Archive pour la catégorie ‘Sorties’
Sortie ski de rando du 5 et 6 Avril à Aussois
Ouais ben, on peut pas tout avoir. Déjà ma mère me ressassait cette phrase à longueur de journée quand j’étais môme. C’est vrai quoi. Quand on a eu la navette spatiale Lego parce qu’on n’a pas pleuré chez le dentiste (et pourtant, il y avait de quoi), ça ne se fait pas de réclamer à son enseignante en milieu de carrière de maman, la base lunaire pour faire atterrir la navette précitée. Depuis, j’apprends à tempérer mes exigences et mes caprices de fils unique envers la météo, la qualité de la neige, les contraintes liées au groupe, etc… Pourtant, ce we, je n’ai pas eu à me faire violence. C’est vrai que le dimanche on a eu de la neige pourrie à la descente, c’est vrai qu’on n’est pas allé au sommet (à part Michel, en sprintant, faisant fi du vent et de la pente), c’est vrai que le refuge n’est accessible que par trois heures de ski sur une route désespérément plate qui chauffait la plante des pieds de ma douce et par conséquent mes oreilles dans les mêmes proportions. C’est vrai aussi que les nuages du dimanche nous masquaient l’itinéraire et que c’était flippant. Et bien, malgré tout cela, ce week-end s’est remarquablement passé. Il faut avouer que lorsqu’un groupe passionné de montagne se retrouve dans un refuge à trois heures de la civilisation, il est rare que le we se passe mal.
Mais, c’est un peu trop facile d’expliquer la réussite de ce we avec ce seul paramètre. Force est de constater que l’organisation, l’encadrement et le choix des courses de Sandrine et Hélène ont permis à tout un groupe, pourtant hétérogène, de prendre son pied. Euh, sportivement parlant j’entends. Ce n’est pas parce qu’on a dormi à 11 tous ensemble qu’il s’est passé des choses dans la chambre. Enfin pour les lits du bas, je ne sais pas trop. C’était l’anniversaire de Sandrine, alors on l’a laissé seule en bas avec que des gars vigoureux, transpirant la virilité après une journée d’effort sous un soleil de plomb et engaillardis par le rhum et le génépi qui circulaient sournoisement de lit en lit. Finalement, heureusement qu’il était là le soleil ce samedi car sinon, on aurait sans doute eu une neige aussi peu transformée que le dimanche (pour les non initiés, je rappelle que le qualificatif « peu transformée » utilisé par randonneur veut dire qu’il a galéré toute la descente dans une neige tantôt croûtée, tantôt mouillée, tantôt glacée, ce qui lui a valu, en général quelques gamelles mémorables qui lui ont fait juré qu’on ne le reprendrais plus à faire du ski de rando en Avril, paroles reniées généralement une semaine plus tard). Donc, n’ayant pas laissé toutes nos forces dans la montée au refuge, nos encadrantes de choc, tout juste sorties d’un stage FFME, nous ont fait révisé la recherche d’ARVA pendant que tous les autres pensionnaires du refuge sirotaient leur bière en terrasse profitant des derniers rayons du soleil.
6h50, le lendemain, soit 10 minutes avant l’heure prévue (pas mal pour un groupe de 11, non ?), on commençait l’ascension de la pointe Marie. Enfin quand je dis ascension, ça commençait par une longue traversée propice à raviver les pires souvenirs de la veille. On se dirigeait lentement mais sûrement vers une mère de nuage qui n’allait pas nous lâcher avant 2700 m. Sur le coup de 10h00, après avoir changé d’itinéraire pour des raisons de sécurité, nous quittions les derniers nuages (qui sont restés bien sage à la même place jusqu’à notre retour, histoire qu’on profite d’eux à la descente) pour découvrir de magnifiques vallons et sommets enneigés … et ventés. Le genre de paysage qui fait qu’on se surpasse naturellement comme pour rendre hommage à la nature. Sans vouloir froisser qui que ce soit, on peut particulièrement féliciter Cécile d’une part qui malgré une grosse fatigue dès le premier tiers de la course et un horaire à glacer le sang d’un encadrant la veille pour monter au refuge, a suivi le groupe à la même vitesse que tout le monde, sans broncher. Je tire également mon chapeau à Eric, sans doute le moins expérimenté du groupe en montagne, qui ne s’est pas contenté de suivre sans problème le groupe. Il s’est également complètement maîtrisé dans un passage raide et verglacé où il a déchaussé pendant une conversion. Je vais m’arrêter là pour les fleurs : faut pas déconner quand même, je ne vais non plus passer la brosse à reluire aux petits jeunes qui ont suivi le rythme quand j’accélérais pour faire le malin. Sandrine, tu noteras les noms, je ne veux plus les voir en we club ceux-là. Non mais. Bref, cette course de dimanche a été fantastique. On en a eu plein les yeux (y compris de la neige soufflée par un vent à décrocher les bonnets avec jugulaire, ceux qu’on met pour une rage de dents) et on a même pardonné à la montagne de nous avoir donné une neige aussi pourrie à la descente et un itinéraire entre le refuge et la voiture aussi plat et chiant.
