Archive pour la catégorie ‘Sorties’
Week-end dans les Cévennes
du 20 au 23 mai 2004
Coup de blues chez les bonobos
D’habitude, après un week-end club, je vous raconte que la falaise d’où on revient de grimper est la plus belle du monde, que les voies sont magnifiques et qu’il faudra y retourner. Et bien aujourd’hui, scoop, je ne sais si c’est l’habitude de frotter mes chaussons sur tous les cailloux du sud qui me rend exigeant, mais là, je n’ai pas aimé. Il faut dire, que ces pauvres falaises des Cévennes partaient avec un sacré handicap : Ca déverse partout. Et moi, quand ça déverse, j’aime pas. Histoire de me mettre en colère pour de bon, le calcaire a soigneusement éviter de former des prises de pieds pour rendre l’escalade bien à bras. Par-dessus le marché, les équipeurs ont voulu ouvrir des voies pour les hommes : ça engage, surtout dans les passages durs. Comme ça, si t’es une mauviette, tu ne grimpes pas (du moins c’est le message que j’ai cru comprendre en grimpant).
Dans ces conditions, on a soigneusement rangé nos ambitions de croix dans les sacs à dos à tel point que la déprime a envahi une bonne partie d’entre nous. Une ambiance de crise commençait à gagner le groupe : Sandrine, Arnaud, Lolo et moi étions prêts à nous mettre au tricot pour occuper nos bras. Il fallait trouver une solution pour apaiser la tension qui régnait. Prendre exemple sur le monde animal semblait sage. Il fût alors décidé que, si un conflit éclatait au sein du groupe, il serait résolu à la façon des bonobos (Ceux dont les connaissances en mœurs de singes sont un peu juste iront taper bonobos chez google). A part Jicé qui cherchait désespérément à rentrer en conflit avec chacun(e), tout le monde se calmait donc très vite.
Autant dire que la grimpe est vite devenue une activité secondaire de ce week-end ou plutôt, un prétexte. Si je retiens quelque chose de ce week-end, c’est l’ambiance. Entre les vannes faciles sur les bonobos (ah toi, commence pas à m’énerver, sinon …), les caisseux et les motards qui se chambraient, le beau temps qui ne nous a pas quitté ou presque, tout a contribué à faire de ce week-end de vraies vacances. Comme quoi le bonheur c’est simple comme 7 tentes plantées au milieu d’un camping paumé (même avec un matelas sous gonflé et un duvet pour nain).
Bon la grimpe, je vous en parle un peu quand même ? Ben oui un peu parce que ça serait dommage, sous prétexte que je n’ai pas aimé le site, d’oublier les perfs des autres, à savoir : le 7a à vue habituel de l’extra-terrestre de service, les innombrables 5c et 6a enchaînés sans peiner de Camille (ça, on savait) et de Florence (ça, on ne savait pas et je vous rappelle qu’elle a débuté l’escalade, il y a peu. Je sais, ça énerve), les peurs et les frustrations surmontées par le reste du groupe pour grimper en tête dans son niveau. La spécificité de la falaise et la difficulté du « à vue » ont permis aux spécialistes de la mauvaise foi de faire preuve d’une imagination débordante. Je pense humblement mériter la palme d’or grâce à mon « c’est mes chaussons qui sont morts », le prix de l’interprétation masculine revient à Jicé pour « j’ai pas assez de mains », le prix de l’interprétation féminine à Sandrine pour « Ca, c’est trop dur pour moi », le meilleur scénario à Florence pour « oui mais tu crois que je peux y aller, parce que, enfin, je veux dire 6a c’est dur pour moi quand même, alors c’est un vrai 6a ou bien un pas trop dur ? Parce que tu vois je suis pas sur de pouvoir aller en haut ». Quant au concours de plomb, j’ai bien cru le remporter haut la main en alignant 3 jolis sauts dans la même journée mais Lolo est revenue très fort ensuite. Félicitations donc à Arnaud et Florence, à qui ces chutes ont permis de découvrir l’assurage dynamique de façon quelque peu brutale.
Bertrand S.
Week-end aux dentelles de Montmirail
17/18 avril 2004
Venez tous aux dentelles, qu’il disait. Les falaises sont magnifiques, il fait toujours beau, les voies sont belles et l’équipement permet de grimper sans se faire mal. Bref, la publicité que j’ai pu faire pour ce week-end est à la hauteur des mensonges. Tiens, un tel résultat pour une telle promesse ferait de moi un homme politique de tout premier ordre. Dire que je n’ai même pas été fichu de ramener les croissants le dimanche pour me faire pardonner (encore que ma balance ce matin m’a fait comprendre que, sur ce coup là, j’ai peut-être eu raison).
Enfin tout n’était pas noir dans ce week-end. Je me souviens qu’entre 14h07 et 14h36 samedi, on a vu le soleil. Euh, ah oui, la pizza samedi soir était bonne. Et puis, il n’a pas plu quand on a démonté les tentes. Et bien voilà, avec tout ça, vous le ne trouvez pas génial ce we ? Bon allez, je charie, malgré des prévisions météo cataclysmiques, on a grimpé toute la journée samedi et dimanche. Les dentelles sont toujours aussi belles. Et enfin, le plus important, l’ambiance et l’entente dans ce club font que ce we, comme tous les autres, a été une réussite.
En bon communiste, je commence tout de même par une autocritique publique. On ne le sentait pas bien ce we au départ. Le samedi matin, Aurore, Sophie et moi nous levions sous une pluie fine et un ciel bouché. Juste le genre de climat qui te fait croire que les conditions ne sont pas très loin d’être satisfaisantes pour grimper mais qui, rien que pour t’emmerder, ne bougent pas d’un poil. Quand tout le monde a commencé à arriver vers 9h00 (en venant de Lyon) parce que j’avais dit qu’il fallait y aller tôt car Dimanche, on risquait de ne pas grimper, je ne faisais pas trop le fier. Sans trop y croire, on se dirigeait doucement vers les falaises en fin de matinée pour y découvrir une paroi quasiment sèche (ouf !). Le soleil a presque réussi à illuminer cette face sud du Clapis. Bref, la journée qui semblait mal barrée, se transformait petit à petit en une jolie petite sortie et puis paf la Caro. Certaines mauvaises langues diront que cet accident rend mon compte-rendu moins monotone (c’est pas que vous en avez marre d’entendre que le we était génial, que la falaise est la plus belle du monde et qu’on s’est régalé mais, quand même un peu, avouez).
