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Sortie à Orgon
13/14 mars 2004
On nous avait prévenu : à Orgon, à la mi-mars, il peut faire froid – mais si le soleil donne on peut grimper en tee-shirt – et c’est de toutes façons grimpable, sauf si il pleut …
C’est pourquoi quelques esprits chagrins et goguenards nous ont lancé un petit sourire en coin au vu des prévisions de madame météo (météo nationale, météo du capital !) pour ce week-end … Pour résumer, cela s’annonçait chaud chaud … c’est-à-dire froid et humide (voire mouillé!).
Et bien que ceux-là ravalent leur mauvais esprit car il en fallait plus pour décourager des aoursiens en pleine forme ; jugez plutôt :
– attaque latérale par le mur du quatre … après quelques moulinettes, c’est parti pour l’escalade en tête … les cinq tombent comme des mouches sous les assauts répétés de Jean-Christophe, Arnaud, Camille et Caro … – après cet avant-goût, on se lance directement dans le mur du six … des voies longues et continues en 5+ et 6a que tout le monde randonne ou presque … Le style d’escalade de chacun se précise, avec une mention spéciale pour Arnaud « force tranquille » et Camille « la torpille » qui nous torchent chacun leur voie mais dans des styles quelques peu différents … – fin de la première journée ? Que nenni … Il manquait quelques coups d’éclats qui nous ont été allègrement fournis par Lolo (6c a vue tout de même) et Guillaume (7a … mais il le connait par coeur le bougre) tandis qu’Yves enchainait son … 5+ que franchement, pour y être allé derrière, je veux bien connaitre l’enfant de s… qui a coté ça comme ça !
Après cette journée bien remplie, les organisateurs avaient tout prévu : Lolo nous avait dégotté un petit gite de derrière les fagots et Guillaume a sorti le tajine de veau aux olives que rien que pour ça, ceux qui ne sont pas venus devraient avoir mal … Jean-Christophe, de son coté, a fait pété le « UNO » ce qui a bien failli faire cramer le tajine … La catastrophe ayant été évitée de justesse grace à l’odorat bionique de Lolo.
Bon mais, me direz-vous, le dimanche il a quand même plu non ? … Ben oui, mais on a dû oublier de vous dire que Orgon c’est dans les bouches du rhône … et que dans les bouches du rhône, Môssieur, le cailloux il aime pas être mouillé trop longtemps … Alors après un petit stage découverte au secteur « Canal » (quels mutants ces polonais : rien que leur échauffement – dans un petit 7a+ tout de même – valait le spectacle), retour au mur du six ou tout le monde y est allé de son petit exploit (sauf Guillaume parceque faut pas pousser) : du beau plomb pour Lolo au 6a flashé peinard par Yves en passant par le 6a+ randonné (en second, l’honneur est sauf) par Camille la torpille que s’en était horrrribbbbble de se sentir si lent en la voyant grimper si vite … Arnaud, de son coté, confirmait son style : qui va piano va sano …
Bref, on ne comptait plus les voies enchainées en têtes ou en second à l’issue du week-end … que les esprits chagrins chagrinnent donc dans leur coin : ce fut un bel et bon week-end comme on devrait en faire plus souvent … Allez, une concession à la météo tout de même : ne le répétez pas trop fort mais on s’est bien caillé quand même …
Guillaume B.
Sortie escalade du 19-20-21 Avril
Décidemment, la loi de Murphy semble devenir un fait scientifique incontournable. De ce fait, les théorèmes mathématiques qui en découlent abondent pour la plus grande (in)satisfaction des losers que nous sommes. Au hasard : quand il fait beau toute la semaine et que tu as prévu de grimper le we, il pleut ce we. Dieu cherche-t-il a faire payer les païens oisifs qui profitent honteusement du lundi de Pâques pour aller grimper dans le sud au lieu de jeûner et de méditer comme tout bon chrétien ? Sans doute. Mais à ABC, on n’est pas du genre à se laisser emmerder, même par Dieu (non Lolo, pas le tien, le vrai). Alors, on a mangé de la viande et on est allé grimper à Orgon. A 10h pétante le samedi, Anne, Lolo et Guillaume rejoignaient Sophie et moi sur la terrasse du désormais incontournable café au bord de la nationale. C’est avec beaucoup d’émotions que nous avons retrouvé ce petit estaminet fort sympathique où persistent de bonnes vieilles traditions : on y jette ses papiers par terre et on fait la gueule aux étrangers.