Finalement, morts de faim et de soif, on a fini les saucissons, pâtés, fromage et tout ce qui pouvait ressembler à de près ou de loin à de la nourriture chez Hélène autour d’une bonne bière blanche de Savoie (faut dire ça devenait une question de vie ou de mort pour Michel cette bière).
Bertrand.
Week-end à Orgon du 7 au 8 décembre
Trainkilllllle ! Telle était la devise de ce week-end presque au soleil. Il faut croire que lorsqu’on part à 4 (Sophie, Lolo, Guillaume et moi) en R21, rien ne peut nous arriver. Pourtant, nous avons cherché les embrouilles. Pour partir en week-end organisé à la dernière minute, en réservant un gîte pour grimper à Orgon et en annulant celui permettant de grimper à la Ste Victoire le vendredi soir, le tout avec des prévisions météo pessimistes sauf autour de la méditerranée, il faut être joueur. Effectivement, j’y reviendrai, dans ce quatuor, il y a des joueurs.
Ce n’est donc que le samedi matin, en venant nous chercher, que Lolo et Guillaume ont appris que c’est à Orgon que ce we se passerait. Pour Lolo, ça ne changeait pas grand chose puisque son inquisiteur de kiné a enfin eu raison de son envie de grimper. C’était décidé, la cheville n’avait pas le droit de bosser ce we. Vers 11h00, un beau soleil, un troquet accueillant et l’Equipe donnait le ton de ce début du we : Trainkilllllle ! Enfin tranquille, pas pour tout le monde, la cheville de Lolo n’allait pas ménager Guillaume puisqu’il était le seul de la cordée à grimper. Entre 11h et 16h, il avait donc fait une vraie journée de grimpe de printemps soit une petite dizaine de voie. Pour info, je rappelle que l’animal s’échauffe dans du 6a, je vous laisse donc imaginer la quantité de mouvements sur-durs enchaînés à la fin de la journée (avec des pauses câlin pour réchauffer Lolo quand même). Oui, vous avez bien lu, Guillaume s’arrête de grimper pour faire des câlins. Et ce n’est pas tout, maintenant, il s’arrête même pour manger à midi. Comme quoi, bien des membres de ce club renient leur religion quand le climat se refroidit.
Deux mots sur la falaise d’Orgon tout de même : splen dide ! Le cadre sauvage n’est que peu perturbé par le passage proche du TGV. Le nombre de secteurs, impressionnant, offre une diversité d’expositions et de voies qu’on retrouve difficilement ailleurs en particulier autour du 6a. En ce qui nous concerne, nous avons passé les deux jours dans un seul secteur sans avoir tout éclusé : le mur du six et notre-dame. Le calcaire y est très joli mais parfois patiné. Il demande de la patience car étant très sculpté, on peut passer du temps à chercher la prise qui va bien. Comprenez : si t’es pas à l’aise dans le niveau de la voie, tu te daubes vite.
Après ce paragraphe culturo-minéral, revenons à nos moutons, enfin à nos bêtes quoi : celles qui, bien nourries avec des croquettes, ont le poil soyeux, l’œil vif, la truffe humide et le caractère joueur. De ce côté là, Lolo ne semble pas regretter son investissement en nourriture pour Beslon. C’est vrai qu’il coûte un peu cher à nourrir mais il est tellement mieux après. Affectueux et demandeur en câlins, il n’en reste pas moins un redoutable grimpeur (6b, 6b/c, 7a le samedi et il a remis le couvert le dimanche).