Donc voilà, grâce à Caro, ce we est devenu spécial. Une simple histoire de mou au relais me permet d’avoir quelque chose d’original à raconter. Elisabeth Tessier me dirait que c’est bien fait, qu’on avait qu’à pas partir à 13 (Mouais, tu peux être fière de toi Mme Latombe). La victime de la malédiction, c’est donc cette pauvre Caro qui après une bonne chute de 3 ou 4 m, s’est fait une cheville comme il faut. Si l’histoire s’arrêtait là, il n’y aurait pas de quoi fouetter un chat. Désolé Caro, non pas que ta cheville nous laisse indifférents mais des chevilles abîmées en escalade, c’ est assez fréquent (hein Lolo ?). Alors que tu aurais pu (et aurais dû) être au centre de toutes les attentions, les aourssiens se sont vus obligés de déployer force, diplomatie, pédagogie voire secourisme pour tenter d’ extirper vivants de cette montagne mortelle qu’est la redoutable chaîne du Clapis, les 20 pompiers innocents venus à ton secours. Cet environnement hostile, seuls les plus inconscients des falaisistes et les plus courageux pères de famille randonneurs, après avoir fait subir à femme, enfants et caniches nains un entraînement rigoureux, osent l’affronter. On comprend alors pourquoi, malgré un service de dispatching ultraperformant (7 véhicules envoyés de Brest à Nice pour être sur de tout quadriller), une armée de pompiers d’une condition physique irréprochable (certains n’étaient presque pas fatigués après 2 minutes de marche), des moyens matériels adaptés, ce ne sont pas loin de 10 pompiers (sur les 20 quand même) qu’il a fallu ré orienter dans la bonne direction, conseiller sur l’itinéraire et renseigner sur la victime (oui parce officiellement, la victime c’est Caro). Bref, chaque caserne du Vaucluse est venue avec son plus joli 4X4 et ses meilleurs éléments pour sauver Caro, quel honneur ! Malgré l’ampleur de la tâche, nos vaillants soldats du feu gardaient une vivacité d’esprit exemplaire puisque c’est tout de même moins de 2h30 après l’accident que l’ un deux s’inquiétait de savoir l’âge de Caro et s’il y avait eu perte de connaissance. Une fois nos amis pompiers hors de danger (au cas où, on les a accompagnés jusqu’à l’hôpital), nous avons pu souffler au resto d’Aubignan où le rythme des serveurs n’était pas franchement à la mesure de nos appétits après une telle journée. Qu’importe, cela nous a permis de finir le repas avec Caro revenant fraîchement plâtrée de Carpentras.
Bon alors, est-ce que ça vaut le coup que je parle du dimanche ? Franchement, ça va paraître fadasse non ? Après le samedi, vous dire que le dimanche, malgré un ciel menaçant a été une super journée de grimpe où Guillaume a fait des croix partout (y compris dans Tam tam), où Lolo nous a montré dans un 6c d’anthologie qu’elle a aujourd’hui des nerfs d’acier, où Camille la torpille a été à la hauteur de sa réputation, où Jicé a cherché l ‘excuse de la taille des prises plutôt que ce qu’il a pris à la taille quand il n’enchaînait pas (Et oui c’est pas simple d’avoir Fabrice comme compagnon de cordée), enfin bon bref, plein de choses quoi. Mais tout ça, ça ne vaut pas un sauvetage de pompiers.
Bertrand S.
Sortie dans le Beaufortin du 27/28 Mars 2004
Je lache mes pinceaux le temps de vous faire le récit du trés fabuleux WE de ski de Rando du 27-28 Mars, sous la houlette d’ Hélène et Sandrine, aoursiennes de renom. R.V donc le samedi matin au lieu dit le grand Nave ou après avoir passé les 50 coups de fil habituels pour régler les derniers détails logistiques, nous réussissons à réunir tous les membres de l’expédition: Michel, Babette, Hélène, Sandrine,Sylvain,Phillipe et Cécile, et moi, Caro.
Pour cette sortie « initiation » ( rassurez vous, je m’étais renseigné sur la signification précise de ce terme hasardeux, étant donné les diverses légendes du club qui circulent à ce sujet), H et S avaient donc choisi un parcours plutot de difficulté moyenne. Nous commençames par 1/2 heure de marche sur un chemin caillouteux sans neige, à porter le matériel sur le dos , et là, un doute me pris: avais-je innocemment associé l’idée du ski de rando et la présence de neige !!!!
Mais juste avant de m’écrouler dans la gadoue, nous vimes apparaitre un majestueux paysage enneigé et ensoleillé, avec reliefs prometteurs et sommets alléchants.La montée au refuge (780m de denivellée) fut sans hate, tout le monde profitant de cette belle mise en jambe. Je trouvais un rythme de pachiderme asthmatique qui me montais lentement mais surement au sommet, Hélène en tete faisant la trace, suivi de Michel, Sylvain et Babette (qui à assurement du sang de marmotte dans les veines), Sandrine fermant la marche. Arrivés au refuge, aprés une collation bien méritée, nous repartimes faire 220m de denivellé, histoire de profiter du bel enthousiasme collectif et tenter une amorce de descente. Et là,horreur,ce fut la catastrophe pour a peu prés tout le monde. Une neige sournoise,crouteuse, dure et inamicale nous à tous mis à terre et me révéla les difficultés du hors piste quand on en a jamais fait!!!
Pour nous remonter le moral, H et S ont profités de ce moment de désappointement général pour nous initier au fonctionnement du N’ARVA, ce qui nous a permis de comprendre pourquoi nous nous étions chargés de cet instrument étrange, ainsi que d’une pelle et d’une sonde. Nous avons donc vaillemment secourus une dizaine d’ARVA enfouis sous la neige, meme celui qu’Hélène n’avait pas branché en émission.!!