Le premier jour, il s’agissait de retrouver ses repères donc après le passage par le café et la boulangerie juste à côté, nous sommes allés en pèlerinage sur le mur du six. Ce mur, d’une trentaine de mètres, est à la fois attirant et impressionnant. Les premiers mouvements mettent à l’aise dans une dalle à trous évidents, puis, petit à petit, la dalle se relève. Le dernier pas est donc presque toujours le plus dur. Heureusement, ce coin est merveilleusement bien équipé. A la fin de la journée, tout le monde sortait du 6 a/b tranquille (sauf Guillaume qui avait enchaîné un 7a) et on se disait qu’on avait bien progressé mentalement et que, maintenant, on était des vrais grimpeurs.
Le dimanche, pluvieux, nous empêchait d’aller en falaise et nous confortait donc dans nos certitudes du samedi. A propos, j’en parle de ce dimanche ou ça ne vaut vraiment pas la peine ? Bon allez, si 2 mots pour ne pas écoeurer ceux qui ne sont pas venus. Alors voilà, ça a été un dimanche de merde. Pas du tout habitués à l’inactivité, on était vaseux (limite malade pour moi) et on a traîné une bonne partie de la journée dans un café à Apt. Une éclaircie nous a permis de contempler la falaise de Buoux et d’avoir encore un peu plus envie de grimper. Finalement, nous nous sommes échoués dans la S.A.E d’Avignon (le pan d’Avignon, c’est rigolo comme nom, non ? Alors, attention, ça n’est pas à la portée de tout le monde mais il y a un jeu de mot. Je précise car certains ont eu du mal). Bref, à part l’apéro au chorizo dans la cuisine d’hiver le soir, il n’y a pas grand-chose à retenir de ce dimanche.
Vous vous souvenez il y a deux paragraphes (ah, vous dormiez peut-être ?), je vous avais dit qu’on était des vrais grimpeurs, qu’on engageait et tout. Et bien, le lundi, nous a prouvé qu’il y avait encore du boulot. Je ne sais pas si le dimanche avait laissé des séquelles ou si on avait mangé trop de chorizo mais le lundi n’était pas la journée des croix. Bon, il faut reconnaître que la pointe Sikamolle a tendance vouloir nous faire grimper entre les points et que les pas un peu fins sur les pieds se font sur une roche patinée. Mais tout de même, maître Beslon qui se prend un plomb dans un 5c/6a et les filles qui peinent dans le 6 alors qu’elles se promenaient deux jours avant, il y a un malaise. Donc, le lundi tant attendu, qui devait être la journée des exploits, a été certes, une bonne journée de grimpe car les voies de la pointe Sikamolle et du petit cirque sont fantastiques, mais a aussi été une bonne leçon d’humilité pour tout le monde. Comme dirait Bernard Laporte, on va réviser les fondamentaux. Message reçu à la veille d’aller dans le Verdon.
Bertrand.
Week-end à Orgon du 7 au 8 décembre
Trainkilllllle ! Telle était la devise de ce week-end presque au soleil. Il faut croire que lorsqu’on part à 4 (Sophie, Lolo, Guillaume et moi) en R21, rien ne peut nous arriver. Pourtant, nous avons cherché les embrouilles. Pour partir en week-end organisé à la dernière minute, en réservant un gîte pour grimper à Orgon et en annulant celui permettant de grimper à la Ste Victoire le vendredi soir, le tout avec des prévisions météo pessimistes sauf autour de la méditerranée, il faut être joueur. Effectivement, j’y reviendrai, dans ce quatuor, il y a des joueurs.