Parlons-en du dimanche justement (Lolo et Guillaume remarqueront que j’évite soigneusement de m’attarder sur le samedi soir pendant lequel Sophie et moi avons fini complètement raides bourrés après avoir ingurgité la quantité phénoménale de deux verres de vin rouge chacun). L’hiver, c’est bien connu, les mammifères hibernent (en plus avec l’alcool ça aide). Ce n’est donc qu’à 9h00 que le groupe émerge pour aller se goinfrer au petit dej’ préparé par le tenancier Jean-Pierre Pinard (ça s’invente pas un nom pareil). Il a donc fallu attendre la fin de la matinée pour s’attaquer à la première voie, le ventre lourd et les doigts gourds. Grâce à son équilibre alimentaire et affectif retrouvé, Guillaume a bien entendu sorti quelques 6c/7a méritant largement leur cotation. Motivée (terrorisée ??) par son second, Sophie a sorti son premier 6a en tête à vue et Trainkilllllle en plus. Quand je vous disais en début de saison que les petits nouveaux du club ne tarderaient pas à aller nous installer les moulinettes…La température et les bras daubés ont eu raison de notre motivation peu après le repas et nous sommes donc repartis assez tôt (c’est à dire juste avant que Lolo ne se retrouve emprisonnée par un cube de glace) mais satisfaits.
Tout comme Seynes, on s’est promis d’y retourner l’année prochaine pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le site d’Orgon est vraiment un endroit fantastique pour grimper en particulier en groupe. Ensuite, le gîte qui nous a accueillis, la bastide de la roquemalière, est charmant, pas cher et le proprio super sympa (ainsi que Prozac le labrador, son copain la saucisse sur pattes et les autres roquets aboyants). Au printemps prochain, on y retourne à 14 voire 16 en se tassant, avis à la population. Enfin, dernier intérêt : Buoux n’est pas loin, eh, eh …
Bertrand S.
Sortie spéléo du 7 décembre
Excellent…je dirais même plus: superissime! Il faut dire que tu m’avais soigné: un petit canyon souterrain! OK, c’est promis j’attaque ma reconversion…en tout cas pendant l’hiver!
Pourtant, ça ne commençait pas si bien que ça: les copines annulent, les autres me regardent d’un air ahuri (et pourtant dieu sait si ils ont l’habitude de mes extravagances!),pas l’ombre d’un petit compagnon de route, et avec les explications d’Yvan, j’ai toute les chances de me pommer entre ses chicanes, ses virages sur et sous l’autoroute, ses petits ponts et rivières à traverser….. Bref, pour la 1ere fois de ma vie, j’arrive pile à l’heure devant la boulangerie…fermée!
Et ça continue! Tant pis, je vais tester le bar tabac d’en face. Pas d’Yvan…!Et vu qu’il ne m’a rien dit des autres participants et que je ne sais pas à quoi ça ressemble un spéléo, je risque un timide bonjour au client » le plus attractif « du bar… qui fait aussi partie de l’expédition. Ca y est la chance tourne…!