Suite à cet exercice, nous rejoignimes le refuge ou un joyeux groupe de 16 raquetteurs nous avait piqué notre chambre, mais avaient allumé un poèle salvateur, ce qui a évité un esclandre indigne du bel esprit montagnard.
Après un sobre repas et une nuit glaçée, nous repartimes le lendemain pour une belle ascension de 550m et une descente de toute beauté. Une neige correcte ne me rendis malheureusement pas un meilleur niveau de ski et je me bousai lamentablement une bonne dizaine de fois au moins, ce qui me causa moults bleus aux jambes et à l’amour propre.!!
De retour sains et saufs aux voitures, Michel, avide de prolonger ces fastes moments de bonheur, s’offrit un petit vol en parapente jusqu’en bas de la vallée où nous primes tous congé les uns des autres.
Un grand merci à Hélène et Sandrine pour ce fabuleux WE en leur souhaitant une super semaine en Tunisie, en ski de rando, bien sur!!!!!!
Caroline.
Sortie à Orgon
13/14 mars 2004
On nous avait prévenu : à Orgon, à la mi-mars, il peut faire froid – mais si le soleil donne on peut grimper en tee-shirt – et c’est de toutes façons grimpable, sauf si il pleut …
C’est pourquoi quelques esprits chagrins et goguenards nous ont lancé un petit sourire en coin au vu des prévisions de madame météo (météo nationale, météo du capital !) pour ce week-end … Pour résumer, cela s’annonçait chaud chaud … c’est-à-dire froid et humide (voire mouillé!).
Et bien que ceux-là ravalent leur mauvais esprit car il en fallait plus pour décourager des aoursiens en pleine forme ; jugez plutôt :
– attaque latérale par le mur du quatre … après quelques moulinettes, c’est parti pour l’escalade en tête … les cinq tombent comme des mouches sous les assauts répétés de Jean-Christophe, Arnaud, Camille et Caro … – après cet avant-goût, on se lance directement dans le mur du six … des voies longues et continues en 5+ et 6a que tout le monde randonne ou presque … Le style d’escalade de chacun se précise, avec une mention spéciale pour Arnaud « force tranquille » et Camille « la torpille » qui nous torchent chacun leur voie mais dans des styles quelques peu différents … – fin de la première journée ? Que nenni … Il manquait quelques coups d’éclats qui nous ont été allègrement fournis par Lolo (6c a vue tout de même) et Guillaume (7a … mais il le connait par coeur le bougre) tandis qu’Yves enchainait son … 5+ que franchement, pour y être allé derrière, je veux bien connaitre l’enfant de s… qui a coté ça comme ça !
Après cette journée bien remplie, les organisateurs avaient tout prévu : Lolo nous avait dégotté un petit gite de derrière les fagots et Guillaume a sorti le tajine de veau aux olives que rien que pour ça, ceux qui ne sont pas venus devraient avoir mal … Jean-Christophe, de son coté, a fait pété le « UNO » ce qui a bien failli faire cramer le tajine … La catastrophe ayant été évitée de justesse grace à l’odorat bionique de Lolo.
Bon mais, me direz-vous, le dimanche il a quand même plu non ? … Ben oui, mais on a dû oublier de vous dire que Orgon c’est dans les bouches du rhône … et que dans les bouches du rhône, Môssieur, le cailloux il aime pas être mouillé trop longtemps … Alors après un petit stage découverte au secteur « Canal » (quels mutants ces polonais : rien que leur échauffement – dans un petit 7a+ tout de même – valait le spectacle), retour au mur du six ou tout le monde y est allé de son petit exploit (sauf Guillaume parceque faut pas pousser) : du beau plomb pour Lolo au 6a flashé peinard par Yves en passant par le 6a+ randonné (en second, l’honneur est sauf) par Camille la torpille que s’en était horrrribbbbble de se sentir si lent en la voyant grimper si vite … Arnaud, de son coté, confirmait son style : qui va piano va sano …
Bref, on ne comptait plus les voies enchainées en têtes ou en second à l’issue du week-end … que les esprits chagrins chagrinnent donc dans leur coin : ce fut un bel et bon week-end comme on devrait en faire plus souvent … Allez, une concession à la météo tout de même : ne le répétez pas trop fort mais on s’est bien caillé quand même …
Guillaume B.
Sortie hivernale du 24-25 Janvier à Névache
Quand le GIGN rencontre un CRS …..
Pourri qu’ils avaient dit la météo. Après une semaine de beau, vous les gens qui habitez à la montagne, vous allez vous terrer chez vous comme nous les parigots. Vous allez morfler, et c’est bien fait. Il n’y a pas de raisons que l’hiver ne soit dur que pour les gens qui habitent au nord de la Loire. Bravant ces prévisions pessimistes et, un tantinet dictées par la jalousie parisienne, ABC a, une fois de plus, fait preuve d’un dynamisme à la hauteur de sa réputation. Pas moins de huit courageux ont défié Joël Collado (remarquez mon dévouement particulier parce que non seulement, je vous livre le compte-rendu le lundi, mais en plus, je me fais chier pour aller vérifier l’orthographe du nom du type qui fait la météo sur France Inter) pour répondre à l’appel de Yves (qui constituait donc le neuvième de la troupe. Je précise pour ceux qui ont du mal) : Catherine, Caroline, Babeth, Lolo, Sophie, Bertrand, Guillaume et moi-même.
Tous les couples formés d’une étudiante et d’un salarié de l’assurance maladie avaient pu débloquer leur vendredi pour faire un week-end de trois jours. Ceux-là se sont retrouvés sous un soleil radieux le matin à l’Alpe d’ Huez pour faire Symphonie d’automne, une cascade magnifique de 3 longueurs soutenues. De la glace dure et difficile à brocher, des longueurs raides, des stalactites menaçants. Bref, on a adoré (non, non, ça n’est même pas du second degré). Pour Sophie, c’était le début de son stage commando. Un antibio la rendant particulièrement sensible au soleil l’a obligée à se déguiser en gendarme d’élite du GIGN : impressionnant mais photogénique ! 2 rappels et un sandwich plus loin, nous prenions la direction de Névache.
