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Mont-Blanc du Tacul par le triangle du Tacul

Massif du Mont-Blanc, 12 sep. 2009

Participants : Frédéric Chambat, Valérie Dormann

Une des plus belles sorties de l’année par l’intérêt de la voie et la beauté du lieu. La Contamine-Grisolle c’est une voie en neige, glace et mixte, la plus facile du Triangle du Tacul. Si on pousse un peu on sort au sommet du Tacul ce qui ajoute à l’intérêt la voie.

Au départ nous avions prévu de faire la traversée de la Meije, une sorte de Graal des alpinistes. Valérie l’ayant faite cet été avec un guide, elle était partante pour y retourner en autonomie. Mais la météo était orageuse dans le 38 et le 05, il nous restait la petite fenêtre du samedi matin à Chamonix pour faire quelque chose. Afin de profiter au maximum de la plage de beau nous partons donc vendredi à 13h de Lyon. 16h, préparation des affaires sur le parking de Cham. Valérie : « T’as tes piolets ». Moi : « Aaaaargh, non, complètement oubliés ». Mes beaux piolets légers avec des supers lames des cascades, spécialement customisés d’ergots par mes soins, complètement zappés dans la préparation du matos. Je me traite de tous les noms.

Heureusement on est à Cham et je cours à « Technique Extrême », le magasin face au téléphérique, louer une paire de piolets, beaucoup moins bien, mais y’a plus le choix. Puis nous prenons le téléphérique, descendons la fameuse arête de l’aiguille du Midi et arrivons au refuge des cosmiques vers 18h. C’est le refuge des superlatifs, un des plus hauts (3600 m), des plus chers (50 € la pension complète), le plus neuf à l’intérieur, et le plus bruyant aussi.

Affreuse nuit, je m’endors à 2h30 après que tous les départs pour le Mont-Blanc soient terminés et me réveille vers 4h. Déjeuner à 5h.

Pas trop pressés nous partons -les premiers quand même- à 6 h et entamons le couloir d’attaque 30 minutes plus tard encordés court. Le couloir est en glace et avec mes mauvais piolets je ne suis pas trop rassuré. Après 50 m nous décidons qu’il est prudent de rallonger l’encordement et de mettre des points de temps en temps. N’étant pas spécialement à l’aise je laisse volontiers Valérie passer devant. Au sommet du couloir nous passons le bloc coincé sans trop de problème et arrivons sur l’arête. Le Soleil vient de se lever et il fait parfaitement beau. Je repasse en tête pour la goulotte à 65° (c’est la pente pas la température). Petite traversée à droite, la goulotte est une fine langue de glace qui navigue entre les rochers, sympa. Retour sur l’arête, en mixte facile, Valérie repasse en tête, petit pan de neige, puis goulotte de sortie  60°, arête mixte, pente de neige et c’est l’arrivée au sommet du Triangle du Tacul. La suite est beaucoup plus facile, je reprends la tête du convoi. Ce sont des pentes de neige à moins de 40° le long d’une arête, nous gardons nos deux piolets pour un petit morceau en glace qui nous re-chauffe bien les mollets tout de même.

Une vingtaine de minutes après le Triangle on peut échapper facilement de l’arête à droite pour rejoindre en 10 min la voie normale de descente du Tacul. Je milite pour qu’on aille au sommet du Tacul, il fait encore très beau et les nuages remontant le versant italien ne progressent pas trop vite. Nous arrivons au sommet pile-poil en même temps que le nuage, 11h30.

La descente au refuge est facile et rapide, la voie normale du Tacul est hyper tracée. Nous nous reposons 45 min au refuge avant d’entamer la remontée à l’aiguille du Midi. Celle-ci est toujours aussi épuisante et légèrement vertigineuse…

Timing parfait, orage sur Chamonix au moment d’embarquer en voiture. Retour sur Lyon à 20h.

Grande Casse, Petite face nord (3855 m), AD

Grande Casse, Vanoise, 21 juin 2009

Participants : Fred Chambat et stage CAF

Montée la veille au refuge du col de la Vanoise. La petite face nord est un plan de neige d’inclinaison oscillant entre 40 et 50 degrés. Les conditions sont bonnes : la neige est dure, il fait beau au dessus de 3000 m. Montée à corde tendue avec Jarek. Beau temps à partir du col. Redescente par la voie normal depuis l’arête sans aller au sommet.

Pic oriental de la Meije (3891 m)

14 juin 2009

Participants : Fred Chambat (Vulcain), Jarek, Marie, Erwann, Stéphanie, Sophie

Montée la veille au refuge de l’Aigle, un refuge historique à 3400 m : comme il y a un siècle, les matelas à la place du foin. Une bonne montée : 1800 m de dénivelé, on y passe la journée ! Le lendemain c’est beaucoup plus cool, seulement 400 m sur une belle arête de neige. Montée en 1h40.

Couloir de la Table, Aiguille du Tour

Massif du Mont-Blanc, du 30 mai au 1er juin 2009

Participants : Frédéric Chambat (Vulcain), Jarek.

Ce couloir est une grande classique de l’alpinisme facile (cotée PD+ ou AD-). Il faut d’abord monter au refuge Albert 1er, longer le glacier du Tour jusqu’au pied de l’aiguille, remonter le couloir de neige à 45°, parcourir un peu d’arêtes facile pour accéder au sommet et redescendre par la voie normale.

Samedi : montée au refuge sous la pluie malgré des prévisions météo au beau absolu !

Dimanche matin : impossible de dormir, nous sommes 20 dans une petit dortoir de refuge, il fait très chaud, pas de ventilation… A 2h30 nous décidons donc de nous lever avec les premières cordées, celles qui partent au Chardonnet. Départ 3h30, le temps n’est pas beau et nous cherchons un peu notre chemin de nuit. Arrivée au pied à 6h30. Petite pause.