Effectivement, la petite troupe fort sympathique d’ailleurs ,se réunit très vite et les agréables surprises s’enchaînent: séance de déshabillage dans la neige pas si terrible, chouchou en caoutchouc pile poil, entrée magnifique dans un terrier de lapins caché sous un manteau blanc entre les sapins et hop c’est Alice au pays des merveilles! Un monde minéral et aqueux plein de concrétions érotiques de toute taille…
La confiance règne ,même après le petit ramping dans les flaques boueuses ( séance abdo qu’il disait…).Les 2 puits s’enchaînent et je regrette bien un peu mon 8 , mais tout va bien! Et puis voilà le bain turc sauf qu’ils ont oublié de chauffer l’eau! Ça monte jusqu’à la taille; mais en bonne canyoneuse,je la ramène pas (c’est qd même plus confortable en néop!). On vide les bottes et on enchaîne. Eh oui, ici pas moyen de s’arrêter lézarder au soleil. Tu t’arrêtes, tu meurs de froid! Et puis finalement, on arrive au terme de notre épopée! Avec un petit pincement de coeur, je regarde cette magnifique rivière souterraine qui continue dans les entrailles de la terre et qu’on s’apprête à abandonner. Mais hop retour à la réalité! Yvan : » c’est là que la spéléo commence! »
Je le regarde ahurie et je commence à comprendre qu’il va falloir remonter tout ça , avec tout ce qu’ils ont semé comme matériel lors de précédentes sorties: cordes , baramines en fer de 2m et autres babioles… Eh oui, en guise de sortie d’initiation, j’étais dans l’équipe des nettoyeurs! Mais pas de panique, en tant que débutante je ne prendrai que le kit de 5 kg et une baramine!! Et la suée démarre! Qui c’est qui a dit qu’il faisait froid en spéléo! même le bain turc il est chaud maintenant! On attaque la remontée des puits. A 3m du sol, j’ai droit à un: » tiens , elle remonte avec son sac sur le dos! Pour le 20m , tu le laisseras en bas! » Oh merci trop sympa, j’avais déjà mal au dos! Et puis: » tu tires pas sur les bras ,tu pousses avec les jambes. » C’est vrai quoi! Sauf qu’ avec les courbatures, j’ai pas pu marcher pendant 2 jours; mais il vaut mieux finir cul de jatte que manchote; au moins on peut taper le rapport!! Pour couronner le tout, on est à la bourre et Agnès se met à courir devant. Allez, plus que le ramping où je laisse distraitement mon sac…pour cause de coincement… à la bonne âme derriére, et c’est la sortie (9H sous terre)! Et là, on oublie tout et on regarde dans la nuit noire, ces lucioles qui émergent de nulle part en rampant dans la neige, sous les rameaux des sapins! Un autre monde, dans une autre vie…Un tableau futuriste…
Pour conclure , chapeau à vous les spéléos! C’est pas un sport de tapettes!! Si vous voulez vous amuser un peu , je vous emmène en canyon qd vous voulez. Merci encore à tous et à toi Yvan pour cette superbe découverte. On remet ça qd tu veux …enfin dès que ma moitié aura oublié les petits écarts d’horaires…. Et puis c’est vrai pour les bleus, c’est pas tout à fait symétrique ; Faudrait voir à arranger le problème!
J’espère que je ne vous ai pas saoulé avec mon CR. Ca t’apprendras , Yvan de me faire du bizutage! Et surtout , dans les moments de déprime les mecs, n’oubliez pas ma maxime, en plus ça rime! Quoique à ce rythme là, faut peut être réajuster la barre…
Jacotte
Week-end à Saou du 01 au 03 novembre
Aoursiennes et aoursiens,
C’est avec plus d’une semaine de retard (je comptais lâchement sur la bonne volonté des autres participants) que je rédige le compte-rendu du we à Saou. Il faut dire que cette fois, j’ai eu du mal à trouver ne serait-ce que 5 minutes dans la semaine. Entre une mission débile mais prenante et une irrésistible envie de faire des allers-retours à Lyon, le temps m’a clairement manqué. Bon alors, je vais tenter de rassembler les morceaux de souvenir pour essayer de raconter ce bon petit we de grimpe qui s’annonçait pourtant plus gastronomique que grimpatoire.