Après cette satanée troisième longueur en glace, on croyait que le plus dur de la journée était derrière nous. Il n’en était rien. Yves ne nous attendant pas avant tard dans la nuit, il a fallu chercher un resto à Névache, hors saison, un vendredi soir, après 19h30, puants et transpirants. La chasse au touriste n’étant pas ouverte, nous nous sommes fait jetés proprement mais fermement de 4 ou 5 restaurants (faut dire, on pousse un peu, il était tard et on n’avait pas appelé 15 jours avant pour réserver) avant de trouver quelque chose.
Quand le reste des lyonnais a débarqué vers 23h00, hagards, meurtris par la route, le boulot, le manque de sommeil, la faim et je ne sais quoi encore, il a fallu décider du programme du lendemain. Il y a eu vite unanimité sur le fait que se lever tôt n’était pas une super idée. Donc, pour Yves, Babeth, les Latombe et Caro : ski de piste à Serre-Che ; pour les autres vrai ski, c’est-à-dire ski de rando (mais non, fais pas la gueule, Yves, je déconne. Et puis, tu verras à la descente, on en a chié, alors on a été puni en quelque sorte) dans la Clarée.
9h00, c’est tôt pour un samedi mais pour aller faire de la montagne, c’est pas pire. Mais quand on 198654 h de sommeil en retard, de la route dans les pattes et une nuit difficile dans le froid (je vous l’ai déjà dit mais à Névache, dormir dedans ou dehors, c’est pareil) c’est dur pour certains. Donc, ce n’est que péniblement vers 9h90 que le groupe ski de rando a quitté le chalet (eux qui faisaient les malins parce que, eux, ils n’allaient pas en piste). Vu l’énergie déployée le matin au départ, il était bienvenu que la rando ne commence pas par une pente raide. Et de ce côté-là, on peut dire qu’on a été gâté. 200 m de dénivelé en 2h. Ca paraît nul dit comme ça mais pour ceux qui ne connaissent pas la vallée de la Clarée, sachez qu’on ne comprend même pas comment l’eau de la rivière peut y couler tellement c’est plat. Après cet échauffement bien progressif (là celui qui se faisait un claquage, il le faisait exprès), nous avons entamé la montée, la vraie jusqu ‘au refuge du Chardonnet en suivant les traces du ski-doo ravitailleur. Toujours fatigués et affamés, Lolo et Guillaume ont suggéré la pause au chalet (si, si, vous avez bien lu, Lolo était affamée, étonnant non ?). Ce n ‘est donc qu’après la pause déjeuner que nous avons entamé les 400 derniers mètres vers le col du raisin. Il était tard, la neige était bien plaquée mais l’itinéraire peu exposé et la neige plus fraîche depuis belle lurette. On a donc pu atteindre le col sans encombre. La descente, pas vraiment mythique, n’était pas aussi ignoble que les croûtes formées par le vent le suggéraient à la montée. En revanche, on savait bien que les kilomètres de plat qu’on s’était tapés à la montée nous attendaient au retour. La rando se comptait donc en dénivelé (1000 m) et en kilomètres d’approche (4 km, 5 km ?). Au final, cette rando qui constituait un deuxième pied de nez à Joël Collado (maintenant que je sais l’écrire, j’en profite), était très jolie et bien représentative du caractère sauvage et paisible de la Clarée. Pas de grosses pentes raides, pas de faces inquiétantes mais loin de la civilisation (cf l’approche) et donc, au calme. Si on a un regret à formuler, ce sera celui de ne pas avoir vu d’animaux (à part les deux chats du refuge montés en motoneige). Quant aux skieurs de piste, je ne peux pas vous en dire grand-chose car je n’ai pas encore le don d’ubiquité mais, apparemment, le soleil et la neige était au rendez-vous à Serre-Chevalier. Ils en ont donc profité un maximum eux aussi.
Je vous parle d’efforts, de ski, de dénivelé mais, soyons honnêtes, tout cela n’a qu’un but : se baffrer le soir de raclette. Le crux de la journée arrivait donc le soir. On était surs de ne manquer de rien car les Latombe s ‘étaient chargés de faire les courses : 2 kg de fromage (ou plus je ne sais plus), 49,5 euros de charcuterie, 2 fois trop de patates, du fromage blanc (rien de tel après une bonne raclette), et pour le lendemain saucisson, rillettes dès fois qu’il n’y aurait pas de restes. J’avoue que j’ai franchement hésité à donner comme titre à ce compte-rendu : 49,5 euros de charcuterie. Tout était près. On avait pris l’apéro, les patates étaient chaudes, le thermostat de l’appareil à raclette venait de s’éteindre, le vin était servi. Le départ allait être donné. Et puis, là, brutalement, comme dans un rêve qui tourne au cauchemar, on s’est rappelé que, avant de bouffer, il fallait faire démarrer la voiture de Babeth dont la batterie était à plat. J’ai donc dû ravaler la bave qui commençait à couler le long de mes joues pour faire acte de solidarité entre propriétaires de 106. Plutôt que de nous calmer, cet épisode a décuplé notre envie de manger (appelons ça comme ça, parce que à mon avis ce n’est pas à proprement parlé de la faim). Donc, on s’y est mis à neuf avec toute notre volonté mais à peine plus de la moitié du jambon est partie. Le fromage blanc a été juste entamé. Le deuxième sachet de patates a été épargné. Et dire qu’il y en a un (je le cite ou pas ? Allez non, de toute façon, on le reconnaîtra) qui pensait qu’on allait manquer. A l’écouter, il a failli me transmettre son angoisse, le bougre. Bref, les réserves pour le lendemain étaient faites et heureusement parce que, les randonneurs de la veille allaient faire une cascade de glace le lendemain avec une approche d’au moins 10 minutes.