Quelques cordées qui ont renoncé au Chardonnet à cause du mauvais temps sont là. Le ciel se dégage enfin. Remontée un peu laborieuse du couloir, Jarek est très fatigué : le mal de l’altitude joue à fond. Je vois enfin de près la mythique table ! (cf. photos jointes de Jarek). Le petit parcours d’arête qui suit est plus long que prévu. Arrivée au sommet vers 10h30, l’horaire est explosé, redescente sur le refuge.

Lundi grasse mat’ jusqu’à 6 h, exercices de mouflage sur le glacier et retour sur Lyon.

Couloir-goulotte « La diagonale » à la Grande Lance de Domène

Participants : Fred Chambat, Julien

Les montagnards se lèvent à l’heure ou les spéléos se couchent.

Ce matin debout 3h, départ de Lyon à 4h. Si si ! Après 2h20 de marche d’approche skis au dos puis aux pieds nous arrivons au pied du couloir. Nous chaussons les crampons, baudrier et remontons le couloir en 1h tranquille.

En fait il est beaucoup plus facile que prévu, la neige est dure, avec le plus souvent des marches, la pente est raisonnable (50°) et les deux passages de glace sont anecdotiques. D’un commun accord nous faisons descendre la cotation de la course (dans ces conditions) de AD à PD.

Nous débouchons sur l’arête au soleil. Après avoir cassé une graine nous poursuivons l’arête intéressante et facile pendant une heure environ. Nous décidons de redescendre quand la pente de descente face sud devient moins raide une centaine de mètres sous le sommet.

Bien nous a pris d’avoir porté les skis, la descente est superbe, la neige de printemps c’est le top ! On finit à 14h au bistrot de montagne devant une bière. Seul problème : pas mis assez de crème, faudra retourner demain au boulot avec le bronzage montagne.

Arête des Cosmiques

Aiguille du Midi, Massif du Mont Blanc, 19 jui. 2008

Participants : Fred Chambat (Vulcain, ABC et CAF), Jarek (Troglo et CAF), Emma et Olivier (CAF)

L’arête des Cosmiques c’est une fantastique chevauchée dans les airs (cf. photos + bas). Une alternance d’arête, de petits couloirs et de rochers. Faire de l’alpinisme dans le massif du Mont Blanc c’était aussi un vieux rêve du temps où, adolescent, je lisais « La montagne à mains nues » de Desmaison. Rêve réalisé dans d’excellentes conditions : petit bivouac vers Cham la veille, beau temps et super chouette équipe homogène de « plus ou moins débutants ». Nous nous sommes rencontrés dans quelques stages et sorties initiation alpi du CAF et constituons une petite équipe motivée. Au sommet l’émotion est intense, je verse une larme ; personne ne voit rien derrière les lunettes de glacier.

Samedi donc. Lever à 5 h après une nuit sous la tente, à la belle ou dans la voiture, c’est selon. Rapide montée en benne au sommet de l’aiguille : le contraste est saisissant, là haut il y a beaucoup plus de vent et la température est bien inférieure à la vallée. Le ciel est bleu mais le Mont-Blanc a son petit chapeau. Départ un peu avant 8 h, descente de l’arête nord, puis traversée du replat jusqu’au pied de l’arête des cosmiques. Dans le replat deux drames ont été évités. A peine au dessus de nous, un second de cordée tombe sous nos yeux dans une rimaye, le premier de cordée crie, nous montons à grandes enjambées vers eux, le second ressort finalement par ses propres moyens avant que nous les ayons atteint. Tout juste repartis sur le replat nous entendons un énorme craquement : c’est un sérac qui se détache au dessus de la voie de montée au Tacul. Les dizaines de personnes qui montent en dessous ne risquent pas grand-chose car la trace passe judicieusement à l’écart de la trajectoire. Par contre les deux alpinistes situés plus à gauche entament, pendant la chute du sérac, une course à vive allure dans la pente, et échappent à un bloc de plusieurs mètres cubes qui vient terminer sa course à une cinquantaine de mètres. Peu après nous assistons à une petite dépose en hélicoptère juste à coté de nous. Pour les animations, l’office du tourisme a décidément mis les moyens !

Nous entamons l’arête proprement dite vers 9 h, nous sommes tranquilles, les cordées précédentes sont 100 m devant. Après une heure facile, l’affaire se corse : il y a la queue au rappel. Nous doublons des cordées en désescalade, faisons le rappel et doublons des espagnols. Nous nous arrêtons quelques minutes pour manger avant le pas clé, erreur, les espagnols les plus lents du monde nous repassent devant. Jarek commence a avoir le mal de l’altitude : maux de tête, envie de vomir, il avance lentement. Nous piétinons longtemps derrière les espagnols puis les re-dépassons peu avant le sommet. Le dernier ressaut est la partie la plus technique et la plus aérienne. Il faut jouer avec les becquets pour s’assurer, c’est très chouette. L’arrivée sur la plate-forme, vers 14 h, est un peu comique, les touristes montés en téléphérique nous applaudissent, les japonais nous prennent en photo. En attendant la benne de descente Jarek s’occupe à vomir. Verdict, l’endroit le moins approprié semble être par dessus la rambarde de la plate-forme sommitale : le vent remonte très fort le long des parois…

Un petit verre à Cham et les amis me déposent à Bonneville à la rencontre des collègues de canyon avec qui nous partons encadrer le stage canyon à Mieussy. A suivre au prochain mail…

Merci aux trois amis de cordée pour cette belle aventure.

Fred

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