bonne séance d’étirements et sommes restés raisonnablement gloutons à l’oiseau. Tout cela ressemble à une journée de grimpe parfaite. Cependant, une préoccupation (préoccupation, je devrais dire angoisse existentielle) nous a hantés toute la journée Lolo et moi : « Est-ce qu’il passe le portable ? ». Soulagés de voir que Bouygues avait mis une antenne relais pas loin du village (aussi gaucho que je puisse être, je bénis cette entreprise d’avoir eu cette heureuse initiative), nous avons pu joindre notre moitié respective.

Le lendemain matin, après avoir reconnu les alentours en courant (on se refait pas hein ?), j’ai rassemblé les troupes pour le petit dej’ en compagnie des gens qui tiennent le gîte et de leurs yorkshires. Quelques brioches à l’orange et qq golden grahams plus loin, Dieu est arrivé avec sa 405 fraîchement réparée. Ce qui devait être la journée de grimpe la plus productive a failli tourner au plan lose. Après une marche d’approche pénible et longue dans les éboulis, nous sommes arrivés à un secteur nul et sur-fréquenté en pleine pente. Bref, pas accueillant. 1 voie plus tard, nous changions de coin pour trouver un secteur qui ne plait qu’à Guillaume et pour cause, ça rappelle M Roc : pas plus de 6m de haut et deux points dans chaque ligne (pour dire de mettre qqch). Bref, c’était du bloc. Nous nous sommes donc rabattus sur la Graville pour finir la journée. Après Quelques jetés pathétiques de Guillaume dans un pas de 7a, et quelques frayeurs dans un pauvre 6a pour moi, une journée de grimpe médiocre s’achevait. L’enthousiasme de la veille était quelque peu retombé et les prévisions météo ne laissaient pas présager d’un dimanche meilleur. Pourtant, le lendemain, après avoir sagement attendu le soleil (ouais enfin on a commaté dans nos pieux jusque 10h après une moule-frite mémorable à Crest), c’est dans le brouillard, bravant les barbelés et panneaux interdisant l’accès au site, que nous sommes partis à l’assaut du rocher des abeilles. La journée fut courte mais productive, dommage pour Cat partie la veille. A noter : un 6a+ renfougne mais magnifique nous a donné quelques chaleurs dans le pas de sortie de la fissure, un 6b carrément infaisable sauf par Dieu (une prise avait-elle été cassée ?) et un 6c physique et continu se terminant par un surplomb en dülfer magistralement exécuté à vue par Guillaume puis presque enchaîné par Lolo et moi mais en moulinette. Pas calmé pour autant, Guillaume a sorti un 6c+ juste à côté au deuxième essai. Une conclusion s’imposait : le rocher des abeilles est le meilleur endroit pour grimper autour de Saou. Le rocher est sur, les voies sont belles et le secteur accueillant. Un petit truc pour ceux qui veulent y aller : le chemin est à gauche du parking. C’est plus court et ça évite de passer sur un site interdit. Les coups de téléphone portable et la séance de footing bien que nécessaires, n’étaient pas suffisants pour faire revenir ma légendaire bonne humeur (qui a toussé ?). Lolo, Guillaume et Bertrand méritent donc une belle médaille pour avoir réussi à me supporter le dimanche. encore mille excuses.

Bertrand S.

Week-end à Seynes du 12 au 13 octobre

Malgré le mauvais temps annoncé, le mistral et le manque d’effectif pour remplir un gîte comme sait le faire Jacotte (c’est à dire 30 personnes en comptant veaux, vaches, cochons, marmaille), nous sommes 4 courageux à être partis à Seynes ce we. Et vous savez quoi ? On a eu raison. Grand beau, falaise superbe, voies mythiques (à 3 voies contre 1, hein Lolo ?) et quasiment personne dans les longueurs. Bref, un de ces we où on part comme ça on se disant qu’avec la météo si on grimpe 2 heures, c’est bien et, qui finalement se retrouve être un des meilleurs we de grimpe de l’année en qualité et en quantité. Après 2h30 de route pendant lesquelles Guillaume et Lolo ont pu finir leur nuit, nous sommes arrivés dans un village médiéval magnifique : Vézénobre, adresse du gîte. Par chance, la boîte de vitesse de la R21 a tenu le choc. Si nous n’étions pas encore surs de revenir, au moins nous allions grimper. Et c’est ce qu’on a fait à partir de midi.

Organisés en deux cordées, on n’était pas là pour tricoter. On a donc enchaîné jusqu’à plus soif, ou plutôt pour être honnête, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de voies de notre niveau dans le secteur. Bilan médiocre pour Dieu puisqu’il a sorti un 6c après quelques essais (que Lolo a impeccablement enchaîné flash en moule). Pour les autres, ils se sont contentés de petits 6b même pas enchaînés. Tout le monde s’est pris son petit plomb sauf 2 filles que je ne citerai pas par galanterie. On attendait quand même mieux de la star G.Beslon qui était venu avec son préparateur physique (Lolo), son fan club ( Lolo, Sophie et moi), son préparateur mental ou chambreur attitré (moi) et les reporters photos (Sophie et moi). Et puis bon, allez savoir, la pression, la peur de l’échec ou la peur du succès, certains diront du laisser-aller (vous trouvez pas qu’il a pris un peu ?), ont fait que Guillaume n’était pas au niveau où on l’attendait. A peine a-t-il enchaîné un 6b sur-dur avec un premier tiers tout en pas de bloc se terminant par le passage d’un surplomb en aveugle sur des niaquettes. Les rumeurs de début de séjour sur l’hygiène de vie de celui qu’on rechignait presque à appeler Dieu désormais, allait se confirmer au resto le soir puisqu’il s’est baffré de manière inhabituelle.

Là, on s’est dit : c’est la fin d’une légende. Mais, ce qui fait les grands champions c’est leur capacité à rebondir. Par orgueil et surtout pour ne pas décevoir ceux qui étaient venus de loin pour le voir, il s’est arraché dans un 7a le lendemain pour le sortir après deux petits repos de rien du tout pour l’enchaîner en second ensuite. La foule béate se serait largement contentée d’un tel exploit mais, au sommet de son art, maître Beslon nous a gratifiés d’un 6b et d’un 6c en guise de retour au calme.

Lolo, arrête de rire car je vais maintenant m’occuper de ton cas. Alors Lolo, faut savoir qu’il y a trois choses qu’elle n’aime pas : le matin, la dalle et voler. Et c’est dommage parce qu’à ses couinements, j’ai cru comprendre qu’elle aurait pu nous faire de jolies figures. Si quelqu’un a une photo de Lolo en train de se prendre un gros plomb, j’achète à n’importe quel prix. Sinon, il y a quand même des choses qu’elle aime : les bons gros dévers à bacs, Picsou magazine et les bonbons Haribo. Il serait injuste de limiter mes railleries à une seule cordée alors que l’autre ne valait pas mieux. Soyons sport et avouons : chopage de dégaines et pieds sur le spit pour ne pas voler, attaque en règle sur le jambon et le fromage dès que Guillaume avait le dos tourné, dyslexie au petit déjeuner et total mépris pour le respect du rapport poids / puissance.

Voilà, on a passé deux jours de pur bonheur dans un cadre de rêve. Si ça ne vous donne pas envie d’aller à Saou du 1 au 3 novembre, je ne peux plus rien pour vous. Enfin si, je peux mettre les photos en ligne. Elles sont magnifiques. Les filles apprécieront tout particulièrement les muscles du maître en plein effort dans le 7a.

Bertrand

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