Déjà dimanche, c’est passé si vite. Heureusement, il a fait beau et on a encore pu profiter de la journée. Au programme : raquettes pour 5, cascade à Ceillac pour les 4 autres. Là pas le choix, il faut se lever tôt. Ceillac c’ est loin et, aller savoir pourquoi, les cascades de glace n’aiment pas le soleil. C’est susceptible un stalactite, c’est pas croyable. On partait donc au petit matin en laissant au groupe raquette une cuisine chaude, une table du petit déj prête, un portable chargé et un point de rendez-vous. Tranquillement vers 9-10 h, ces derniers ont émergé. Sans se faire violence, ils ont profité du soleil magnifique pour monter tranquillement en raquettes au refuge du Chardonnet. Pendant ce temps, il y avait embouteillage vers 10h dans l’Y de droite, comme de gauche à Ceillac. Un CRS représentatif du corps (bourru, odieux avec son fils parce qu’il n’allait pas assez vite, malpoli au point de doubler des cordées prêtes à s’engager dans la voie) nous a talonné en espérant nous doubler en vain. Nos 2 cordées de choc incluant une représentante du GIGN (rappelez-vous la cagoule noire) ne se sont pas laissées faire. Ce nouvel épisode de la guerre des polices a vu le GIGN l’ emporter sur les CRS. Si Sarko avait vu ça ..
Bertrand S.
Sortie escalade du 11-12 Octobre à Seynes et Russan
La danse des sangliers acrobates.
Ce we club, qui était une sorte de pèlerinage pour Lolo et Guillaume ainsi que pour Sophie et moi, se présentait comme une collective on ne peut plus classique : 5 cordées de 2 (Lolo, Guillaume, Bertrand et Catherine Latombe, Sandrine, Yves, Jicé dit Obélix, Arnaud, Sophie et moi), une bonne partie du noyau dur d’ABC, des nouveaux, des anciens, des classiques et des modernes. Un gîte, deux falaises, l’autoroute A7, une glacière et des gâteaux aux raisins formaient les ingrédients d’un bon petit we bien classique et sans surprise. Tout juste s’attendait-on à pousser un petit soupir nostalgique en longeant la falaise de Seynes (Ceux qui se demandent pourquoi peuvent se référer à la newsletter 4 qui fête sa première année). C’était sans compter sur le potentiel de ce club plein de surprises car, sachez-le jeunes novices, à ABC rien ne se passe jamais comme prévu.
Comme d’habitude, Sophie et moi avions petit déjeuné à la frontale pour commencer la journée au plus vite et, à 10h30 le samedi, nous attaquions la 2ème voie de la journée. Dans notre empressement, nous nous étions trompé de secteur ce qui ne sera pas sans conséquence. Le pire, dans ce genre de situation, c’est qu’on arrive à se persuader qu’on est là où il faut. Le secteur où était fixé le rendez-vous était le même que celui où nous avions grimpé l’année dernière. Vaguement, la falaise nous disait quelque chose avec juste un peu plus de végétation dessus. Bref, de notre point de vue, on était bien au secteur de la bête, nullement inquiets de la paroi rouge vif juste à côté que nous n’avions aperçue que de très loin l’année dernière. C’était sur. Lorsque vers les 12h00 le reste de la troupe pointait le bout de son nez, il fallait se rendre à l’évidence, on était au secteur rouge-gorge. Ca tombait bien, il y avait du 5, du 6. Bref, de quoi passer la matinée (noter que la matinée commence à 12h00. A ABC, on est proche de la nature alors on se cale sur l’heure du soleil).
Ce n’est donc qu’après manger que Lolo, Sophie et moi sommes partis en éclaireurs à la recherche du secteur de la bête, glacière et autres gros sacs de bouffe à la main. On se doutait bien qu’on ferait un peu les sangliers dans les buissons. Mais, les jolies couleurs d’un topo cachent souvent ses lacunes en termes d’information. Non seulement, il n’y a pas de chemin entre les deux secteurs, mais en plus, ces secteurs sont éloignés l’un de l’autre. Et franchement, marcher entre les ronces, les arbres les buissons et les rochers, une glacière remplie à la main, le tout pendant la digestion, est une expérience que je ne recommande à personne. Recouverts de poussières, écorchés, énervés, nous avons fini par atteindre ce fameux secteur qui n’a jamais aussi bien porté son nom : nous étions retournés à l’état primaire de bête.
La sieste digestive ayant été remplacée par une séance d’échauffement, nous pouvions donc attaquer d’entrée. Loin d’être découragés par cette expérience, les membres d’ABC purent donner toute la mesure de leur talent. Guillaume a enchaîné son petit 7a. Quant à Sophie et Bertrand L, ils se sont livrés à une acrobatie à faire pâlir les trapézistes du cirque Gruss. Leur numéro de passage de dégaines à 20m du sol est digne des plus grandes manoeuvres de haute voltige. L’exercice consiste à ce que le premier accroche une dégaine à la boucle du talon de son chausson, puis pendule en tendant le pied correspondant vers le deuxième voltigeur tout en étant descendu par son assureur. Le deuxième acrobate, lui, pendule dans l’autre sens afin d’attraper cette dégaine. Une telle beauté dans la réalisation du geste pourrait faire passer l’acrobatie pour un exercice gratuit, juste pour l’esthétisme quoi. Il n’en est rien. La dégaine ainsi chopée n’avait d’autre but que de servir à un vil exercice de tire clou. L’histoire ne retiendra pas ce détail et c’est tant mieux.
Après une telle journée, j’espère que les 8 autres membres de la harde nous pardonnerons de les avoir perdus dans Alès à la recherche de la bonne direction. Grâce à ma minutieuse préparation de l’itinéraire, nous avons mis une grosse heure à atteindre notre gîte pendant que nos ventres réclamaient désespérément un tagine et une tarte aux kiwis. Il fût à la hauteur de notre attente malgré les oublis variés et divers (le rosé pour moi, les citrons confits pour Guillaume, le sel pour Yves, de la poudre d’amande pour Sandrine).