Nous partîmes donc 4 le vendredi matin entassés dans l’AX de Catherine. D’un enthousiasme modéré, étant données les prévisions météo, mais motivés pour grimper, c’est au milieu de la journée que nous avons commencé à tâter le rocher de Saou : Lolo, Catherine, Bertrand L et moi. S’il n’est pas tombé d’eau ce vendredi, nous avons quand même dû essuyer quelques averses de cailloux. Au-dessus, de nos voies très bien nettoyées, le rocher me rappelait donc un peu les 3 becs. Etait-ce le signe avant-coureur d’un plomb mémorable ? Que nenni ! A la fin de la journée, ce n’est pas moins de deux 6b qui ont été enchaînés. On ne comptait même plus les 6a+. Les mauvaises langues diront encore que les voies étaient sur-côtées mais ceux qui connaissent la Drôme savent qu’il n’en est rien. Si nous avions besoin d’une excuse pour nous empifrer à « l’oiseau sur la branche » le soir même, elle était donc toute trouvée. J’hésite encore entre m’attarder sur la description du rocher ou la description du menu. Je vais éviter de vous faire saliver pendant les heures de boulot, je vais donc plutôt parler du rocher. Il y a beau y avoir beaucoup de secteurs de falaises « écoles » (mot qui veut de moins en moins dire quelque-chose), les voies de Saou n’en sont pas moins impressionnantes. Les prises de mains ne se dévoilent qu’au dernier moment et il faut souvent se hisser, à l’aveugle, pour espérer trouver le bac salutaire. En parlant de bacs, ils ne sont pas légion là-bas. Saou n’offre pas un rocher fissuré et fracturé mais un calcaire compact donnant plus souvent des à-plats que des prises crochetantes. L’avantage est que, au moins, il y a des prises de pied. Autant dire, que les premières voies d’échauffement dans le 5/5+ ont permis d’échauffer aussi bien le mental que le physique. Motivés par nos 2 belles croix, Lolo et moi avons fini par une bonne séance d’étirements et sommes restés raisonnablement gloutons à l’oiseau. Tout cela ressemble à une journée de grimpe parfaite. Cependant, une préoccupation (préoccupation, je devrais dire angoisse existentielle) nous a hantés toute la journée Lolo et moi : « Est-ce qu’il passe le portable ? ». Soulagés de voir que Bouygues avait mis une antenne relais pas loin du village (aussi gaucho que je puisse être, je bénis cette entreprise d’avoir eu cette heureuse initiative), nous avons pu joindre notre moitié respective.
Le lendemain matin, après avoir reconnu les alentours en courant (on se refait pas hein ?), j’ai rassemblé les troupes pour le petit dej’ en compagnie des gens qui tiennent le gîte et de leurs yorkshires. Quelques brioches à l’orange et qq golden grahams plus loin, Dieu est arrivé avec sa 405 fraîchement réparée. Ce qui devait être la journée de grimpe la plus productive a failli tourner au plan lose. Après une marche d’approche pénible et longue dans les éboulis, nous sommes arrivés à un secteur nul et sur-fréquenté en pleine pente. Bref, pas accueillant. 1 voie plus tard, nous changions de coin pour trouver un secteur qui ne plait qu’à Guillaume et pour cause, ça rappelle M Roc : pas plus de 6m de haut et deux points dans chaque ligne (pour dire de mettre qqch). Bref, c’était du bloc. Nous nous sommes donc rabattus sur la Graville pour finir la journée. Après Quelques jetés pathétiques de Guillaume dans un pas de 7a, et quelques frayeurs dans un pauvre 6a pour moi, une journée de grimpe médiocre s’achevait. L’enthousiasme de la veille était quelque peu retombé et les prévisions météo ne laissaient pas présager d’un dimanche meilleur. Pourtant, le lendemain, après avoir sagement attendu le soleil (ouais enfin on a commaté dans nos pieux jusque 10h après une moule-frite mémorable à Crest), c’est dans le brouillard, bravant les barbelés et panneaux interdisant l’accès au site, que nous sommes partis à l’assaut du rocher des abeilles. La journée fut courte mais productive, dommage pour Cat partie la veille. A noter : un 6a+ renfougne mais magnifique nous a donné quelques chaleurs dans le pas de sortie de la fissure, un 6b carrément infaisable sauf par Dieu (une prise avait-elle été cassée ?) et un 6c physique et continu se terminant par un surplomb en dülfer magistralement exécuté à vue par Guillaume puis presque enchaîné par Lolo et moi mais en moulinette. Pas calmé pour autant, Guillaume a sorti un 6c+ juste à côté au deuxième essai. Une conclusion s’imposait : le rocher des abeilles est le meilleur endroit pour grimper autour de Saou. Le rocher est sur, les voies sont belles et le secteur accueillant. Un petit truc pour ceux qui veulent y aller : le chemin est à gauche du parking. C’est plus court et ça évite de passer sur un site interdit. Les coups de téléphone portable et la séance de footing bien que nécessaires, n’étaient pas suffisants pour faire revenir ma légendaire bonne humeur (qui a toussé ?). Lolo, Guillaume et Bertrand méritent donc une belle médaille pour avoir réussi à me supporter le dimanche. encore mille excuses.
Bertrand S.