Ce n’est donc que le samedi matin, en venant nous chercher, que Lolo et Guillaume ont appris que c’est à Orgon que ce we se passerait. Pour Lolo, ça ne changeait pas grand chose puisque son inquisiteur de kiné a enfin eu raison de son envie de grimper. C’était décidé, la cheville n’avait pas le droit de bosser ce we. Vers 11h00, un beau soleil, un troquet accueillant et l’Equipe donnait le ton de ce début du we : Trainkilllllle ! Enfin tranquille, pas pour tout le monde, la cheville de Lolo n’allait pas ménager Guillaume puisqu’il était le seul de la cordée à grimper. Entre 11h et 16h, il avait donc fait une vraie journée de grimpe de printemps soit une petite dizaine de voie. Pour info, je rappelle que l’animal s’échauffe dans du 6a, je vous laisse donc imaginer la quantité de mouvements sur-durs enchaînés à la fin de la journée (avec des pauses câlin pour réchauffer Lolo quand même). Oui, vous avez bien lu, Guillaume s’arrête de grimper pour faire des câlins. Et ce n’est pas tout, maintenant, il s’arrête même pour manger à midi. Comme quoi, bien des membres de ce club renient leur religion quand le climat se refroidit.
Deux mots sur la falaise d’Orgon tout de même : splen dide ! Le cadre sauvage n’est que peu perturbé par le passage proche du TGV. Le nombre de secteurs, impressionnant, offre une diversité d’expositions et de voies qu’on retrouve difficilement ailleurs en particulier autour du 6a. En ce qui nous concerne, nous avons passé les deux jours dans un seul secteur sans avoir tout éclusé : le mur du six et notre-dame. Le calcaire y est très joli mais parfois patiné. Il demande de la patience car étant très sculpté, on peut passer du temps à chercher la prise qui va bien. Comprenez : si t’es pas à l’aise dans le niveau de la voie, tu te daubes vite.
Après ce paragraphe culturo-minéral, revenons à nos moutons, enfin à nos bêtes quoi : celles qui, bien nourries avec des croquettes, ont le poil soyeux, l’œil vif, la truffe humide et le caractère joueur. De ce côté là, Lolo ne semble pas regretter son investissement en nourriture pour Beslon. C’est vrai qu’il coûte un peu cher à nourrir mais il est tellement mieux après. Affectueux et demandeur en câlins, il n’en reste pas moins un redoutable grimpeur (6b, 6b/c, 7a le samedi et il a remis le couvert le dimanche).
Parlons-en du dimanche justement (Lolo et Guillaume remarqueront que j’évite soigneusement de m’attarder sur le samedi soir pendant lequel Sophie et moi avons fini complètement raides bourrés après avoir ingurgité la quantité phénoménale de deux verres de vin rouge chacun). L’hiver, c’est bien connu, les mammifères hibernent (en plus avec l’alcool ça aide). Ce n’est donc qu’à 9h00 que le groupe émerge pour aller se goinfrer au petit dej’ préparé par le tenancier Jean-Pierre Pinard (ça s’invente pas un nom pareil). Il a donc fallu attendre la fin de la matinée pour s’attaquer à la première voie, le ventre lourd et les doigts gourds. Grâce à son équilibre alimentaire et affectif retrouvé, Guillaume a bien entendu sorti quelques 6c/7a méritant largement leur cotation. Motivée (terrorisée ??) par son second, Sophie a sorti son premier 6a en tête à vue et Trainkilllllle en plus. Quand je vous disais en début de saison que les petits nouveaux du club ne tarderaient pas à aller nous installer les moulinettes…La température et les bras daubés ont eu raison de notre motivation peu après le repas et nous sommes donc repartis assez tôt (c’est à dire juste avant que Lolo ne se retrouve emprisonnée par un cube de glace) mais satisfaits.
Tout comme Seynes, on s’est promis d’y retourner l’année prochaine pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le site d’Orgon est vraiment un endroit fantastique pour grimper en particulier en groupe. Ensuite, le gîte qui nous a accueillis, la bastide de la roquemalière, est charmant, pas cher et le proprio super sympa (ainsi que Prozac le labrador, son copain la saucisse sur pattes et les autres roquets aboyants). Au printemps prochain, on y retourne à 14 voire 16 en se tassant, avis à la population. Enfin, dernier intérêt : Buoux n’est pas loin, eh, eh …
Bertrand S.