Le gîte que j’ai trouvé (ou plutôt le seul disponible) étant particulièrement bien placé, nous avons également mis une bonne grosse heure pour atteindre Russan le lendemain. Malgré un topo aussi précis que celui de Seynes, la couleur en moins, le site valait vraiment le déplacement. Le site a été formé par un méandre du Gardon. La falaise forme ainsi un 3 / 4 de cercle sur l’extérieur de la rivière. Lorsqu’on arrive là, par le haut, ça donne tout simplement une vue splendide. Mais le Gardon ne s’est pas contenté de sculpter le calcaire, il a dessiné des voies originales et belles allant de la dalle au méchant dévers. Malgré un temps gris et incertain, nous nous sommes vraiment régalés tout au long de la journée. Les cotations peuvent paraître chères parfois, mais la dalle demande de la finesse et de la précision donc du sang froid même dans le 5+. Cela dit, l’équipement (refait récemment apparemment) est irréprochable. Tous les pas difficiles se font immédiatement après le mousquetonage ce qui permet de se lancer dans des voies dures sans craintes. Des biscuits Prince, de la baguette fraîche, du chocolat côte d’or et accessoirement un site de grimpe magnifique ainsi que des voies parmi les plus belles du sud, quelque chose clochait. Tout allait trop bien : le site a été trouvé sans (trop de) problèmes, la météo est clémente, le secteur choisit convient à tous. Il fallait donc bien un imprévu pour faire de cette journée une vraie sortie ABC. Des gens de la région avec une belle mentalité nous ont rendu ce service en allant visiter nos voitures pour nous débarrasser des objets superflus qui encombrent notre quotidien. Merci à eux donc, de nous avoir soulagés d’un appareil photo, d’un son sac à dos, de duvets et des restes de la bouffe du we (GRRR !). Moralité, même pas beau, faut lire le topo : « Ne rien laisser dans les voitures ».
Bertrand S.
Sortie escalade du 13-14 Septembre aux dentelles de Montmirail
Le bal des couineuses
Aoursiens de France et de Navarre, ce we aux dentelles de Montmirail a encore de quoi vous donner des regrets.
D’abord, l’endroit est magnifique. Les dentelles sont comme un signe de rébellion de la nature qui aurait décidé de planter une échine dorsale dans un paysage qu’elle jugeait trop plat. Dans la foulée, elle a du se dire, puisque j’ai un peu de cailloux en rab, je vais aller planter un mont ventoux à côté aussi, comme ça on verra de quel bois je me chauffe. Et pourtant, il ne s’agit pas d’un travail bâclé puisque dame nature a tracé de très jolies voies là-bas en pensant aux grimpeurs qui viendraient s’user les doigts 2 millions d’années plus tard (c’est ce qu’on appelle le sens de l’anticipation). Même si on encore entendu Lolo jurer que la dalle est une mauvaise invention, il faut reconnaître qu’il y a de superbes lignes, pures et longues (35 m est un standard aux dentelles). Et puis les dentelles, ça n’est pas Virieu-le-grand. Le calcaire peut complètement changer d’aspect en quelques mètres. D’un secteur à son voisin, on passe de la dalle lisse penchée, à du calcaire à goutte d’eau raide voire déversant. Pour finir, de vous écoeurer, je pourrais vous dire que chaque face des dentelles se grimpe et qu’il y a toujours moyen de trouver un coin pour grimper quelles que soient la température et la force du vent. Je pourrais aussi vous dire que le site est idéal pour tous les niveaux de grimpe. Mais bon, je vais m’abstenir, je pourrais vous mettre en colère. Le décor étant planté, je … ah ben non pas tout à fait, j’ai oublié de mentionner le camping. Propre, tranquille, proche des falaises et dans un village très mignon, pour 13 euros à 4, qui dit mieux (si je vous énerve là, faut le dire) ?
Le décor étant planté donc, je peux maintenant m’occuper des acteurs et de l’histoire. Les films de genre ayant tendance à disparaître, j’ai du mal à cataloguer ce we. Pour tout vous dire, j’hésite entre la comédie et le drame. En tout cas, pour le titre, il n’y a pas d’ambiguïté : le bal des couineuses. Ce we encore, le caillou a été prétexte à l’exacerbation des sentiments. Nous avons tout vécu : des joies, des peines, des cris, des revanches. Bref, on a refait « autant en emporte le vent » (ou plutôt autant en emporte le mistral) aux pieds des voies. Le meilleur moment de cette épopée étant sans aucun doute le chant des couineuses a capela Lolo et Sophie, chacune dans leur voie, insultant, à tour de rôle le rocher, l’ouvreur, l’assureur et elles-mêmes. Bref, un grand moment de cinéma avec des actrices au sommet de leur art dans une comédie sportivo-musicale à la mesure de leur talent.
Alors, ce portrait idyllique de ce we aux dentelles ne cache-t-il pas quelques imperfections ? Pour tout dire, un des moments les plus importants du we a été tout bonnement gâché par un pizzaïolo radin. En effet, est-il acceptable d’avoir encore faim après une pizza 3 fromages et des profiteroles au point de devoir commander un chocolat liégeois ? Une pâte trop fine, une pizza qui ne déborde même pas de l’assiette, Lolo qui arrive même à finir la sienne et voilà comment on rentre frustré d’une journée de grimpe. Plus sérieusement, nous avons aussi moyennement apprécié d’être accompagné par les coups de fusil des chasseurs pendant le petit dej’ et pendant qu’on grimpait le dimanche matin (heureusement qu’à midi les chasseurs sont suffisamment bourrés pour pioncer et nous foutre la paix). bon et puis, on a aussi un peu regretté que le moindre petit village typique soit pollué en son centre par des dizaines de pancartes et commerces de vendeurs de vins. Gigondas, par exemple, est un mignon petit bled sauf quand on rentre à l’intérieur. Ce n’est pas moins de 1 pancarte tous les 2 mètres (et puis discrètes les pancartes, vous imaginez) vous invitant à déguster du pinard. Du coup, écoeurés, on n’en a même pas acheté, étonnant non ? Enfin c’est pas grave, comme le site des dentelles est énorme, on reviendra grimper et cette fois, on ira dans les caves moins touristiques.
Bertrand S.