Sortie canyon (le Reposoir) du 20 octobre
Nous étions finalement que 2 volontaires ce dimanche à oser braver l’eau froide… D’autant plus que Michel m’avait dit: « D’accord pour un canyon, mais avec de l’eau cette fois! ». Alors en bonne monitrice disciplinée, je m’abstiens de me mettre minable à ma soirée du samedi soir et je lui prévoie un petit canyon encaissé et aqueux…: »le pont du Diable ». Grâce au GPS, nous voila rapidement (plus ou moins!) sur les lieux, au bord d’un torrent de montagne écumant et grondant! Moi: Ben tiens, toi qui voulais de l’eau!! Bon, c’est là qu’on commence dans la vague de 2m? T’as pris ta planche de surf ? (parce qu’il l’avait déjà fait le coquin!) Lui: Oui, mais c’était pas comme ça à l’époque! En plus, le vrai canyon, il est sous l’autre pont… Moi: ben on va peut être aller voir! parce que tout ça sur 1m de large…! Pas besoin de GPS cette fois pour trouver le pont; le bruit de l’eau suffisait. Tous les deux accoudés au pont: » la première cascade, si on saute à côté du remous ça peut le faire.., la 2eme tu m’assures, j’essaye d’atteindre le rappel et… bleups? » « Et le toboggan là-bas dans le noir, sous la souche? »Eh ben, si on loupe la main courante et le passage en opposition, on aura le record de vitesse de descente! » « Bon, il est ou ton 2eme canyon? » Et nous voila repartis à la recherche de notre Eden, sans carte! A 16h, nous voici sur le parking de départ, croisant les randonneurs qui regagnent leurs pénates… »Combien de temps ils disent sur le topo? » Moi: « 3H » Lui: » Pourquoi tu fumes, t’es stressée? » « Non, non, j’ai la frontale et puis mon copain Lulu, il doit déclencher les secours si je l’appelle pas avant 20h…. Le problème c’est qu’il croit que je suis dans l’autre canyon et mon portable y passe pas »… « T’inquiètes pas on va mettre le turbo! ». Motivé notre nouvel adhérent!!
Alors le canyon, il s’appelle « Le reposoir » et ben on s’est pas reposé du tout! Les cascades s’enchaînent sous un débit impressionnant: dessus, dessous les gerbes, dans les embruns et le vent. Lui: « Et celle là, on passe à côté ou on la joue rock’n’roll? » Allez on se lâche! Et la dernière cascade de 25m pourquoi tu mets la corde en double? Moi: » Parce que c’est une corde canyon ;sur un brin c’est pas conseillé, c’est fragile » « Et c’est maintenant que tu le dis?? » Enfin bref, on a torché tout ça en 2H 30 en rééquipant un point. Un super travail d’équipe! Même que j’ai à peine touché les cordes tellement mon coéquipier il assurait! Et puis en bas, c’était le coucher de soleil, les prés verts, les couleurs d’automne et les sommets enneigés…. et en plus un autochtone pour nous ramener à notre voiture! Moi: « Et pourquoi tu fumes, t’es stressé? »Lui: « Non, moi je fume quand je suis bien! » Et ce sera le mot de la fin! Fin d’histoire, et finalement certainement fin de saison ! Merci à tous ceux que j’ai rencontrés et qui m’ont accompagné cette année et RV à la saison nouvelle.. » Je vous paierai, lui dit-elle, avant l’août, foi d’animal, intérêt et principal. »..
Jacotte
Week-end à Seynes du 12 au 13 octobre
Malgré le mauvais temps annoncé, le mistral et le manque d’effectif pour remplir un gîte comme sait le faire Jacotte (c’est à dire 30 personnes en comptant veaux, vaches, cochons, marmaille), nous sommes 4 courageux à être partis à Seynes ce we. Et vous savez quoi ? On a eu raison. Grand beau, falaise superbe, voies mythiques (à 3 voies contre 1, hein Lolo ?) et quasiment personne dans les longueurs. Bref, un de ces we où on part comme ça on se disant qu’avec la météo si on grimpe 2 heures, c’est bien et, qui finalement se retrouve être un des meilleurs we de grimpe de l’année en qualité et en quantité. Après 2h30 de route pendant lesquelles Guillaume et Lolo ont pu finir leur nuit, nous sommes arrivés dans un village médiéval magnifique : Vézénobre, adresse du gîte. Par chance, la boîte de vitesse de la R21 a tenu le choc. Si nous n’étions pas encore surs de revenir, au moins nous allions grimper. Et c’est ce qu’on a fait à partir de midi.
