Week-end à Seynes du 12 au 13 octobre
Malgré le mauvais temps annoncé, le mistral et le manque d’effectif pour remplir un gîte comme sait le faire Jacotte (c’est à dire 30 personnes en comptant veaux, vaches, cochons, marmaille), nous sommes 4 courageux à être partis à Seynes ce we. Et vous savez quoi ? On a eu raison. Grand beau, falaise superbe, voies mythiques (à 3 voies contre 1, hein Lolo ?) et quasiment personne dans les longueurs. Bref, un de ces we où on part comme ça on se disant qu’avec la météo si on grimpe 2 heures, c’est bien et, qui finalement se retrouve être un des meilleurs we de grimpe de l’année en qualité et en quantité. Après 2h30 de route pendant lesquelles Guillaume et Lolo ont pu finir leur nuit, nous sommes arrivés dans un village médiéval magnifique : Vézénobre, adresse du gîte. Par chance, la boîte de vitesse de la R21 a tenu le choc. Si nous n’étions pas encore surs de revenir, au moins nous allions grimper. Et c’est ce qu’on a fait à partir de midi.
Organisés en deux cordées, on n’était pas là pour tricoter. On a donc enchaîné jusqu’à plus soif, ou plutôt pour être honnête, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de voies de notre niveau dans le secteur. Bilan médiocre pour Dieu puisqu’il a sorti un 6c après quelques essais (que Lolo a impeccablement enchaîné flash en moule). Pour les autres, ils se sont contentés de petits 6b même pas enchaînés. Tout le monde s’est pris son petit plomb sauf 2 filles que je ne citerai pas par galanterie. On attendait quand même mieux de la star G.Beslon qui était venu avec son préparateur physique (Lolo), son fan club ( Lolo, Sophie et moi), son préparateur mental ou chambreur attitré (moi) et les reporters photos (Sophie et moi). Et puis bon, allez savoir, la pression, la peur de l’échec ou la peur du succès, certains diront du laisser-aller (vous trouvez pas qu’il a pris un peu ?), ont fait que Guillaume n’était pas au niveau où on l’attendait. A peine a-t-il enchaîné un 6b sur-dur avec un premier tiers tout en pas de bloc se terminant par le passage d’un surplomb en aveugle sur des niaquettes. Les rumeurs de début de séjour sur l’hygiène de vie de celui qu’on rechignait presque à appeler Dieu désormais, allait se confirmer au resto le soir puisqu’il s’est baffré de manière inhabituelle.
Là, on s’est dit : c’est la fin d’une légende. Mais, ce qui fait les grands champions c’est leur capacité à rebondir. Par orgueil et surtout pour ne pas décevoir ceux qui étaient venus de loin pour le voir, il s’est arraché dans un 7a le lendemain pour le sortir après deux petits repos de rien du tout pour l’enchaîner en second ensuite. La foule béate se serait largement contentée d’un tel exploit mais, au sommet de son art, maître Beslon nous a gratifiés d’un 6b et d’un 6c en guise de retour au calme.
Lolo, arrête de rire car je vais maintenant m’occuper de ton cas. Alors Lolo, faut savoir qu’il y a trois choses qu’elle n’aime pas : le matin, la dalle et voler. Et c’est dommage parce qu’à ses couinements, j’ai cru comprendre qu’elle aurait pu nous faire de jolies figures. Si quelqu’un a une photo de Lolo en train de se prendre un gros plomb, j’achète à n’importe quel prix. Sinon, il y a quand même des choses qu’elle aime : les bons gros dévers à bacs, Picsou magazine et les bonbons Haribo. Il serait injuste de limiter mes railleries à une seule cordée alors que l’autre ne valait pas mieux. Soyons sport et avouons : chopage de dégaines et pieds sur le spit pour ne pas voler, attaque en règle sur le jambon et le fromage dès que Guillaume avait le dos tourné, dyslexie au petit déjeuner et total mépris pour le respect du rapport poids / puissance.
Voilà, on a passé deux jours de pur bonheur dans un cadre de rêve. Si ça ne vous donne pas envie d’aller à Saou du 1 au 3 novembre, je ne peux plus rien pour vous. Enfin si, je peux mettre les photos en ligne. Elles sont magnifiques. Les filles apprécieront tout particulièrement les muscles du maître en plein effort dans le 7a.
Bertrand