Sortie canyon-escalade du 29-30-31 Mai et 01 Juin à Annot
Le voilà, le voilà, le compte rendu et que personne ne se gêne pour apporter sa vision des choses! Eh bien, c’était encore un bon petit WE riche en émotions, où une bonne partie de l’équipe Baléares s’était jointe à notre club: La famille Massol/ Altazin toujours à fond.., un Bernard et un Frank en grande forme cette fois ci ( que s’ils avaient été comme ça aux Baléares, on aurait explosé les réserves des bars …) et Anne fidèle à elle-même, discrète et souriante, juste un peu énervée après un départ laborieux et un détour par 2 ou 3 canyons avant de trouver notre bonheur…Tu sais Anne , je viens de trouver pourquoi j’avais un mauvais feeling sur ces grandes cascades de la Peira : ma corde de 60m avait été tonché dans le Verdon. Il manquait 8 m….Enfin tout s’est bien passé malgré les trombes d’eau annoncées par la Météo qui ont fait fuir nos grimpeurs…Coucou c’est nous, on s’en va….Et pourtant , on n’a eu qu’un orage: dans le 1er canyon Riolan… « Ah c’est vrai on dirait que l’eau monte!! » et » il est ou ton »*&+*&é* »d’échapatoire?? » » juste là! C’était bien calculé non? ».Alors finalement la vague de crue, pour info, n’arrive qu’1H30 aprés. Dans le 2éme canyon (pierrefeu), on… enfin je coince une corde. Alors je confirme, avec un nœud de chaque côté la corde ne se rappelle pas. Bon je sais ,j’ai honte mais ya qu’à dormir aussi au lieu de faire lafête!! Et puis, on a droit à une cheville en vrac (assumée avec classe et courage…Bravo Babette!) mais on est toujours en dessous du pourcentage de perte autorisé par l’EFC! Dans le 3éme canyon (bolléne), sauts et toboggans s’enchaînent…un peu trop peut être… et je confirme encore: qd le pied d’appel glisse, tout part en vrille et on arrive dans l’eau en teckel pour reprendre l’expression favorite de notre ami Nicolas. Et puis( pour maître Thierry) on a aussi rencontré JL Guilleman en encadrement qui se fait un toboggan après avoir fait passé toute son équipe sur corde!!! Oh la mauvaise langue! Voila c’est tout; tout le reste c’était que du bonheur . On a même pu grimper et on a joué tous les soirs au Loup-garou (merci Michel pour cette animation originale) .Et puis les caravanes c’était finalement pas si mal que ça…Et puis on s’habitue à l’odeur de moisi…A bientôt pour de nouvelles aventures. N’oubliez pas de donner de vos nouvelles.
Jacotte.
Sortie canyon-escalade du 01-02-03-04 Mai
C’est bien connu, les grimpeurs sont des autistes. Ce we encore, ils n’ont fait qu’entretenir leur réputation. Alors que Jacotte, plus à l’aise que jamais dans son fauteuil de présidente, réussit magistralement à organiser un we avec plus ou moins 30 personnes et des gamins de tous horizons, dans un coin perdu des Alpes de haute Provence, les 4 grimpeurs exclusifs se sont isolés pour pratiquer leur activité. Du coup, faisant parti du lot, j’aurais bien du mal à relater les aventures canyonesques des 26 autres. Jacotte, tu vas devoir te farcir ton propre compte-rendu !
C’est bien connu aussi, les canyoneurs sont des feignants. Non seulement, ils se lèvent tard mais en plus ils ne font que descendre en rappel quand d’autres utilisent toute leur énergie à se hisser vers le haut. Là encore, ce n’est pas ce we qui va contredire ce lieu commun.
Tant qu’on est dans les clichés, en voici d’autres qui se sont vérifiés : Bertrand est un râleur (par principe), Jacotte ne respecte pas les horaires (début en canyon à 17h et retour à plus de 21h), la voiture de Sophie est gentille (malgré ces 200000 km, elle n’a pas bronché sur la piste), Nathalie picole (presque plus que des encadrants en canyon).De toute façon, comme il s’agit du Verdon, on ne va pas faire dans la dentelle. Là bas, tout est énorme : les falaises, les canyons (enfin je crois), les kilomètres de piste en terre qui mènent au gîte.
Je sais que je vais me répéter mais la première pensée qui me vient à l’esprit quand on parle du Verdon c’est : « le Verdon c’est … verdonesque ». Ben oui, c’est un lieu où l’histoire, les parois, la distance entre les points (pourtant, on était venu l’année dernière à la même époque et on savait que c’était pas la saison des spits) et la raideur des voies sont incomparables. Ca impressionne à un point que la toute première fois qu’on se lance dans le rappel pour atteindre le pied des voies est un souvenir qui ne s’efface pas comme le premier flirt, les résultats du BAC ou la première biture. L’ambiance conjuguée à la difficulté des grandes voies laissaient donc présager quelques moments inoubliables. Effectivement, ça a été un grand we de grimpe. Un de ceux où on est fier de soi d’avoir sorti les voies et où on engrange du mental et du physique (à un point qu’on a même plus peur d’aller engueuler les potes d’Edlinger qui sont garés n’importe comment devant la superette de la Palud). Bref, un we palier. On ne s’est d’ailleurs pas contenté de grimper des voies de qualité, on a aussi grimpé en quantité, c’est-à-dire 4 jours sur 4 et avec beaucoup de longueurs chaque jour.
Incertains pour la météo du vendredi, Sophie et moi sommes allés directement en grande voie le premier jour. On cherchait le calme, la solitude, le sentiment d’engagement, bref tout ce qui fait une grande voie. En fait, nous sommes tombés sur une colonie d’italiens bruyants. Entre le sommet et le jardin des écureuils, ça montait et descendait dans tous les sens. C’est même une chance si nous n’avons trouvé personne dans Cocoluche, notre voie (5c/6a max mais sur 6 longueurs). Le temps de prendre Lolo et Guillaume en photo en plein effort dans l’arabe dément (2 longueurs 6a+) et d’éviter quelques italiens descendant en rappel sans trop savoir ou, nous sortions la voie pour l’heure du déjeuner. L’après midi, nous avions encore soif de grimpe donc nous sommes allés faire 2 longueurs vers l’Escalés avec toujours ce bruit de fond italiens. Le vendredi était censé être un jour de repos puisqu’il devait pleuvoir. Comme il arrive au dieu de la grimpe d’imposer son point de vue en Olympe, nous avons quand même pu nous faire une grosse demi journée de couenne à la Félines. Ca a beau être de la couenne, l’équipement et les cotations sont ceux du Verdon mais la beauté des lignes également. Pas de grosses croix donc mais beaucoup de plaisir dans des longueurs de 30m.