Organisés en deux cordées, on n’était pas là pour tricoter. On a donc enchaîné jusqu’à plus soif, ou plutôt pour être honnête, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de voies de notre niveau dans le secteur. Bilan médiocre pour Dieu puisqu’il a sorti un 6c après quelques essais (que Lolo a impeccablement enchaîné flash en moule). Pour les autres, ils se sont contentés de petits 6b même pas enchaînés. Tout le monde s’est pris son petit plomb sauf 2 filles que je ne citerai pas par galanterie. On attendait quand même mieux de la star G.Beslon qui était venu avec son préparateur physique (Lolo), son fan club ( Lolo, Sophie et moi), son préparateur mental ou chambreur attitré (moi) et les reporters photos (Sophie et moi). Et puis bon, allez savoir, la pression, la peur de l’échec ou la peur du succès, certains diront du laisser-aller (vous trouvez pas qu’il a pris un peu ?), ont fait que Guillaume n’était pas au niveau où on l’attendait. A peine a-t-il enchaîné un 6b sur-dur avec un premier tiers tout en pas de bloc se terminant par le passage d’un surplomb en aveugle sur des niaquettes. Les rumeurs de début de séjour sur l’hygiène de vie de celui qu’on rechignait presque à appeler Dieu désormais, allait se confirmer au resto le soir puisqu’il s’est baffré de manière inhabituelle.
Là, on s’est dit : c’est la fin d’une légende. Mais, ce qui fait les grands champions c’est leur capacité à rebondir. Par orgueil et surtout pour ne pas décevoir ceux qui étaient venus de loin pour le voir, il s’est arraché dans un 7a le lendemain pour le sortir après deux petits repos de rien du tout pour l’enchaîner en second ensuite. La foule béate se serait largement contentée d’un tel exploit mais, au sommet de son art, maître Beslon nous a gratifiés d’un 6b et d’un 6c en guise de retour au calme.
Lolo, arrête de rire car je vais maintenant m’occuper de ton cas. Alors Lolo, faut savoir qu’il y a trois choses qu’elle n’aime pas : le matin, la dalle et voler. Et c’est dommage parce qu’à ses couinements, j’ai cru comprendre qu’elle aurait pu nous faire de jolies figures. Si quelqu’un a une photo de Lolo en train de se prendre un gros plomb, j’achète à n’importe quel prix. Sinon, il y a quand même des choses qu’elle aime : les bons gros dévers à bacs, Picsou magazine et les bonbons Haribo. Il serait injuste de limiter mes railleries à une seule cordée alors que l’autre ne valait pas mieux. Soyons sport et avouons : chopage de dégaines et pieds sur le spit pour ne pas voler, attaque en règle sur le jambon et le fromage dès que Guillaume avait le dos tourné, dyslexie au petit déjeuner et total mépris pour le respect du rapport poids / puissance.
Voilà, on a passé deux jours de pur bonheur dans un cadre de rêve. Si ça ne vous donne pas envie d’aller à Saou du 1 au 3 novembre, je ne peux plus rien pour vous. Enfin si, je peux mettre les photos en ligne. Elles sont magnifiques. Les filles apprécieront tout particulièrement les muscles du maître en plein effort dans le 7a.
Bertrand
Sortie canyon du 13 octobre
C’est par un beau dimanche d’octobre que nous nous sommes retrouvés sur le parking du Mac Do de Saint Marcel, à 10 heures du matin (au moins, c’est cool, les sorties de Jacqueline, on ne se lève jamais aux aurores !).Michel est arrivé le premier, ce qui a nous a valu de manquer perdre un adhérent : en effet, il a failli suivre un club de belles grimpeuses qui avaient aussi rendez-vous ce dimanche à 10 heures sur le parking du même Mac Do ! Heureusement, Jacqueline est arrivée sur ces entre faits pour récupérer notre membre égaré…. Bref, Michel nous annonce que Béné ne viendra pas, pour une obscure raison de panne de voiture ? Sacrée Béné !