Le samedi, les 2 cordées étaient bien décidées à en découdre avec « pour une poignée de gros lards », 6 longueurs dont 4 dans le 6a+. Malheureusement, un jour de pont par grand soleil, il vaut mieux éviter d’arriver après 9h dans les rappels. La descente et la montée étant plus que saturées, nous avons trouvé un plan B plus qu’honorable : des voies de 3 grosses longueurs peu fréquentées au belvédère de la dent d’Aïre. A part quelques italiens et des stéphanois (qui nous ont suivis pendant 3 jours sur 4 à moins que ce ne soit l’inverse), nous avons pu tranquillement enquiller 6 longueurs de 30 m entre le 6a et le 6a+ dans un rocher magnifique. On a trouvé de tout là bas : dièdre, fissure, dalle, léger devers, trous, gouttes d’eau, écailles, arbres, dégaines (ah il faut pas le dire ça ?).
Pour éviter les déboires du samedi, nous entamions avant 9h le dimanche les rappels de « pour une poignée de gros lards ». Nous avons eu raison car les stéphanois sont arrivés peu après et se sont rabattus sur une voie à côté. Une fois dans la voie, nous avons vite oublié le lever pénible à 7h (et le coucher la veille à minuit à cause d’un groupe de canyoneurs voulant s’initier au canyoning nocturne). Les gros lards, c’était vraiment l’apothéose du we : pas d’italiens, pas de foules, de magnifiques longueurs, de l’engagement et de la continuité, bref du Verdon quoi. C’est sur, dans cette voie, on a éliminé l’alcool, les biscuits apéro et les excès de tous les soirs précédents (j’ai les noms de ceux qui ont pris 3 fois du tajine la veille), même qu’il nous restait une place pour déguster, que dis-je : engloutir, une glace à la sortie. Après ces 4 jours intensifs, il nous restait juste assez de force pour conduire la voiture jusqu’à Grenoble, ouvrir la porte de la maison et se vautrer dans le lit.
Bertrand S.
Sortie escalade du 19-20-21 Avril
Décidemment, la loi de Murphy semble devenir un fait scientifique incontournable. De ce fait, les théorèmes mathématiques qui en découlent abondent pour la plus grande (in)satisfaction des losers que nous sommes. Au hasard : quand il fait beau toute la semaine et que tu as prévu de grimper le we, il pleut ce we. Dieu cherche-t-il a faire payer les païens oisifs qui profitent honteusement du lundi de Pâques pour aller grimper dans le sud au lieu de jeûner et de méditer comme tout bon chrétien ? Sans doute. Mais à ABC, on n’est pas du genre à se laisser emmerder, même par Dieu (non Lolo, pas le tien, le vrai). Alors, on a mangé de la viande et on est allé grimper à Orgon. A 10h pétante le samedi, Anne, Lolo et Guillaume rejoignaient Sophie et moi sur la terrasse du désormais incontournable café au bord de la nationale. C’est avec beaucoup d’émotions que nous avons retrouvé ce petit estaminet fort sympathique où persistent de bonnes vieilles traditions : on y jette ses papiers par terre et on fait la gueule aux étrangers.
Le premier jour, il s’agissait de retrouver ses repères donc après le passage par le café et la boulangerie juste à côté, nous sommes allés en pèlerinage sur le mur du six. Ce mur, d’une trentaine de mètres, est à la fois attirant et impressionnant. Les premiers mouvements mettent à l’aise dans une dalle à trous évidents, puis, petit à petit, la dalle se relève. Le dernier pas est donc presque toujours le plus dur. Heureusement, ce coin est merveilleusement bien équipé. A la fin de la journée, tout le monde sortait du 6 a/b tranquille (sauf Guillaume qui avait enchaîné un 7a) et on se disait qu’on avait bien progressé mentalement et que, maintenant, on était des vrais grimpeurs.
Le dimanche, pluvieux, nous empêchait d’aller en falaise et nous confortait donc dans nos certitudes du samedi. A propos, j’en parle de ce dimanche ou ça ne vaut vraiment pas la peine ? Bon allez, si 2 mots pour ne pas écoeurer ceux qui ne sont pas venus. Alors voilà, ça a été un dimanche de merde. Pas du tout habitués à l’inactivité, on était vaseux (limite malade pour moi) et on a traîné une bonne partie de la journée dans un café à Apt. Une éclaircie nous a permis de contempler la falaise de Buoux et d’avoir encore un peu plus envie de grimper. Finalement, nous nous sommes échoués dans la S.A.E d’Avignon (le pan d’Avignon, c’est rigolo comme nom, non ? Alors, attention, ça n’est pas à la portée de tout le monde mais il y a un jeu de mot. Je précise car certains ont eu du mal). Bref, à part l’apéro au chorizo dans la cuisine d’hiver le soir, il n’y a pas grand-chose à retenir de ce dimanche.
Vous vous souvenez il y a deux paragraphes (ah, vous dormiez peut-être ?), je vous avais dit qu’on était des vrais grimpeurs, qu’on engageait et tout. Et bien, le lundi, nous a prouvé qu’il y avait encore du boulot. Je ne sais pas si le dimanche avait laissé des séquelles ou si on avait mangé trop de chorizo mais le lundi n’était pas la journée des croix. Bon, il faut reconnaître que la pointe Sikamolle a tendance vouloir nous faire grimper entre les points et que les pas un peu fins sur les pieds se font sur une roche patinée. Mais tout de même, maître Beslon qui se prend un plomb dans un 5c/6a et les filles qui peinent dans le 6 alors qu’elles se promenaient deux jours avant, il y a un malaise. Donc, le lundi tant attendu, qui devait être la journée des exploits, a été certes, une bonne journée de grimpe car les voies de la pointe Sikamolle et du petit cirque sont fantastiques, mais a aussi été une bonne leçon d’humilité pour tout le monde. Comme dirait Bernard Laporte, on va réviser les fondamentaux. Message reçu à la veille d’aller dans le Verdon.
Bertrand.