Arrivent Sylvaine, copine de bringues (ou de stage Préfo ? Je ne me souviens plus, mais c’est peut-être la même chose …), puis Jean-Luc et Marie-Jeanne, qui ne semblaient pas très bien réveillés … Nous voilà partis, j’ai même le privilège de monter dans la toute neuve voiture de Michel, engin très intelligent qui parle, par exemple qui demande » si possible de faire demi-tour » lorsqu’il détecte au loin des képis …Vraiment utile ! …
Nous voilà arrivés, sur les coups de midi, à Serrières sur Ain, où nous garons une des deux voitures et nous préparons : nous enfilons les combinaisons, ce qui est toujours une partie de plaisir, surtout pour les petits vieux à mobylette du coin à qui Jacqueline et Sylvaine montrent leurs fesses…
Nous rejoignons le départ du canyon (ah oui, parce que, j’ai oublié de le dire, c’était une sortie canyon …), et trouvons un joli petit pré pour pique-niquer. C’est très agréable, les rillettes de saumon de Sylvaine sont très bonnes, et nous comparons les différentes marques de tablettes de chocolat. Il y a bien quelques tirs de chasseurs qui perturbent de temps en temps cette paisible atmosphère, mais cela ne nous tracasse pas trop (du moins, pas encore : impossible pour eux d’atteindre le fond du canyon : leurs bottes ne sont pas assez hautes ..)
Bon, on hésite entre une sieste et redescendre au troquet pour un petit café, et finalement, on se décide à descendre dans le petit bois. Les chasseurs, un peu éberlués (mais avec le recul, on peut comprendre …), nous indiquent comment rejoindre le fond du ravin (euh, du canyon !) : après le capot de bagnole, prendre à gauche, ça descend tout droit … Bon, tels les nains revenant de la mine, nous voici partis, tout guillerets et clinquetants. La lumière est belle, et ça sent bon le champignon … Très rapidement, nous arrivons au fond, et là, il faut bien nous rendre à l’évidence : il n’y a pas d’eau ! Mais c’est pas grave, il doit y en avoir un tout petit peu plus bas, il doit bien y avoir plein d’affluents qui viennent se jeter dans notre petite rivière. Et nous descendons, nous descendons …Enfin, le premier rappel, avec à l’arrivée, une petite flaque, pas nauséabonde du tout, genre la vasque d’eau transparente à 27°C, dans laquelle on saute sans réfléchir (en réalité, on n’en voyait pas le fond, et ce n’était pas à cause de la profondeur d’eau … ce qui fait qu’on a bien réfléchi, et on n’a pas sauté, sauf Jean-Luc, qui après une longue méditation, a effectué une espèce de vol plané sur le dos au ras de la surface : magnifique !). Plusieurs rappels s’enchaînent ainsi, dans la bonne humeur générale : qui se retrouve avec une perruque de mousse verte, qui une superbe paire de bacchantes, voire même de superbes touffes de fougères dans les oreilles … Bref, du délire ! Le contact du néoprène sec se fait de plus en plus agréable, la sueur vient juste un peu irriter le derrière des genoux et le devant des coudes … Mais on est tellement bien ! C’est vrai, tout seuls dans la forêt, personne n’a choisi le même canyon que nous ! Enfin, du moins, pas pour y faire du canyoning ! Car Jacqueline, qui était à la tête de sa petite troupe, (c’est elle qui avait des fougères dans les oreilles !), s’est retrouvé nez à nez avec des randonneurs qui remontaient paisiblement le lit de la rivière. Ils n’ont même pas eu peur, ils ont dû croire qu’ils étaient tombés sur le tournage d’un film, genre La Cité des Enfants Perdus ….
Enfin, nous l’avons trouvée, notre vasque d’eau transparente, mais pas à 27°C, plutôt à … 8 ? ! Prétextant qu’il ne faut pas déranger la faune, nous l’avons presque ignorée et avons continué notre chemin, la voiture n’était plus bien loin ! Au moins, pas besoin de faire sécher le matériel …La journée s’est terminée par un pique-nique au bord d’un petit lac, bien mérité après cette descente épuisante, mais qui ne manquait pas de charme !
A bientôt pour de nouvelles aventures ! (hein, Béné !)
Sandrine.